DNA a écrit :Un infime espoir ?
Demain, le Racing sera mort… ou encore en sursis pour quelques jours. Tout dépend d’un improbable appel interjeté par Sébastien Graeff, via Jafar Hilali, auprès du CNOSF, concernant la rétrogradation en CFA. Sinon, la seule issue sera le dépôt de bilan.
De relégations provisoires en improbables appels, d’annonces de dépôt de bilan en tentatives de rachat désespérées, le Racing a tout connu.
En deux petits mois seulement, les supporters sont passés d’un fol espoir – celui de monter in extremis en Ligue 2 – au néant presque intégral, avec la mort annoncée de leur club de cœur. Le tout entrecoupé de rebondissements plus farfelus et désespérants les uns que les autres.
« Toujours en train d’étudier le dossier »
Mais tous les feuilletons – même les plus mauvais – ont une fin. Et celui du Racing semble en passe de se terminer. Demain, en fin de matinée, une fois le facteur passé, l’équipe conduite par Sébastien Graeff aura quelques heures pour dire « stop » ou « encore ».
Pour cela, il va falloir décortiquer les raisons qui ont poussé la DNCG à confirmer la relégation du Racing en CFA. Relégation qui entraîne – faut-il le rappeler ? – la fin du football professionnel à la Meinau. Hier soir, l’équipe Graeff n’avait pas encore pris de décision à ce sujet. « Nous sommes toujours en train d’étudier le dossier », a indiqué, laconique, le candidat au rachat. Comme les autres acteurs au chevet du Racing, il attend de savoir ce que la DNCG reproche au club avant de se prononcer.
Si la relégation découle de soucis liés à des histoires de gros sous, l’appel risque de ne pas être suivi. Si la DNCG a retoqué le Racing en raison de problèmes administratifs (concernant la vente, l’abandon des comptes-courants…), la donne peut être différente. Le CNOSF pouvant par exemple estimer – comme l’an passé dans le cas de Bastia – que la DNCG n’est pas dans son rôle en statuant sur la légalité (ou non) d’une vente. Mais quoi qu’il en soit, les chances de trouver une issue positive sont maigres, voire faméliques. Le seul point positif est que la procédure d’appel devrait être rapide.
« Si Sébastien Graeff fait appel lundi, le CNOSF se réunira normalement mercredi et prendra sa décision dans la foulée, estime un proche du dossier. Mais tout dépend des motifs de la relégation. Faire appel juste pour donner de l’espoir aux gens, sans avoir aucune chance, cela ne sert à rien ». Si ce n’est à bloquer deux jours de plus des joueurs déjà à bout, qui ne savent même pas s’ils sont encore sous contrat durant la période d’appel (lire aussi en page suivante).
Mais Sébastien Graeff peut tout aussi bien décider de jeter l’éponge. Ne restera alors qu’une seule solution, nommée dépôt de bilan.
Un dépôt de bilan le 18 juillet ?
« Si Graeff ne fait pas appel, soit le juge prononce le dépôt de bilan, soit Jafar Hilali s’en charge lui-même », explique aussi un connaisseur du dossier, qui opte pour la seconde option, Jafar Hilali ayant annoncé à plusieurs reprises son intention de le faire.
Dans ce cas de figure, le club pourrait agoniser jusqu’au 18 juillet prochain, qui semble être la date la plus probable pour siffler la fin du match, puisque la chambre commerciale du tribunal de grande instance de Strasbourg (TGI) prononce les dépôts de bilan le lundi.
« Et cela semble prématuré que le juge se prononce dès demain. Cela n’aurait pas de sens puisqu’un appel peut encore être interjeté », suppose aussi une source proche du club.
En cas de dépôt de bilan, la procédure peut alors prendre deux voies différentes. Avec d’un côté, une liquidation, qui signifierait la disparition pure et simple de l’entreprise et de la marque “Racing”. Et de l’autre, un redressement judiciaire, avec nomination d’un administrateur. Si cette seconde option est retenue par le juge, le club pourrait alors espérer qu’un chevalier blanc arrive et reprenne l’entreprise. Avec un avantage : les dettes seraient épurées et un gros inconvénient, celui de se retrouver avec une équipe phare en CFA 2 (*), qui aura bien entendu perdu son statut pro.
Barbara Schuster