Joueur français de l'année 2010

[baskath]

Nasri, ça ne pouvait être que lui

Grand déçu du mois de mai avec sa non-sélection pour le Mondial, Samir Nasri est le grand vainqueur de cette fin d'année. Le milieu offensif d'Arsenal a été élu meilleur joueur français de l'année 2010 par France Football. "C'est une reconnaissance du milieu importante à mes yeux. Etre cité par d'anciens grands joueurs et d'autres encore en activité, ça donne une signification particulière à ce titre", se réjouit Nasri dans le magazine. Le jury composé des anciens lauréats du trophée l'a sacré devant Florent Malouda (Chelsea) et Hugo Lloris (Lyon) lors d'une élection où l'ombre de la grève de Knysna a encore une fois plané. Pour la première fois lors d'une année de Coupe de monde, le trophée revient en effet à un joueur qui n'a pas participé à cet événement majeur. Mais ne pas avoir été avec les Bleus cet été et surtout dans le bus de la honte a plus été un atout qu'un désavantage dans l'esprit de beaucoup de jurés.

Si l'échec en Afrique du Sud des Bleus a handicapé certains, Samir Nasri, qui succède à Yoann Gourcuff, n'a toutefois pas volé son titre. Le Gunner a réalisé une année individuelle riche en performances de classe. Avec Arsenal, l'ancien Marseillais a encore passé un palier. Il a su muscler son jeu, gagner en polyvalence et n'a rien perdu de sa finesse technique ou de sa vision du jeu. Surtout, il se montre maintenant redoutable dans la zone de vérité avec notamment une efficacité chirurgicale devant la cage adverse. Son but contre le FC Porto en quarts de finale de la Ligue des Champions a marqué les esprits. Et plus récemment, il a remis le couvert avec deux chefs-d'œuvre contre Fulham (2-1) pour ses septième et huitième buts en Premier League cette saison. Victime d'une fracture à la jambe en 2009, Nasri est monté en puissance au fil de l'année 2010. Et depuis le début de la saison, il régale dans le jeu en mouvement des Gunners. Il s'est aussi imposé comme un joueur clef de l'équipe de France de Laurent Blanc.

Knysna a laissé des traces

"Nasri commence à donner sa pleine mesure dans un championnat où s'imposer n'est pas chose facile", a justifié Jean Tigana, qui n'a donné que le nom de l'ancien Marseillais. "Je ne tiens pas à citer d'autres joueurs. Je ne veux accorder aucun point aux grévistes de la Coupe du monde par rapport au respect que l'on doit au maillot bleu, cela me semble rigoureusement impossible". L'entraîneur de Bordeaux n'est pas une exception. Raymond Kopa, Jean Petit ou encore Luis Fernandez ont également refusé de nommer des Tricolores présents lors du fiasco sud-africain. Michel Platini, qui estime que les "meilleurs français de l'année 2010 étaient en Afrique du Sud", n'a, lui, tout simplement pas voulu voter cette année.

Deuxième avec 90 points contre 99.5 pour Nasri, Florent Malouda, auteur d'une belle année avec Chelsea, en fait forcément les frais. Tout comme Hugo Lloris, très régulier avec Lyon et les Bleus. Juste derrière ce trio, il faut noter la présence de Kevin Gameiro, l'attaquant de Lorient qui pointe à la quatrième place. Mathieu Valbuena (OM) est cinquième devant Benoit Pedretti (Auxerre) et la révélation de l'année Yann M'Vila (Rennes). Ensuite, on trouve Nicolas Anelka (Chelsea), Abou Dibay (Arsenal) et Alou Diarra (Bordeaux), trois Mondialistes. Knysna a clairement laissé des traces. "Je ne regrette vraiment pas mon absence en Afrique du Sud parce que trop de mauvaises choses se sont passées là-bas", lance Nasri, qui redore encore un peu plus son image après avoir été montré du doigt lors de l'Euro 2008, où il ne fut pas étranger au conflit de générations.

[supppourtjs]

Pour ceux qui en douté encore, Gameiro n'a pas fini son ascension.