Frédéric Sitterlé

[argueti]

« Pouvoir anticiper »

Le Racing entame son année 2012 à Drancy, dimanche. Le président du club strasbourgeois, Frédéric Sitterlé, y sera. Satisfait du bilan jusqu’ici, il exprime sa volonté d’envisager à moyen et long terme l’avenir du Racing.

Quel regard portez-vous sur la première partie de saison du Racing, dont vous avez pris la tête il y a quelques mois ?

— Je suis satisfait par rapport aux objectifs initiaux. Nous avons réussi à réengager les équipes dans les différents championnats, ce qui n’était pas gagné au mois d’août. On se retrouve en bonne situation en championnat et je suis confiant quant à la montée. On a la structure, les qualités et le savoir faire pour répondre à l’ambition impérative de se retrouver en CFA à la fin de la saison. Si les joueurs continuent à bosser comme ils le font, on y arrivera. Après, il y a ce match à jouer à Drancy. Un 32 e de finale, ce n’est pas rien. C’est le premier vrai défi de la saison.

« Il n’est pas possible de poursuivre l’aventure sur les bases du bénévolat »

— La trêve a été marquée par l’arrivée de Milovan Sikimic, alors que le Racing recherchait un attaquant. N’y a-t-il pas une forme de paradoxe ?

— La priorité reste la venue d’un attaquant, mais il y a un équilibre dans le vestiaire à préserver, en matière de salaire notamment. Il ne s’agit pas de fragiliser le groupe avec l’arrivée d’un joueur. On est dans une démarche à moyen et long terme et, dans ce sens, je suis en phase avec le staff technique. Concernant Milovan Sikimic, il y a eu une opportunité, on sait qu’il peut être précieux sur un terrain et dans un vestiaire. Avec sa présence, on a anticipé des besoins à venir, sachant qu’il y avait la possibilité de le faire venir cet hiver.

— Vous manifestez un souci d’associer des partenaires à votre démarche alors que votre engagement ne date que de quelques mois. Éprouvez-vous des inquiétudes sur le plan financier ?

— Le Racing suscite un intérêt digne de nombreux clubs professionnels. Pour préparer les échéances à venir, on a déjà réactivé une SASP (ndlr, société anonyme sportive professionnelle), qui servira de cadre à un développement futur. Par rapport à la structure, à l’engouement, il n’est pas possible de poursuivre l’aventure sur les bases du bénévolat. Pour ma part, je ne considère pas que le Racing m’appartient. Je suis déjà heureux d’avoir évité sa mort. Ensuite, il faut viser un capital large pour ne pas dépendre d’un seul investisseur. Il y a déjà eu des contacts pris, des gens qui se sont manifestés. Mais il s’agit de choisir des actionnaires qualifiés, des gens capables de comprendre notre démarche.

« Le pire serait de se retrouver le bec dans l’eau »

— Il n’empêche que l’apport de cinq millions que vous prévoyez sur trois à quatre ans ne devrait pas suffire, au regard du déficit de 2,5 millions qui se profile en juin…

— On avait établi un budget initial. Après, il apparaît important de pouvoir anticiper. Il y a des besoins en cash. Le pire serait de se retrouver le bec dans l’eau. On a vu où ça pouvait conduire le club dans un passé récent.

— Parmi les bruits qui courent autour du Racing, la difficulté de certains fournisseurs à se faire payer ne nuit-elle pas à l’image que vous souhaitez véhiculer ?

— Sur le sujet, je vais être clair. Le Racing a de la trésorerie. Le budget est assuré jusqu’au mois de juin. Mais il est indispensable de renégocier certains contrats. Si on doit payer 400 000 euros alors que certains sont en mesure de faire la même chose pour la moitié, il est de mon devoir de remettre en question un accord. On sait que si on remet en cause certains avantages acquis, on fait grincer des dents. Mon job, c’est aussi de déranger des gens qui se payaient sur la bête.

— La convention qui lie la SASP à l’association est également en négociation. Considérez-vous que le flou juridique qui entoure un document essentiel pour le fonctionnement du club peut être rapidement levé ?

— Je considère que ces deux entités font un seul et même club. Juridiquement, le Racing est une association et une SASP, mais l’unité est la base. La convention est un document qui entérine un pacte de gouvernance. On se retrouve à rechercher un équilibre, à élaborer un outil technique qui préserve les intérêts de l’un et de l’autre.

François NAMUR

[silex57]

Il ne va pas se faire que des copains, je crains le retour des guerres d'influence ..l

[Keating]

Je me demande surtout à qui/quoi il fait allusion ...

[Tenor]

quand le fond de caisse se vide, toutes des dépenses annexes deviennent révisables

[alphons]

logique.

[argueti]

Je me souviens d'un échange avec JM KUENTZ qui me disait : "Quand tu t'appelles Racing Club de Strasbourg, tout est plus cher" ...

[argueti]

Sitterlé n’a encore rien mis

L’homme d’affaires haut-rhinois a admis jeudi à la Ligue d’Alsace de football n’avoir pas encore injecté d’argent dans le RCS, à l’exception du rachat de la marque et du mobilier pour 156 000 euros l’été dernier.

La scène se déroule jeudi matin à la LAFA. Le Racing est auditionné par la CRCC (1) sur ses comptes à mi-saison, comme c’est l’usage. Devant les membres de la commission, Frédéric Sitterlé reconnaît de lui-même n’avoir pas eu besoin d’injecter d’argent frais depuis sa prise de contrôle du club bas-rhinois fin août. La trésorerie de l’association support RCS et les recettes perçues depuis le début de saison (billetterie supérieure aux prévisions, sponsoring, subventions des collectivités) lui ont permis de ne pas mettre la main au portefeuille. Il y était de toute façon d’autant moins enclin qu’avant d’engager ses deniers propres, il tient - dit-il en substance - à « sécuriser (s) on investissement par la signature des conventions avec l’association support RCS. »

Si l’argument n’est pas contestable, il n’en remet pas moins les choses en perspective. Alors qu’il n’a pour l’heure dépensé que les 156000 euros nécessaires au rachat l’été dernier de la marque RCS et du mobilier (via sa holding Blodelsheim Media Venture), il est encore loin d’avoir investi les 5 millions d’euros qu’il a lui-même annoncés.

Depuis la liquidation judiciaire de l’ancienne SASP (2) fin août, le Racing a en grande partie vécu grâce la trésorerie de l’association. Au 30 juin 2011, cette dernière disposait de 304896 euros de valeurs mobilières de placement, 303033 de compte courant et d’une ligne de crédit de 119943 euros au titre de la taxe sur le chiffre d’affaires. Soit un total de 727872 euros.

Cette manne a fondu au fil des mois et n’est plus aujourd’hui que de 200000 euros environ. Mais elle va être opportunément réapprovisionnée ces jours-ci par l’attribution - récente pour une partie, imminente pour l’autre - de quelque 530000 euros de subventions. Celles de la CUS et la Ville. De quoi tenir encore un moment, même si le club va incessamment devoir régler quelque 440000 euros d’impayés aux fournisseurs et autres prestataires.

Patrick Spielmann : « Les conventions constituent un danger »

Comme il le dit lui-même, Frédéric Sitterlé a décidé d’anticiper et de réduire les charges au pas de… charge. Le budget élaboré en début de saison s’établissait à 4 millions d’euros (dont 1,6 pour le centre de formation), avec un déficit de 2,3 millions. Le nouveau prévisionnel, présenté avant-hier à la Ligue, met en lumière 2,6 millions de dépenses (1,4 de moins) et 1,85 million de recettes. Soit un déficit de 750000 euros - réduit de 1,55 million- que l’homme d’affaires de Blodelsheim s’est engagé à assumer si nécessaire.

Tous ces éléments ont été portés hier matin à la connaissance des administrateurs de l’association lors d’un CA qui a aussi permis d’évoquer l’épineux dossier des conventions de gestion et de marque détaillées dans notre édition d’hier. Si le patron de la société de VOD myskreen.com assure que « la convention est au bénéfice de l’association », le président de celle-ci, Patrick Spielmann, ne fait pas du tout la même analyse : « Dès jeudi soir, il a été décidé que ces deux conventions ne seraient pas examinées le vendredi 20 en assemblée générale de l’association et seront rediscutées. J’ai dit depuis le début (Ndlr : il a signé la convention sur la marque RCS le 17 décembre, avant le match contre Saint-Dié, comme le trésorier Gérard Lehr et le secrétaire Erny Jacky) que pour nous, elles étaient inacceptables. C’est pour cela que j’ai fait ajouter la clause : « Sous réserve d’approbation par l’assemblée générale. » Nous sommes d’accord sur le principe, pas sur le contenu. Dans leur formulation actuelle, ces conventions constituent un réel danger pour l’association qui se retrouvera immanquablement en difficulté si la SASP est défaillante. » L’expérience qu’il a acquise lors de ses joutes avec un certain Jafar Hilali l’année passée justifie amplement sa prudence.

(1) Commission régionale de contrôle des clubs, émanation de la DNCG fédérale au niveau régional. La DNCG de la Fédération reçoit les clubs jusqu’en CFA. Les comptes des clubs de CFA 2 sont, eux, vérifiés par les Ligues. Ils le seront en 2012-2013 par la FFF.
(2) Société anonyme sportive professionnelle.

[télésupporteur]

une ou deux conventions
et vouloir sécuriser son investissement au foot sans couillonner quelqu'un
cela nécessite des précisions, et vite

[Tenor]

c'est reparti pour un tour

[Jeter]

c' etait trop calme !!!