Direction Nationale de Contrôle de Gestion (DNCG)

[Pinon]

Le football professionnel à Strasbourg est sans doute mort cet après-midi : la commission d’appel de la DNCG fédérale vient de confirmer la rétrogradation du Racing en CFA. La vente va forcément être annulée. Et le club ne pourra repartir au mieux qu’au 4e niveau national.

La nouvelle vient à peine de tomber sur le site de la Fédération française de football. Après avoir auditionné durant une heure et demie le propriétaire du Racing Jafar Hilali et le candidat au rachat Sébastien Graeff, la commission d’appel de la DNCG de la Fédération française de football a confirmé la rétrogradation administrative du club strasbourgeois en CFA, prononcée le 23 juin par son homologue de la Ligue de Football Professionnel.

Même si cette décision est susceptible d’un recours devant le CNOSF (comité national olympique et sportif français), puis le tribunal arbitral du sport, elle porte un coup fatal au processus de revente du RCS par Hilali à la famille Graeff et enterre sans doute définitivement le football professionnel à Strasbourg, vieux de 78 ans.

[Gotcha]

comment ont ils pu présenter le moindre budget un peu risqué à la DNCG ?

tous des CLAMPINS !

adios RCS !

[PoY]

Vivement qu'on ait des explications sur ce verdict parce que là...

[Roswell Man]

Apparemment il y a eu un (gros) malentendu sur le but de l'audition.

Racing : Sébastien Graeff devrait saisir le CNOSF
le 08/07/2011 à 19:47

Selon l’adjoint strasbourgeois aux sports, Serge Oehler, qui assistait cet après-midi à la réunion devant la DNCG fédérale, le repreneur devrait interjeter auprès du comité national olympique et sportif français un appel suspensif de la rétrogradation du club strasbourgeois en CFA, confirmée en appel peu avant 17h30.

Après la confirmation cet après-midi de la rétrogradation administrative du RCS en CFA, le candidat au rachat du club, Sébastien Graeff, aurait l’intention d’interjeter un appel suspensif devant le CNOSF (Comité national olympique et sportif français). L’adjoint strasbourgeois aux sports, Serge Oehler, qui avait assisté avec S. Graeff à l’audition devant la commission d’appel de la DNCG fédérale à 14h30 et a voyagé avec lui en train sitôt la réunion finie, vient de le confirmer par téléphone. « Il nous reste un espoir, le CNOSF. Sébastien Graeff va le saisir. Il en a encore envie. Bastia a suivi le même chemin l’an passé et retrouve la Ligue 2 cette année. C’est tout ce que je peux dire. J’étais sorti confiant du rendez-vous avec la DNCG. Je ne voyais pas où il y avait maldonne. Mais ses membres ont peut-être un raisonnement exclusivement comptable. Or, avec des délais aussi courts, Sébastien Graeff ne pouvait pas présenter un budget sur la saison suivante. Il fallait lui laisser deux ou trois jours. C’est ce qu’il demandait. »

En principe, la commission d’appel de la DNCG fédérale aurait en effet dû n’examiner aujourd’hui que le bilan 2010-2011, équilibré grâce aux abandons de comptes courants des trois actionnaires minoritaires, Egon Gindorf, Robert Lohr et Dominique Pignatelli, ce dernier ayant trouvé un accord ce matin avec la famille Graeff. Mais dès leur arrivée, les différents protagonistes du dossier strasbourgeois ont appris qu’elle statuerait définitivement, alors qu’ils étaient persuadés qu'ils seraient entendus mardi par la DNCG de la Ligue de Football Professionnel sur le prévisionnel 2011-2012.

[urotsukidogi]

C est assez naze comme comportement évidemment qu il ne pourrait présenter un budget pour la saison prochaine y a quand même des moments ou je ne comprend plus vraiment la mission de cette DNCG

[télésupporteur]

incompréhensible
le racing vient présenter ses comptes de la saison passée, et la DNCG lui demande des comptes pour la saison à venir
beaucoup d'amateurisme là-dedans, mais je ne sais pas où

[PoY]

La DNCG Fédérale est la DNCG pour les amateurs

[fab]

En mort cérébrale


Hier après-midi, la commission d’appel de la DNCG (1) fédérale a confirmé le verdict prononcé en première instance par son homologue de la Ligue de Football Professionnel : le RCS reste rétrogradé administrativement en CFA. Les candidats au rachat, Sébastien et Bernard Graeff, vont-ils saisir le CNOSF (2) pour tenter d’obtenir la levée de la sanction ?

En ce vendredi 8 juillet 2011, tous les salariés, joueurs, entraîneurs, suiveurs et proches du Racing ont reçu un énorme coup de massue sur la tête. A 17h25 précises, une heure et demie environ après la fin de l’audition du propriétaire londonien Jafar Hilali et du candidat au rachat Sébastien Graeff, la commission d’appel de la DNCG fédérale a confirmé la rétrogradation administrative du club bas-rhinois en CFA, prononcée en première instance le 23 juin par son homologue de la Ligue de Football Professionnel.

Une décision qui a provoqué la stupéfaction dans le camp des repreneurs, mais pas seulement. Présents à Paris, Serge Oehler, l’adjoint aux sports de Strasbourg, et Patrick Spielmann, le président de l’association support RCS qui gère le centre de formation, n’en sont toujours pas revenus. Pour avoir longuement discuté avec S. Graeff dans le train retour vers la capitale de l’Europe, S. Oehler se dit convaincu que l’investisseur va désormais saisir le CNOSF et demander la réintégration du club en National. A sa descente du TGV, l’élu était même catégorique : « Il nous reste un espoir, le CNOSF. Sébastien Graeff va le saisir. Il en a encore envie. Bastia a suivi le même chemin l’an passé et retrouve la Ligue 2 cette année. C’est tout ce que je peux dire. J’étais sorti confiant de l’audition. Je ne voyais pas où il y avait maldonne. Mais ses membres ont peut-être un raisonnement exclusivement comptable. Or, avec des délais aussi courts, Sébastien Graeff ne pouvait pas présenter un budget sur la saison suivante. Il fallait lui laisser deux ou trois jours. C’est ce qu’il demandait. »

Dans les faits, les choses sont beaucoup moins limpides. D’abord parce qu’à ce jour, la vente du RCS n’est toujours pas effective et que le seul habilité à saisir le CNOSF est le toujours propriétaire Jafar Hilali. « Les Graeff avaient imposé comme condition suspensive au rachat de garder le statut pro. Avec cette rétrogradation confirmée, il n’est pas maintenu et la vente ne peut donc être conclue », rappelle P. Spielmann. « Quand nous sommes arrivés devant la DNCG fédérale, on nous a informés qu’il n’y aurait pas de deuxième round mardi devant la DNCG de la Ligue, contrairement à ce que nous pensions. Les membres de la commission d’appel ont statué sur les comptes de la saison écoulée et posé des questions sur celle à venir. On a apporté des réponses, notamment sur les litiges prud’homaux. On leur a distribué une lettre que le maire Roland Ries m’a écrite et dans laquelle il s’engage à soutenir davantage le centre de formation pour 2011-2012. »

Specht : « La DNCG juge sur des chiffres, pas à la tête du client »

Surtout, la famille Graeff a produit une garantie bancaire de la société générale pour 2,5 millions d’euros. Un geste fort, mais visiblement pas assez, rapporté aux quelque 3,6 millions de risques non provisionnés dans les litiges prud’homaux. « A propos de ces litiges, Sébastien Graeff a rassuré les membres de la commission en leur certifiant qu’il paierait ce qu’il faudrait le moment venu. »

A l’évidence, avec le « passif » de Jafar Hilali devant les instances nationales du football, cette seule déclaration d’intention n’a pas convaincu. Très touché par une décision terrible pour l’avenir du football professionnel à Strasbourg, le champion de France 1979 Léonard Specht cherche à comprendre. « La DNCG examine des faits concrets, des chiffres précis. Elle ne juge pas à la tête du client. Si elle a pris cette décision, c’est qu’elle a estimé qu’il lui manquait des éléments.»

Du côté de la Meinau, cette nouvelle sanction, qui pourrait conduire à un rapide dépôt de bilan, a provoqué une énorme onde de choc. Vers 18h30, Jacky Kientz, le mandataire de la famille Graeff, et Lukas Furrer, l’homme de confiance de Bernard Graeff censé entrer au prochain directoire, ont réuni les salariés encore présents, le staff technique (Jacky Canosi, David Klein, Sébastien Chinelli et Pascal Camadini) et deux représentants des joueurs, Jean-Alain Fanchone et Pacho Donzelot. Ils leur ont confirmé la rétrogradation en CFA et indiqué que les repreneurs attendraient d’en connaître les raisons, sans doute lundi, pour décider s’ils saisiront le CNOSF ou préféreront jeter l’éponge.

Pour 77 salariés qui souffrent le martyre, le calvaire, doublé d’une insoutenable incertitude, se poursuit.

(1) Direction nationale du contrôle de gestion.

(2) Comité national olympique et sportif français. Sa saisine est suspensive, mais son avis n’est que consultatif. La Fédération suit en général ses recommandations, mais elle reste souveraine sur sa décision finale. Après cette étape existe encore un ultime recours : celui au tribunal arbitral du sport.

[supppourtjs]

Ici il va y avoir 77 personnes et familles en perte de ressources, à Lyon le déficit du club est de combien de millions ? et pourtant tout passe....

[argueti]

A en perdre les raisons

En publiant comme d’habitude un communiqué lapidaire sur le site de la FFF, la commission d’appel n’a rien dévoilé des motifs qui l’ont amenée à confirmer le verdict de la DNCG de la Ligue.

L’avocat luxembourgeois de la famille Graeff, Arnaud Schmitt, s’était montré sinon pessimiste, du moins perplexe jeudi en assemblée générale de la SASP avant le passage devant la DNCG. Les faits lui ont donné raison. Mais la DNCG, elle, n’a pas donné ses raisons. Depuis hier, tous les acteurs du dossier Racing se perdent en conjectures.

Pourquoi, malgré l’équilibre du bilan 2010-2011 grâce à l’abandon des comptes courants des minoritaires et la garantie bancaire de 2,5 millions minimum produite par Sébastien Graeff pour 2011-2012, le gendarme financier de la FFF a-t-il confirmé la rétrogradation du Racing en CFA et porté un coup sans doute fatal à la vente du RCS par Jafar Hilali à Bernard et Sébastien Graeff ?

Le centre a perdu 19 joueurs et n’en a recruté aucun

Face à des experts-comptables aussi pointus que les membres de la commission, la non-présentation d’un budget prévisionnel 2011-2012 remodelé (1) a sans doute constitué un handicap rédhibitoire. Pourtant, selon l’adjoint aux sports Serge Oehler, l’un des participants à l’audition (2), « la commission a eu une réponse à toutes les questions posées. Ses membres ont pu prendre la mesure du soutien de la Ville et de la CUS au centre de formation. Nous avons pu démontrer que nous savions respecter la parole donnée, comme lorsque nous avons racheté les bâtiments du centre de formation la saison dernière. Le budget 2011-2012 n’a pas été réellement évoqué, c’est vrai. Mais les membres de la commission ont laissé entendre qu’ils avaient suffisamment d’éléments en leur possession. » La suite a prouvé le contraire. « Ça fait un choc. Tout était fait pour qu’on réussisse. On connaîtra sûrement lundi les raisons de cette décision », reprend S. Oehler.

Sauf si Sébastien et Bernard Graeff jettent l’éponge, le feuilleton semble donc parti pour durer encore une dizaine de jours. L’an passé, Bastia avait reçu un avis favorable du CNOSF le 16 juillet et été réintégré en National. On connaît la suite. Mais le retard accumulé en Corse n’était pas aussi rédhibitoire qu’à Strasbourg. Un exemple : dans ses quatre principales équipes de jeunes, le centre de formation a perdu 19 joueurs et n’en a pas recruté un seul.

Même en cas de réintégration, le club bas-rhinois sera au minimum placé sous recrutement contrôlé. De quoi plomber la saison avant même qu’elle ait commencé. Une saison qui sera la 2 e et dernière avant la perte définitive d’un statut pro qui, ce matin, ne tient même plus à un fil.

(1) En fait, c’est le prévisionnel présenté par Jafar Hilali le 22 juin qui a servi de support.
(2) Etaient présents devant la DNCG : Jafar Hilali, Bernard Barberi, expert-comptable du propriétaire londonien, Serge Oehler, Patrick Spielmann, Jacques Vergnes, directeur des sports à la Ville de Strasbourg, Sébastien Graeff, Louis Bacchialoni (président encore virtuel du futur directoire) et le directeur financier de sa société.