[14/15] 7ème J: Bourg-Peronnas / Strasbourg 3/0

[Kaniber]

Bourg laboure le Racing

Sévèrement battu pour la première fois de la saison hier soir à Bourg-Péronnas sur un triplé de l’ancien Colmarien Pape Sané (3-0), le RCSA n’est plus invaincu et quitte le podium. Pas servi par des faits de jeu contraires en début de partie, il a pris l’eau en première période, sans toutefois jamais baisser la tête.

À la lecture du score, ça paraîtra sans doute osé de l’écrire, mais ce match de la 7e journée de National entre Bourg-Péronnas et le Racing s’est peut-être joué dans les dix premières minutes. Dix minutes plutôt réussies par un RCSA venu hier à Péronnas avec de louables intentions de jeu face à une équipe bressane dont Jacky Duguépéroux avait dit la veille, à juste titre, qu’elle valait « mieux que son classement. » On ne saura évidemment jamais si le RCSA aurait évité sa première défaite si les événements initiaux avaient tourné autrement. En clair, si l’arbitre Bastien Dechepy n’avait pas « oublié » de siffler dès la 7e un penalty flagrant pour les Bas-Rhinois, après une faute tout aussi flagrante du gardien Sébastien Callamand sur Yannick Aguemon. Les Bleus alsaciens, en l’occurrence vêtus de blanc, eurent beau protester, le directeur de jeu ne rouvrit pas les yeux. Et comme si ça ne suffisait pas, il en rajouta une couche à la 16e en sanctionnant une main de Marc Fachan dans la surface. Ce penalty-là était aussi justifié que le précédent. La seule différence, c’est qu’il fut sifflé. Et l’ex-Colmarien Pape Sané ne se fit pas prier et le transforma en prenant Gauclin à contre-pied (16e ).

Le Racing mit quelque temps à digérer ce double coup du sort dans un match plaisant, pimenté par le jeu direct des deux antagonistes. Il s’en était à peine remis que Sané lui remit la tête sous l’eau. Décalé sur la droite par un long ballon de Nirlo, il anticipa l’intervention de Camara et plaça une puissante frappe flottante du droit qui surprit le dernier rempart bas-rhinois (28e ). Le duo offensif Idrissa Ba – Pape Sané marchait sur l’eau. Et avant que le RCSA n’en sorte la tête – de l’eau ! -, les compères noyèrent ses dernières illusions sous une douche écossaise. Une longue relance de Benmelouka permit au premier d’hériter d’un bon ballon côté gauche et de servir son comparse. Sané finit le travail en repiquant au centre et en déclenchant un tir croisé à ras de terre, au pied du poteau droit d’un Gauclin impuissant (42e ).

« Peut-être est-ce un mal pour un bien »
Inutile de dire qu’à 3-0 à la pause, la cause était pratiquement entendue, même si Jacky Duguépéroux choisit une option très offensive en sortant un milieu récupérateur, Brian Amofa, pour lancer un attaquant, Alassane N’Diaye. Du reste, les Racingmen ne renoncèrent jamais, à l’image d’un Fred Marques très remuant, mais pas récompensé de sa débauche d’énergie, comme sur ce missile du gauche qui fracassa la transversale burgienne (83e ). Les coéquipiers du capitaine intérimaire Jérémy Grimm auraient toutefois tout aussi bien pu être plus sévèrement punis si Pape Sané, nouveau meilleur buteur du National avec 7 buts en 6 matches joués, n’avait été privé du quadruplé par la main ferme de Gauclin (81e ) ou si le petit lob de Boussaha avait été suffisamment piqué pour tromper le portier bas-rhinois (86e ).

À l’arrivée, le score est lourd et suscite quelques regrets dans les rangs strasbourgeois. « Par rapport à nos derniers matches, nous avions bien démarré, mais nous avons été punis par un penalty qui ne se discute pas. J’en discuterais bien l’un ou l’autre, mais je n’en dirai pas plus » , lâche un Jacky Duguépéroux qui n’en pense évidemment pas moins. « Nous n’avons pas été aidés. J’ai dit aux joueurs à la mi-temps que quoi qu’il arrive, il fallait sortir dignement de ce match. Ils l’ont fait et c’est le côté positif de la chose. Cette défaite prouve que nous avons encore beaucoup de choses à travailler. Peut-être est-ce un mal pour un bien. Le score final paraît très sévère, mais le foot, c’est souvent comme ça. »

Éjecté du podium après la perte de son invincibilité, le RCSA, 4e ce matin, va désormais « passer à autre chose » , comme le dit Yannick Aguemon, et préparer la réception du relégué de Ligue 2, le CA Bastia, vendredi (20 h 30) à la Meinau. Il s’efforcera de prouver que sa première défaite n’était qu’un accident de parcours dans un National semé d’embûches.

[Kaniber]

http://www.totalsportlive.com/alsace/20 ... non-53066/

[Gotcha]

quelle branlée quand même une équipe qui va luter pour ne pas descendre....

seka est pas là et hop c'est le bordel derrière, comme par hasard !

[PoY]

Je trouve ce résumé de mauvaise qualité.... On ne voit meme pas la faute sur Aguemon au début du match, et on ne voit pas bien le 2eme but

[Kaniber]

J'ai du mal à me mettre dans la tête qu'a cause d'un joueur ils n'arrivent pas (au moins) de faire un match nul, si tu ne marques pas de but Seka ou par Séka tu ne gagnes pas ...

[Tenor]

sur le 2ème but, il me semble que le gardien aurait du sortir et aller vers le ballon, quant au 3ème il ne fait pas bonne impression non plus, pas terrible

[Kaniber]

Du pain sur la planche

La première défaite enregistrée dans l’Ain a au moins un mérite : rappeler au Racing, jusque-là en pleine réussite, que la saison sera compliquée jusqu’à son terme.

Il a suffi d’une grosse vingtaine de minutes d’absence pour anéantir six semaines d’invincibilité. La septième marche s’est révélée bien trop haute, dans l’Ain, face à des Burgiens remontés comme des pendules. Dans les rangs de Bourg-Péronnas, l’impression de n’avoir pas été récompensés à sa juste mesure depuis le début de la saison se combinait à la crainte de demeurer dans la zone rouge.

« On voulait marquer les esprits, a révélé Hervé Della Maggiore, l’entraîneur local. On savait qu’on pouvait les inquiéter avec notre organisation. Jusqu’à présent, il y avait un manque de réussite. Ça n’a pas été une victoire aisée mais on a été efficace. »

« Cette défaite peut être un mal pour un bien »
Si le match était joué à sa moitié, si le Racing ne s’est pas relevé d’une panne, entre les 18e et 41e minutes, les Strasbourgeois n’ont pas eu à rougir comme une pivoine de leur septième sortie de la saison. Le score est trompeur, l’arbitre a refusé de siffler un penalty évident à 0-0 et Grimm et ses camarades n’ont jamais paru résignés.

Il ne s’agit pas non plus de faire l’autruche et de détourner le regard face à quelques vérités. Le profil de l’adversaire a posé un problème insoluble, les carences techniques et physiques ont réduit l’effet de la bonne volonté. « Il y a eu des erreurs individuelles, remarque Jacky Duguépéroux, l’entraîneur du Racing. Il y a beaucoup de choses à travailler. À la pause, j’ai insisté pour que l’on sorte digne de cette défaite. C’est le cas. Et cette défaite peut être un mal pour un bien. »
L’environnement se montrait-il de plus en plus convaincu que la lutte pour la montée était à portée de main ? La série d’invincibilité correspondait-elle à un nuage qui pouvait faire perdre de vue le sens des réalités ? « Il faut rester humble, poursuit « Dugué ». Un journaliste de Bourg m’avait appelé pour me demander si Strasbourg pouvait être le grand club du championnat. J’aurais eu l’air malin si j’avais confirmé. Si on regarde le National, mais aussi la Ligue 1 ou la Ligue 2, on peut se retrouver 2e après une victoire, 7e après une défaite. Pour l’instant, il faut porter notre attention sur le contenu de notre jeu. »

En la matière, le Racing a essayé de bien faire, s’appuyant sur un Marques en mode majeur. Des imprécisions dans les transmissions, des ballons perdus en route, des placements douteux ont terni l’envie de réagir. « On ne s’est pas créé beaucoup d’occasions, a regretté Abdelhak Belahmeur. On a pu constater qu’il n’y avait aucun match facile. »

Contrarié par une décision arbitrale défavorable dont il a été une victime avérée, Yannick Aguemon n’a pas été franchement indulgent pour juger de la prestation d’ensemble. « Ce n’est pas que nous étions sur un nuage, mais la défaite va nous faire redescendre sur terre, estime l’ailier. Par rapport à d’habitude, on l’a fait à l’envers, puisqu’on a plutôt bien commencé mais mal fini. L’objectif, maintenant, c’est de vite passer à autre chose. Des défaites, ça arrive. On s’est retrouvé avec un problème qu’on n’a pas su gérer. C’est indispensable que l’on se remette à bosser pour réussir un bon résultat à domicile. »

Le Racing continue de tenir le haut du pavé. Mais, à trois points du leader, au pied du podium, il ne compte aussi que trois points d’avance sur la deuxième partie de tableau où la lutte pour le maintien commence à faire rage. « Le championnat est compliqué, conclut Yannick Aguemon. On est passé au travers, on a pris une bonne gifle et on sort de deux déplacements où on a pris six buts (ndlr : 3-0 à Bourg après le 3-3 à Colmar). Mais on doit continuer à engranger. »

En échec dans sa quête de points dans l’Ain, le Racing n’a pas perdu de vue l’essentiel. Une fois tombé, l’important est de se relever.

[PoY]

Un coup de semonce salvateur ?

Même si les Strasbourgeois s’emballaient moins que leur environnement après leur encourageant début de saison, leur sévère première défaite (3-0) à Bourg-Péronnas vendredi lors de la 7e journée les ramène opportunément à la réalité d’un National très dense. Avant d’accueillir vendredi (20 h 30) à la Meinau un CA Bastia relégué de Ligue 2, ce rappel à l’ordre n’est sans doute pas superflu.

Ainsi présenté, le net échec (3-0), avant-hier, d’un Racing coleader chez un FC Bourg-Péronnas relégable (avant la 7e journée) pourrait sembler traduire l’extrême fragilité d’un colosse strasbourgeois aux pieds d’argile. Mais il convient de se méfier d’apparences souvent trompeuses. Et Jacky Duguépéroux n’avait pas manqué de le rappeler jeudi, en remettant au goût du jour une évidence trop vite oubliée dans l’euphorie d’une prometteuse entame : « À ce stade de la saison, le classement ne veut rien dire. »
Dans les jours précédents, le coach bas-rhinois avait d’ailleurs décliné l’invitation d’un journaliste bressan à évoquer le récent retour au premier plan du « grand Strasbourg ». Avant de quitter Péronnas vendredi, il ne le regrettait pas une seconde. « Si j’avais parlé du grand Strasbourg avant de prendre une claque, j’aurais eu l’air malin », souriait-il - certes un peu jaune - après le premier et sévère revers de ses hommes.
Bien malin en effet qui pourrait affirmer aujourd’hui, sans risque de se tromper, qui, des deux adversaires d’avant-hier, sera David et sera Goliath en fin de saison. Car en martyrisant les Bleus, cette formation bressane, qui avait laissé échapper cinq points dans le temps additionnel lors des six premières journées, a démontré avec classe qu’elle est bien mieux installée dans son football que ne le laissait supposer son inconfortable position de premier relégable.
Sa triplette offensive, composée de l’ex-Colmarien Pape Sané (auteur d’un triplé et meilleur buteur du National avec 7 buts), d’Idrissa Ba et de l’ex-Moulinois Jason Berthomier, a ainsi fait aussi forte impression que le trio 2013-2014 de Luzenac (Ande Dona Ndoh, Idriss Ech-Chergui - auteur d’un doublé vendredi avec le Paris FC - et Khalid Boutaib). Avec un trident aussi affûté, qui sait jusqu’où Bourg peut aller ? Même son entraîneur, Hervé Della Maggiore, ose la comparaison avec le club ariégeois, sacrifié cet été par les instances du foot français. « Nous savions que notre organisation pouvait inquiéter les Strasbourgeois. Et nous pouvons perturber beaucoup d’équipes, comme Luzenac l’an dernier, ce qui lui aurait dû lui permettre de monter. L’accession n’est pas notre objectif, mais nous voulons mieux figurer que la saison passée (11e ). »

« La défaite va faire du bien à tout le monde »
Plus malmené au score que dans le jeu, le Racing ne va de son côté « pas tout remettre en question », selon Jacky Duguépéroux. Certes, le club bas-rhinois, déstabilisé par des faits de jeu défavorables lors d’un début de rencontre plutôt maîtrisé, a « coulé en 20 minutes » (Abdelhak Belahmeur). Certes, comme le souligne son coach, il a « commis de graves erreurs défensives. » Mais malgré les six buts encaissés lors de ses deux derniers déplacements (3-3 à Colmar, 3-0 à Bourg), il a confirmé à Bourg sa capacité à refuser la fatalité, alors qu’à 3-0 à la pause après « un terrible trou d’air de 25 minutes » (Duguépéroux), le mal était pourtant fait. « En 2e période, nous avons su nous ressaisir, mais il était un peu trop tard », relève Abdelhak Belahmeur.
« Bourg nous a posé des problèmes que nous n’avons pas su résoudre », complète Yannick Aguemon, sevré d’un penalty évident à la 7e minute. « Nous sommes passés au travers et avons pris une bonne gifle dont nous devons nous servir pour avancer. Mieux vaut prendre une fois 3-0 que trois fois 1-0. Il faut se remettre en question et au boulot dès lundi et faire le maximum pour rattraper ces points perdus vendredi à la Meinau contre le CA Bastia. »
Pondéré quand tout lui souriait - notamment lors de ses égalisations sur le fil à Paris et Colmar -, le RCSA n’est pas rentré de Bresse en détresse. « Cette défaite va faire du bien à tout le monde, au groupe, mais aussi à l’environnement », prophétise même un Duguépéroux qui estime sans doute salvateur le retour sur terre de ceux qui rêvaient déjà d’un retour en Ligue 2. Vendredi (20 h 30) à la Meinau, les Bleus se verront offrir une nouvelle occasion d’éprouver leur force de caractère face à des Corses de caractère.