L'Alsace.fr a écrit :Un réalisme en berne
Avec seulement 4 buts inscrits lors des 5 dernières journées malgré une nuée d’occasions, spécialement samedi à Chambly où il a concédé son troisième revers d’affilée à l’extérieur (2-1), le Racing Strasbourg n’a pas besoin d’un arbitrage hors-sujet pour se mettre tout seul dans la panade.
Frédéric Marques a entendu parler du pays avant-hier à la 95e minute, quelques instants après son expulsion pour des propos déplacés à l’encontre de l’arbitre Romain Zamo. Ernest Seka l’a vertement et ouvertement sermonné pendant toute sa traversée d’un terrain qu’il quittait prématurément.
Une fois dans l’intimité du vestiaire, le capitaine strasbourgeois en a remis une couche. Épaisse, à en croire le coach Jacky Duguépéroux qui a préféré laisser ses hommes s’expliquer entre eux. « Le capitaine a pris la parole et lâché ce qu’il avait sur le cœur , témoigne Jean-Philippe Sabo, expulsé lui aussi, mais à tort (lire ci-contre). Nous avions besoin de nous dire les choses, même si tout n’a pas été mauvais, loin de là. Mais à un moment, il faut réussir à tenir au moins le nul à l’extérieur. C’est avec les tripes que nous y arriverons. »
Avec les tripes et pas avec la bouche, notamment pas celle d’un Fred Marques qui risque de prendre cher devant la commission de discipline de la fédération. « Dugué » n’a guère goûté le manque de self-control de ses troupes et ne s’est pas privé de le faire savoir. « On peut parler tant qu’on veut sur l’arbitre qui, à mon sens, n’a pas été bon, mais on perd nos nerfs et on prend encore deux cartons rouges. Ce n’est pourtant pas faute de mettre des panneaux comme ça dans les vestiaires pour qu’on reste lucides (Ndlr : il ouvre grand les bras). Au lieu de ça, on pète un câble. Sur ce match, c’était nous l’équipe amateur. Ce n’est pas comme ça qu’on va y arriver. Les joueurs n’ont qu’à mettre les occasions dedans, arrêter de prendre des buts et de discuter. »
Belahmeur : « Ça devient saoulant »
Sitôt le coup de sifflet final, les Bleus, qui restent sur trois défaites lors de leurs quatre derniers matches en National (3 points sur 12 possibles), ont donc lavé leur linge sale en famille. Mais à écouter Abdelhak Belahmeur, ce savon n’était pas si urticant. « Nous ne pouvons qu’être dégoûtés et énervés contre nous-mêmes, pas contre l’arbitre. Nous nous sommes dit les choses, sans plus. Dans ce genre de match où les circonstances ne tournent pas en notre faveur, nous devons garder nos nerfs et notre lucidité. Il nous faut grandir dans ce domaine. Le coach nous avait prévenus que le match serait compliqué sur un petit terrain et dans une ambiance un peu électrique. Ces défaites à l’extérieur ne nous inquiètent pas, mais à force, ça devient saoulant. À nous de nous faire violence et de rectifier ça le plus vite possible. »
À défaut de grandir, le Racing se tasse, au classement s’entend. Même si les écarts restent faibles (quatre points entre le duo de coleaders, le Paris FC et les SR Colmar, et le 10e , Dunkerque), les Bleus reculent au 9e rang, leur plus mauvaise place en 2014-2015. S’il n’y a pas lieu de déclencher l’alerte rouge, Sabo invite son équipe « à se reprendre dans deux semaines contre Avranches (4e ex aequo) à la Meinau, avec, entre-temps, le 6e tour de la Coupe de France à Reipertswiller (samedi à 16 h). »
Pour se ressaisir, le RCSA va surtout devoir augmenter sensiblement son ratio occasions/buts. Car son manque de réalisme a rarement été aussi criant que samedi. « Nous avions la mainmise en première mi-temps et Chambly n’avait jamais autant subi depuis le début du championnat , enchaîne le latéral gauche injustement exclu. Le problème, c’est que nous n’avons pas mis les occasions au fond et inscrit le 2-0. Même à 1-1 en 2e période, nous nous sommes procuré des occases que nous n’avons pas concrétisées. »
Avec 12 buts marqués en 10 journées, le club bas-rhinois ne peut effectivement se targuer d’un rendement offensif digne d’un postulant à la montée. Il n’a certes jamais déclaré l’être. Mais quand on possède un budget presque 5 fois supérieur à celui de son bourreau d’avant-hier (5,3 millions contre un peu moins de 1,2 million), on peut difficilement prétendre le contraire.
DNA.fr a écrit :À s’en mordre les doigts
Le Racing a laissé filer trois points qui lui tendaient les bras, samedi, dans l’Oise. La faute à un manque de réalisme devant les buts qui devient récurrent.
Soupirs, regards noirs et visages fermés. Telles étaient les mines alsaciennes, samedi, sur le coup des 17h, à la sortie du vestiaire du stade des Marais. Avec parfois, des regards un peu hébétés qui en disaient long sur le coup de bambou que le Racing a pris sur la tête, à Chambly.
« Dégoûté et énervé »
Ernest Seka a en été quitte pour faire un discours musclé dans les vestiaires. « Il a dit ce qu’il avait sur le cœur », exposait Jean-Philippe Sabo à la sortie des vestiaires. « On était tous dégoûté et énervé, on s’est dit les choses et voilà », évoquait aussi Abdelhak Belahmeur. Certaines oreilles ont dû siffler, mais en prenant la parole, le capitaine strasbourgeois a simplement fait son boulot. Celui du « taulier » chargé de recadrer ses troupes quand elles partent en vrille. Car le Racing ne devait pas – ne pouvait pas – perdre cette rencontre à Chambly. Pas après avoir mené 1-0, dès la 9e minute, sur sa première occasion. Pas après avoir donné une telle leçon de football à son adversaire durant une mi-temps. Pas après avoir monopolisé ballon et occasions en fin de match…
Oui mais voilà, une fois encore, le Racing a gâché ces belles dispositions. Et une fois de plus, c’est un cruel manque de réalisme devant les buts adverses qui a plombé les Strasbourgeois. « On aurait dû être mené 3-0 à la mi-temps », confessait d’ailleurs Bruno Luzi, l’entraîneur picard. Mais il a suffi à Chambly d’accélérer durant un quart d’heure, au début de la deuxième mi-temps, pour revenir au score. Avant de profiter de faits de jeu favorables pour s’imposer en toute fin de rencontre.
On a vu là toute la différence entre une équipe promue qui surfe sur la confiance et une équipe alsacienne qui doute loin de ses bases. « En première mi-temps, on a la mainmise sur ce match, mais le problème, ce sont ces occasions qu’on ne met pas au fond », résumait en une phrase Jean-Philippe Sabo. Jacky Duguépéroux, lui, avait la colère froide et rentrée. Alors que les dirigeants alsaciens (Romain Girault et Marc Keller en tête) ne décoléraient pas face aux décisions plus que litigieuses prises par M. Zamo (*), Dugué était surtout fâché avec ses joueurs. « On est beaucoup trop nerveux, pestait le coach dont l’équipe a terminé la rencontre à neuf. Il faut arrêter de prendre des buts, arrêter de discuter avec l’arbitre… et les mettre au fond avant ».
Sûr que cette équipe alsacienne avait les moyens de s’épargner un tel psychodrame final. Mais il aurait fallu se montrer plus tueur et savoir garder ses nerfs. Or, le Racing en a été incapable. « Le coach nous avait pourtant prévenus, exposait Abdelhak Belahmeur. Il nous a dit que l’ambiance serait un peu électrique, qu’il fallait garder notre lucidité… » Mais même prévenus, les Strasbourgeois sont tombés dans le panneau, à l’instar d’un Frédéric Marques qui risque une lourde suspension pour avoir insulté l’arbitre de touche. « Dans ce genre de match où les circonstances ne sont pas en notre faveur, on doit garder nos nerfs, soulignait encore Belahmeur. Parce que perdre à l’extérieur, ça commence à devenir saoulant ». Et contre-productif. Car ce matin, c’est bien Chambly qui est sur le podium de ce championnat National. Le Racing, lui, doit se contenter de la 9e place…
(*) Pour une position de hors-jeu imaginaire, Grimm s’est vu refuser un but, N’diaye aurait mérité un penalty pour une faute de Rodrigo sans oublier l’expulsion injuste de Sabo (c’est Sikimic qui a fait faute)… Voilà trois des fautes d’arbitrage flagrantes de cette rencontre.