dna a écrit :Une bonne affaire, une, pour le Racing !
Lancé vers un succès tranquille avec trois buts d’avance à la demi-heure de jeu, le Racing a vu revenir les Girondins dans son sillage juste avant la mi-temps (2-3). Le score n’évoluera toutefois plus et les Strasbourgeois repartent de Bordeaux avec un précieux succès dans la course au maintien.
Il y a un peu plus de quinze mois, une époque où les enceintes de football accueillaient du public, il avait suffi d’un but au Racing pour ramener les trois points de la victoire d’un stade Atlantique aux deux tiers vide. Ludovic Ajorque avait fait trembler les filets bordelais à la 11e minute, alors que les “Ultramarines” étaient plus occupés à conspuer leur direction à coups de « Longuépée, démission ! ».
Ce dimanche – alors que le président Frédéric Longuépée et les dirigeants bordelais n’entendent plus la fronde des supporters descendre des tribunes en raison du Covid –, les hommes de Thierry Laurey ont frappé encore plus vite, sur ce ballon catapulté de la tête par Lamine Koné sur un corner de Dimitri Liénard, le premier de la partie (0-1, 6e ).
Le Racing n’avait jamais pris aussi vite deux buts d’avance cette saison
De quoi mettre le Racing un peu plus à l’aise dans un stade où il se sent bien depuis qu’il est remonté en Ligue 1. De quoi aussi plonger un peu plus les hommes de Jean-Louis Gasset dans leurs doutes actuels, eux qui présentent depuis fin janvier l’un des plus mauvais bilans du championnat.
Décontenancés par cette ouverture du score précoce, les Girondins courbent l’échine, le scapulaire en berne. Les tentatives pour revenir, comme cette frappe de Hwang Ui-Jo bien captée par Matz Sels (10e ), sont assez stériles. Mais c’est surtout défensivement que les Bordelais vont prendre le bouillon pendant une demi-heure, offrant des boulevards à des Racingmen qui n’en demandaient pas tant.
Diallo, en panne devant le but adverse lors des onze derniers matches de championnat, règle, enfin, la mire sur cet excellent centre de Guilbert (0-2, 21e ).
Le Racing n’avait jamais pris aussi vite deux buts d’avance cette saison. À Nantes (le 6 décembre), Habib Diallo – déjà lui – avait doublé la mise à la 34e minute, effaçant le “record” de Kenny Lala, qui avait inscrit, fin octobre, le penalty, rocambolesque dans sa construction, du break à Brest à la 40e minute.
Les deux fois, les hommes de Thierry Laurey s’étaient imposés sans encaisser de but (4-0 à Nantes, 3-0 à Brest). Alors quand Ludovic Ajorque a converti le penalty concédé par Mexer, à la lutte avec Adrien Thomasson sur cette lumineuse ouverture de Dimitri Liénard (0-3, 30e ), il y avait de quoi se dire que l’affaire allait être encore plus rapidement ficelée. Mais le Racing, cette saison, n’aime pas faire dans la facilité.
« On a été efficaces… il y a dû y avoir quatre tirs sur la première demi-heure et il y a trois buts. Quand tu es en réussite comme ça, l’adversaire a la tête sous l’eau, ça peut aller vite. Mais après, ils sont bien revenus dans le match et ça nous a posés quelques problèmes, reconnaît Thierry Laurey. Je regrette simplement la fin de première mi-temps. Il y a encore des choses où on manque d’expérience, où on n’est pas assez rigoureux. »
Un corner de Hatem Ben Arfa, que la défense strasbourgeoise ne repousse pas, permet à Paul Baysse de réduire le score après un relais avec Laurent Koscielny (1-3, 36e ). Un penalty, sévère après cet accrochage entre Ibrahima Sissoko et l’ancien défenseur des Bleus, offre au Sud-Coréen Hwang l’opportunité de semer le doute dans les esprits strasbourgeois juste avant la mi-temps (2-3, 45e
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).
Si le coach du Racing regrette la décision arbitrale – « Monsieur Brisard a fait un très bon arbitrage sur ce match, mais je pense qu’il s’est trompé sur cette action », a-t-il tenu à souligner –, c’est son origine qui le chagrine aussi.
« On pensait réellement pouvoir marquer un but de plus en seconde période »
« On est dans les arrêts de jeu, on peut dégager loin par les côtés, mais on veut ressortir le ballon, on se le fait prendre et on concède un coup franc qui amène le penalty », égrène-t-il.
Avec un adversaire requinqué, dont on peut sentir le souffle sur la nuque, alors que l’idée était incongrue quinze minutes plus tôt, comment aborder la seconde période ?
« On tremble, c’est terrible, ironisera Thierry Laurey à la fin du match. Non, on voulait continuer à jouer parce qu’on voyait qu’on avait des situations, qu’elles se multipliaient. On pensait réellement pouvoir marquer un but de plus en seconde période. Il y a eu quelques opportunités pour les Bordelais, aussi, mais je pense que sur l’ensemble du match, la victoire est méritée. »
Si ce n’est sur cet ultime coup franc de Toma Basic (90e +2) qu’il enlève sous sa transversale, Matz Sels n’a pas eu à trop s’employer pour son retour (lire page suivante). Mais comme ni Diallo (74e ), Thomasson (76e ) ou l’entrant Jeanricner Bellegarde (87e ) n’ont enfoncé le clou, les Strasbourgeois n’ont eu l’esprit tranquille qu’au coup de sifflet final.
Ils repartent du stade Atlantique avec une quatrième victoire consécutive en Ligue 1 – une première, en tant que coach qui a fait sourire un Thierry Laurey badin – et réalisent une bonne opération dans la course au maintien.
Le Racing pointe à la 13e place au soir de la 31e journée et compte sept longueurs d’avance sur le barragiste nîmois. Il lui reste, sans doute, encore deux bonnes affaires à réaliser pour écarter définitivement le danger.