Libé a écrit :Le Stade de France ne fait pas beaucoup de sport
Dix ans après son baptême, le Stade de France (SDF) n'a toujours pas de résident fixe. En foot, Lille viendra y jouer le 1er mars (face à Lyon), en rugby, le Stade français y accueillera Toulouse et Biarritz pour les chocs du Top 14, mais il n'y a toujours pas de club à l'horizon pour planter les crampons sur la pelouse. Et le consortium exploitant l'enceinte (Vinci et Bouygues Construction) s'en accommode fort bien. La convention passée en avril 1995 entre le concessionnaire et l'Etat, qui ont cofinancé la construction du stade, prévoyait cette possibilité : en cas d'absence de club résident, l'Etat s'engageait à combler le manque à gagner en versant chaque année à l'exploitant 68 millions - puis 74 - de francs (ce qui, actualisé en 2008, représente 14 millions d'euros), et ce jusqu'à 2025 (date de la fin de la concession).
Largesses. Dans un rapport (daté de 2001) faisant le bilan du Mondial de foot 1998, la Cour des comptes estimait que cette générosité des pouvoirs publics - parmi d'autres largesses - reflétait un «déséquilibre de l'économie du contrat» favorisant le concessionnaire. A en croire la Cour des comptes, ce contrat mal fagoté s'explique par les longues hésitations sur le lieu d'emplacement du stade (1) : «L'Etat a perdu un temps précieux, ce qui l'a ensuite considérablement affaibli dans les négociations qu'il aurait dû mener avec les groupements d'entreprises choisis pour la construction et l'exploitation de l'équipement.» Luttant contre l'image d'un équipement coûtant à la collectivité, le consortium a toujours fait valoir qu'il avait des obligations en retour, notamment celle de verser à l'Etat 50 % de ses bénéfices avant impôts. Mais tout compte fait, la clause avantage le SDF puisque c'est seulement cette année que cette contrepartie devrait compenser le chèque de l'Etat.
Mais si le stade se passe volontiers d'un club de foot, c'est surtout que le consortium a su développer en dix ans un modèle économique original, où le sport ne représente que 60 % du chiffre d'affaires. Non content d'accueillir depuis dix ans des shows (Rolling Stones, Turandot, Bigard, Johnny Hallyday, The Police, etc.), le SDF a aussi innové en produisant lui-même ses spectacles (Ben-Hur, Carmen) via une filiale ad hoc.
Productions. Depuis 1998, le SDF a produit 18 spectacles. Lors de la conférence de presse anniversaire des dix ans, la direction du consortium a annoncé sa volonté d'exporter ses productions. Aujourd'hui, le SDF, avec un chiffre d'affaire de 115 millions d'euros pour un résultat net «inférieur à 10 millions d'euros», héberge une trentaine d'événements par an, un «plafond», selon Philippe Collin Delavaud, directeur général délégué du consortium. Autant dire qu'un club de foot (25 matchs dans la saison) viendrait chambouler ce beau modèle économique. Sauf si le club en question était capable de générer des retours colossaux. «Il faudrait un club comme Barcelone, capable d'amener dans les tribunes 60 000 spectateurs par match. Or il n'y en a pas», explique Philippe Collin Delavaud, manière d'évacuer une fois pour toutes le sujet.
(1) Il avait été prévu initialement à Melun-Sénart (Seine-et-Marne).
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Re: Le Stade de France
Eurosport a écrit :Le Stade de France en danger
Hôte du 32e de finale de Coupe de France entre le Red Star et Marseille, samedi soir, le Stade de France n'affiche plus sa rentabilité d'antan. Et le projet de la Fédération française de rugby, qui rêve d'une nouvelle enceinte, rend son avenir incertain.
Samedi, c'est soirée foot au Stade de France. Au menu, Red Star-OM. Ce 32e de finale de Coupe de France ouvrira l'année sportive de l'enceinte dionysienne. Le cru 2011 n'a pas été des plus florissants. Il a généré 3 millions d'euros de bénéfices. Seulement 3 millions d'euros. Depuis son inauguration, il y a quatorze ans, le SDF n'avait jamais dégagé un niveau de rentabilité si faible. Faut-il pour autant s'inquiéter pour le lieu qui a vu les footballeurs tricolores s'installer sur le toit du monde un soir de juillet 1998 ? La question se pose d'autant plus depuis la Fédération française de rugby a exprimé clairement sa volonté de construire son propre stade à l'horizon 2017, qui serait à la France ce que Twickenham est au rugby anglais : une machine à bénéfices. "Mais c'est une autre culture, tempère Philippe Auroy, directeur général du Stade de France, interrogé par l'AFP. On nous parle de la coexistence de Wembley et Twickenham, mais on ne vit pas dans le même pays. A l'Emirates d'Arsenal, on vend pour 23 livres (27,50 euros) par personne et par match de boisson, nourriture et produits dérivés. Au Stade de France, c'est 2,28 euros. S'il y a deux stades, les deux crèveront."
Après quinze années sous le joug d'une convention archi-favorable au consortium Stade de France, le rugby tricolore préfère aujourd'hui perdre de l'argent plutôt que de jouer à Saint-Denis. Ce sera le cas en mai prochain, lors des demi-finales du Top 14, qui seront disputées au Stadium de Toulouse. A partir de 2013, date de l'échéance du contrat, et en attendant son nouveau stade, la FFR louera le Stade de France au coup par coup. Ses rencontres seront, là encore, délocalisées en province. "Et il y aura manque à gagner puisque moins de spectateurs, prédit Auroy. Mais le ressort économique ne joue plus avec la FFR. Ils peuvent perdre deux ou trois millions par ego ou pour des raisons politiques." Dans cette hypothèse, le SDF perdrait aussi beaucoup. Notamment son "événement phare", celui qui lui rapporte le plus tous les deux ans : les France-Angleterre du Tournoi des VI nations. L'enceinte dionysienne devrait en outre partager avec le futur stade de rugby la demi-douzaine de concerts organisés chaque année. Bonjour le manque à gagner...
Les Bleus et le PSG comme bouée de sauvetage ?
Dès lors, le football suffirait-il à rentabiliser le Stade de France ? A priori, difficilement. L'an passé, les matches de l'équipe de France n'ont pas atteint les résultats financiers escomptés. Sur les quatre dernières sorties des Bleus, le consortium a même perdu de l'argent. La FFF, qui a resigné en 2010 une convention plus favorable (à hauteur de 5 millions d'euros) courant jusqu'en 2025, souhaite déjà négocier un nouveau contrat. Les Bleus étant qualifiés d'office pour "leur" Euro, la Fédération craint de ne pas remplir le Stade de France entre 2014 et 2016. Voilà pourquoi elle verrait d'un bon œil que sa sélection nationale se produise davantage en province.
Resterait alors l'alternative PSG. A partir de 2013, le temps que le Parc des Princes se refasse une beauté, le club de la capitale quittera le XVIe arrondissement pour Saint-Denis. Par la voix de Philippe Auroy, le Stade de France s'est déjà dit prêt à l'"accueillir avec grand plaisir". Encore faut-il que les travaux du Parc débutent bien en 2013. Le doute planera tant que le bail emphytéotique administratif qui lie Colony Capital à la mairie de Paris n'est pas renégocié. Une fois ces conditions réunies, la perspective de voir le PSG s'installer durablement à Saint-Denis est envisageable. A une condition : que le club parisien, habitué à jouer devant près de 45.000 spectateurs, remplisse régulièrement les 81.000 places du SDF pendant son exil. Les propriétaires qataris auraient alors des arguments tout trouvés pour s'installer durablement au Stade de France. Ou pour construire, eux aussi, leur propre enceinte.
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Re: Le Stade de France
RMCSport a écrit :Pourquoi le Qatar veut prendre le Stade de France
INFO RMC SPORT. Sauf improbable retournement de situation, les propriétaires du Paris Saint-Germain seront dans un futur proche les concessionnaires de l’enceinte de Saint-Denis. Le scénario arrange toutes les parties du dossier, Etat y compris. Explications.
C’est le site de l’hebdomadaire « Le 10 Sport » qui a dégainé l’information samedi soir : « Les Qataris veulent racheter le Stade de France ! ». Information partiellement avérée. Oui, les nouveaux propriétaires du PSG souhaitent s’installer au plus vite dans la banlieue nord de Paris ; non, ils ne veulent pas « racheter » l’enceinte de Saint-Denis, qui restera propriété de l’Etat français. En fait, Qatar Sports Investments (QSI) s’apprête à devenir le concessionnaire principal des lieux, reléguant Vinci et Bouygues (dont le Consortium gère le SDF depuis son inauguration en 1998) au rang d’actionnaires minoritaires. En filigrane : l’installation définitive du club de la capitale au Stade de France, seul écrin francilien capable aux yeux des Qataris d’abriter une équipe de football de standing international. Les supporters vont grincer des dents. Mais les enjeux sont tels qu’ils risquent de se sentir bien isolés dans les prochaines semaines. Car les choses pourraient aller très vite.
PSG : une évolution inévitable
Même si Nasser Al-Khelaifi est récemment monté au front pour démentir son directeur sportif (« A Paris, nous jouons dans un stade vieux et inadapté, où il y a des concerts et des manifestations qui détruisent la pelouse. On n'en peut plus », avait déclaré Leonardo à la presse italienne mi-décembre), les nouveaux patrons du PSG s’accordent sur un point : le Parc des Princes, aussi lié soit-il à l’histoire du club, ne correspond pas à leurs ambitions. Construit au début des années 70, difficile à agrandir et à rénover, peu fonctionnel selon eux, l’endroit cumule les handicaps. Quoiqu’ils en disent, ils souhaitent le quitter au plus vite. « Les relations entre la mairie de Paris et QSI à propos du Parc sont extrêmement tendues », révèle une source proche du dossier. D’autant qu’avec le nouveau Jean-Bouin (20 000 places en 2013), la future Arena 92 (35 000 places en 2014) à Nanterre et l’extension de Roland-Garros, l’Ouest parisien sera bientôt saturé d’équipements sportifs de grande dimension. Au Stade de France, dans une zone où il aura les coudées franches, le PSG pourra tranquillement accueillir 80 000 spectateurs. Dès 2013, quand le Parc des Princes entrera en travaux en vue de l’Euro 2016, et sans doute après, si les résultats sportifs sont à la hauteur. Avec, en prime, la mainmise sur des questions stratégiques (billetterie, loges...) de « business ».
Consortium : une situation intenable
De source sûre, on sait que l’intérêt des Qataris a commencé à « fuiter » dans les couloirs du Consortium du Stade de France peu avant Noël. Ces derniers mois, la plupart des membres du Comité exécutif ont été remplacés par des « financiers » de Bouygues et Vinci, signe avant-coureur de changements profonds. « L’ambiance est lourde », confirme-t-on sur place. Depuis 1995, les deux multinationales françaises gèrent l’enceinte pour leur plus grand profit. Il y a les bénéfices purs, plus ou moins spectaculaires suivant les années (« seulement » 3 millions d’euros en 2011). Il y a aussi l’indemnité que règle l’Etat pour compenser l’absence de club résident (15,3 millions d’euros annuels), qui a de plus en plus de mal à passer en période de crise. Enfin les contrats d’entretien du SDF (environ 10 millions d’euros annuels), trop facilement attribués aux filiales de Bouygues et Vinci, hérissent sérieusement le poil de la concurrence. « Pour le Consortium, le Stade de France est un jackpot mais il est peut-être devenu trop voyant », estime un observateur. Les deux entreprises ont par ailleurs tout intérêt à ouvrir la porte aux Qataris : la Coupe du monde 2022 aura lieu dans le petit pays du Golfe Persique, et les investissements prévus en stades et infrastructures s’élèveraient à 100 milliards de dollars. Des marchés colossaux dont Bouygues et Vinci pourraient largement profiter. D’autant que l’Elysée, qui suit attentivement le dossier via les ministères des Sports et des Finances, verrait d’un œil bienveillant l’arrivée de QSI dans le Consortium. Preuve de l’importance politique accordée au sujet, la nomination en janvier 2011 au poste de directeur général délégué du SDF de Philippe Auroy, ex-directeur de cabinet de Christian Estrosi à la mairie de Nice. Estrosi, proche de Nicolas Sarkozy et ancien ministre de l’Industrie…
Un timing idéal
Certains partenaires parisiens des Qataris les poussent à finaliser rapidement la transaction, pour une somme qui pourrait dépasser les 300 millions d’euros. « Les appels du pied sont clairs, confirme-t-on à Saint-Denis. Cela peut prendre quelques mois… ou quelques semaines. » Parmi les hypothèses les plus crédibles, une augmentation de capital du Consortium. QSI prendrait entre 40 et 60%, Bouygues et Vinci se partageant le reste tout en conservant quelques prérogatives (maintenance, technique…). Le PSG deviendrait naturellement résident même si le club, contacté par RMC Sport, réfute toute discussion à ce sujet et juge « prématurée » la publication de nos informations. Il existerait une possibilité de conserver quelques « petits » matchs au Parc des Princes. Des concerts (une poignée par an) continueront à être organisés. Un tournoi d’été regroupant des clubs de foot de prestige pourrait être créé sur le modèle de l’Emirates Cup qu’organise Arsenal chaque année. Quant aux équipes nationales, la situation est plus complexe. La Fédération française de football, liée au Consortium jusqu’en 2025, pourrait profiter de la construction de nouvelles enceintes en régions pour renégocier son contrat et s’exporter davantage. Celle de rugby ne fait pas mystère de sa volonté de s’affranchir du SDF, où elle s’estime financièrement lésée, au terme de son contrat, en 2013. Un nouveau stade est à l’ordre du jour dans le sud parisien, même si des affiches de gala comme France-Angleterre (la plus grosse source de revenus du SDF, tous événements confondus) pourraient continuer à être hébergées à Saint-Denis. Le grand Monopoly des stades franciliens ne fait sans doute que commencer.
Le Parc déserté ?
La priorité des dirigeants qataris du PSG est de pouvoir exploiter le plus grand stade possible. Or, pour ne pas dénaturer l'aspect visuel du Parc des Princes et, par voie de conséquence, enfreindre la propriété intellectuelle dont jouit toujours l'architecte d'origine, Roger Taillibert, les évolutions envisagées ne permettent pas d'avoir une capacité supérieure à environ 50 000 places. Un chiffre jugé insuffisant par les décideurs qataris. Les discussions entre le groupement Colony-Vinci-PSG et la Mairie de Paris sont toujours intenses mais elles se seraient tendues depuis l'arrivée de Jean-Claude Blanc au poste de directeur général délégué du PSG. Ce dernier a remis à plat plusieurs aspects du projet initial et ses exigences seraient très pointues. L'hypothèse de raser le Parc pour reconstruire un stade neuf a été avancée. Une éventualité immédiatement repoussée par la Mairie de Paris, propriétaire de l'enceinte. Un accord est toujours attendu courant mars pour valider le projet de rénovation, dont le coût est estimé à environ 110 millions d’euros. L’hypothèse qu'aucun contrat ne soit signé existe cependant. Dans ce cas, la rénovation du Parc des Princes serait remise en cause. Le comité de pilotage de l'Euro 2016 présidé par Jacques Lambert devrait alors chercher un autre stade pour remplacer le Parc, qui deviendrait une sorte d’enceinte-fantôme. Si aucun accord n'est trouvé, l'avenir du théâtre historique des exploits du Paris Saint-Germain deviendrait très incertain. Seule l'émergence d'un autre club dans la capitale, financièrement soutenu par d'importants investisseurs à la recherche d'un stade, pourrait résoudre un problème de plus en plus épineux.
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