Merci, M. Piccirillo !
Alors que le Racing, mené 2-0, filait tout droit vers sa 5e défaite à domicile, l'arbitre l'a relancé en lui accordant un penalty imaginaire.
Les Niçois peuvent être furieux. Eux qui avaient profité de 5 minutes d'égarement des Strasbourgeois en 1e r e période pour faire le break croyaient bien tenir hier soir à une demi-heure de la fin leur 3e victoire à l'extérieur de la saison. Depuis une heure, les Racingmen s'échinaient vainement à trouver la faille dans leur hermétique défense. Et on ne voyait pas bien comment ils pourraient y parvenir. D'autant que depuis leur remontée commune en Ligue 1 en 2002, jamais les Alsaciens n'avaient réussi à ouvrir la cage des Aiglons en trois confrontations directes (une déculottée 0-4 et deux nuls vierges). Pour tout dire, le scénario de la première heure était pratiquement écrit d'avance. Idéal pour un Gym passé « maître dans l'art de bien défendre », selon l'entraîneur bas-rhinois Antoine Kombouaré. Catastrophique pour un Racing qui, deux fois déjà sur ses trois premières sorties 2004 à la Meinau, s'était incliné 2-0 face à des Auxerrois et des Sochaliens eux aussi d'une rare habileté en contre. On jouait donc hier depuis 60 minutes et une poignée de secondes quand Niang s'enfonça dans la surface de réparation. Le milieu de terrain azuréen Thibaut Scotto, trop court, s'effaça. Le pied droit du Sénégalais se déroba sur un appui incertain. Et, à la surprise générale, l'arbitre Hervé Piccirillo désigna sans l'ombre d'une hésitation le point de penalty. A la grande colère, surtout, de Niçois éberlués que des Alsaciens réduits à l'impuissance puissent bénéficier d'un tel coup de main de l'homme en noir. Au passage, on s'interrogera sur l'utilité du juge assistant, parfaitement placé, mais qui ne jugea pas utile d'ébranler les certitudes de l'arbitre central. José Cobos eut beau protester et récolter dans l'algarade un carton jaune, rien n'y fit. Inutile de dire qu'Ulrich Le Pen ne se fit pas prier pour convertir le plus imaginaire des penaltys et relancer un RCS alors au bord du renoncement.
Voilà comment une décision arbitrale malheureuse a bouleversé le cours d'un match pratiquement plié. On connaît la suite. Deux minutes plus tard, le « Monsieur Plus » du Racing signait son 3e doublé de la saison, portant son total à 8 buts, tous inscrits lors des 9 derniers matches qu'il a disputés. Absent contre Sochaux et à Nantes, « Lulu » Le Pen est bien l'homme providentiel depuis trois mois. Les Niçois objecteront qu'hier soir, cet homme providentiel était vêtu de jaune, portait un sifflet en bouche et répondait au nom de Hervé Piccirillo. « Ce penalty très contestable a remis Strasbourg en selle », pouvait pester après la rencontre l'ex-Racingman Olivier Echouafni qui, à la 41e, avait servi au public de la Meinau la spécialité qui avait fait sa réputation sous le maillot bleu : un but de la tête (il avait ainsi marqué 8 de ses 9 buts en L 1 en 1999-2000). « Nous sortons avec une grosse frustration. D'autant que M. Piccirillo avait déjà fait des siennes lors du Strasbourg - Nice de l'an dernier en expulsant Cédric Varrault (Ndlr : le 20 décembre 2002, le défenseur niçois s'était rendu coupable d'un attentat sur Christian Bassila). Ça fait beaucoup, même si nous n'allons pas crier au scandale, car nous avons nous aussi parfois bénéficié de ce genre d'erreur. Le nul est un peu dur à accepter, mais j'admets que si nous avons dominé la 1e r e période, le Racing s'est adjugé la seconde. Et ce résultat est plutôt équitable. Mais je le répète : ce penalty est le tournant du match. » Un tournant qui a évité une sortie de route à des Strasbourgeois au bord de la perte de contrôle et remis comme par miracle sur les bons rails.
Y avait vraiment ... rien
