dna a écrit :Racing : baraka, où es-tu ?
À quelques heures du déplacement à Montpellier, ce dimanche (15h), Thierry Laurey a lourdement insisté sur le manque de réussite de son équipe pour expliquer la position inconfortable au classement (19e ) après dix journées. Si ce n’est qu’une question de chance, elle va bien finir par tourner…
La dernière fois que Thierry Laurey s’était exprimé en public, il avait déjà été question de réussite. C’était le 25 octobre, à l’issue de la victoire à Brest (0-3), la dernière du Racing à ce jour.
Ce dimanche-là, la chance avait souri aux Strasbourgeois : alors qu’ils menaient un but à zéro grâce à Habib Diallo, M. Miguelgorry, l’arbitre de la partie, était revenu sur sa décision, à savoir accorder un penalty aux Finistériens pour une faute indiscutable de “Titi” Caci. Au lieu de cela, c’est Kenny Lala qui s’est élancé de l’autre côté du terrain pour doubler la mise, sur… penalty à la suite de l’intervention de la vidéo pour une main au préalable de Faussurier.
« Des choses cartésiennes, d’autres qui vous échappent un peu »
« On a eu un petit brin de réussite, parce qu’entre un penalty pour Brest et un pour nous, ça change quand même la donne, disait alors l’entraîneur alsacien. Quand le VAR appelle l’arbitre, c’est que quelque chose a cloché. Tant mieux pour nous et tant pis pour Brest. »
Près d’un mois plus tard, après être revenu du Covid qui l’a apparemment bien secoué – c’est son adjoint Jean-Marc Kuentz, à son tour rattrapé par le virus (lire ci-contre) qui avait pallié son absence durant deux matches – Laurey est donc revenu parler de réussite. Ou plutôt du « manque de bol » qui explique en grande partie, selon lui, la mauvaise passe du Racing.
Il faut dire qu’en son absence, son équipe s’est inclinée à deux reprises – à Reims (2-1, 9e  journée) et contre Marseille (0-1, 10e journée) – pour devenir relégable, avec toujours six petits points au compteur mais plus que deux longueurs d’avance sur la lanterne rouge dijonnaise.
« Je suis malheureux et désolé que l’on se retrouve 19e après dix journées, s’excuse le coach. Déjà parce que ça n’est pas l’ambition du club. Ensuite parce que je trouve ça un peu sévère pour l’équipe. J’ai vu une grande majorité des matches de Ligue 1. Je ne suis pas en train de dire que l’on joue mieux que les autres, mais on a moins de réussite. Certains rétorqueront que la réussite se provoque. Je leur réponds que c’est discutable… »
Et d’appuyer son discours par moult exemples : la défaite à Saint-Etienne (2-0, 3e journée), alors que le Racing a eu « deux grosses occasions dans le premier quart d’heure » avant que le match « bascule sur un penalty discutable » concédé à Djiku. La désillusion de Monaco (3-2, 4e journée), après « une entame loupée mais aussi des situations où l’on ne comprend pas encore aujourd’hui comment elles n’ont pas pu tourner en notre faveur ».
Même lors de la démonstration de force du Losc à la Meinau (0-3, 6e journée), la poisse s’en serait mêlée : « Les Lillois ouvrent le score (par Celik) sur leur seul tir cadré de la première période, mais comme contre Marseille (et Sanson) , les mecs décrochent la lucarne, que voulez-vous y faire, s’interroge le coach. Il y a des choses cartésiennes, d’autres qui vous échappent un peu. »
À ce titre, les deux derniers revers sont symptomatiques. « De mon canapé, j’ai eu le temps de les voir, les buts, avec des doubles et des triples ralentis, grince Laurey. À Reims, ce sont deux coups de pied arrêtés, dont un coup franc des 30 m (de Cafaro) qui frappe le poteau puis le dos de notre gardien. Et à la fin, il y a leur défenseur (Faes) qui se prend la balle en pleine poire, pas parce qu’il bouge la tête, mais parce qu’il est sur la trajectoire… »
« Être en capacité de faire que ce rien bascule de notre côté »
Le pompon en matière de scoumoune se situe contre Marseille en début de mois. « Un tir, un but, et un penalty oublié (sur Zohi) dans les arrêts de jeu, il n’y a qu’un aveugle pour ne pas siffler là-dessus », grimace l’entraîneur.
Une fois ce constat dressé, Laurey prépare le déplacement de dimanche à Montpellier « sans être fataliste ni battu, au contraire ». Et de préciser le fond de sa pensée : « Sur quoi ça se joue ? Vraiment sur rien. Il faut être en capacité de faire que ce rien bascule de notre côté. On doit continuer à travailler, à croire en nous pour retrouver un peu plus de confiance. »
En technicien avisé et expérimenté, Thierry Laurey sait aussi que le temps joue contre lui. Si la baraka continue à fuir le Racing, ses jours en Alsace vont finir par être comptés. Mieux vaut que la roue tourne à Montpellier.