L'Alsace.fr a écrit :VALENCIENNES respire, le RACING soupire
Les chances de repêchage du Racing en National s’amenuisent de jour en jour. Hier, Valenciennes a obtenu la levée de son redressement judiciaire. La date butoir du 15 juillet, qui figera la composition des groupes de National, CFA et CFA2, approche à grands pas et le club strasbourgeois est toujours en CFA.
À l’image de ce qui s’était passé pour le Racing en 2010 lorsque le club strasbourgeois, relégué de Ligue 2 en National, puis rétrogradé administrativement en CFA, avait fini par être repêché, la mobilisation générale décrétée dans le Nord pour sauver le soldat Valenciennes a porté ses premiers fruits hier.
Après avoir entendu les intervenants du dossier la veille, la Cour d’Appel de Douai a en effet annulé le redressement judiciaire dont le club du Hainaut faisait l’objet depuis le 25 juin. Une décision qui, en principe, devrait entraîner l’annulation d’au moins l’une des deux rétrogradations administratives qui frappent le VAFC, relégué de L1 en L2 et condamné sur tapis vert à descendre deux étages supplémentaires - jusqu’en CFA - à cause d’une situation financière jugée inextricable il y a seulement quinze jours.
Depuis, entre l’arrivée de nouveaux investisseurs pour 2,6 millions d’euros (dont 2,1 déjà versés), un certain nombre d’abandons de créances (dont 6,5 millions pour le Crédit Agricole), le rachat par Valenciennes Métropole du centre d’entraînement et de formation pour 6,5 millions et la vente de joueurs (Ndlr : notamment le défenseur Lindsay Rose sans doute à Lyon - et non Bordeaux - pour 1,8 million, même s’il se murmure qu’Everton pourrait surenchérir), le club nordiste a, aux yeux de la juridiction douaisienne, fait la démonstration qu’il n’était plus en cessation de paiement.
Il lui reste désormais à convaincre ce matin (11 h, nouvel horaire) la DNCG (1) de l’autoriser à repartir en L2. Si, malgré tout, l’organe de contrôle financier persistait à l’envoyer en National, l’engagement des différents protagonistes de son plan de sauvetage ne serait, a priori, pas remis en cause. Et le Racing ne pourrait donc miser sur un jet de l’éponge du club nordiste pour être repêché.
Les positions seront figées le 15 juillet
Pourrait-il dès lors reporter ses espoirs sur le sabordage de Luzenac que la DNCG, puis la DNCG d’appel ont interdit d’accession en Ligue 2 ? Certes, la LFP a officialisé hier le repêchage en L2 de Châteauroux, 18e la saison passée, et, par ricochet, le maintien du club ariégeois en National. Mais ce dernier ne désarme pas. Il sera reçu mardi ou mercredi par le CNOSF (2) dont il a demandé l’arbitrage et se dit prêt à aller devant le tribunal administratif pour obtenir son intégration dans une L2 qui, s’il obtenait gain de cause, compterait alors 21 clubs.
Une chose est sûre : même si son président Jérôme Ducros a brandi la menace d’un dépôt de bilan si le LAP n’est pas admis en L2, alors qu’il en a gagné le droit sur le terrain, il ne la mettra pas à exécution avant le 15 juillet, date butoir retenue par la Fédération pour dévoiler le calendrier du National. Or, les règlements sont clairs : « Les groupes sont constitués […] au plus tard le 15 juillet, ce qui leur donne un caractère définitif. Après cette date, seule une décision de justice s’imposant à la FFF ou consécutive à une proposition de conciliation peut conduire la Commission d’Organisation à diminuer ou augmenter le nombre de clubs participants. »
En 2010, le Racing avait ainsi obtenu sa réintégration en National le… 22 juillet. Aujourd’hui, sa position est paradoxalement bien plus inconfortable : au lieu d’être acteur de son combat comme il y a quatre ans, il assiste en observateur impuissant, sans prise sur les événements, à ceux des autres. Et au-delà du 15 juillet, la disparition pour l’heure toujours hypothétique de Luzenac ne lui libérera pas la place. Sauf à créer un précédent dans lequel on voit mal la FFF s’engager…
(1) Direction nationale du contrôle de gestion. (2) Comité national olympique et sportif français.