dna a écrit :Djiku, retour à la case départ
Le défenseur central Alexander Djiku va reprendre l’entraînement avec le Racing ce mardi après-midi. Aura-t-il évacué la déception née de son transfert avorté à Hoffenheim ?
Dès lors que les dissensions entre le TSG Hoffenheim et l’agent d’Alexander Djiku, son frère Jenhis, ont filtré jeudi matin, plus personne au Racing n’a accepté de s’exprimer sur la rupture des négociations entre le club allemand d’un côté, le défenseur et son entourage de l’autre.
Tout juste le coordinateur sportif Kader Mangane n’avait-il pas nié ce jour-là, alors que personne n’envisageait encore un échec, qu’un différend entre le 9e de Bundesliga en 2021-2022 et le conseiller du Racingman retardait la finalisation d’un transfert presque acquis.
« Pour nous, le dossier était réglé. Nous sommes d’accord avec Hoffenheim sur une indemnité (6,5 millions d’euros, ndlr) pour le rachat de la dernière année d’Alex chez nous. Et s’il s’y est rendu pour passer sa visite médicale, c’est que lui aussi s’est entendu avec les dirigeants allemands. »
Après l’arrêt brutal des tractations, Jenhis Djiku confiera d’ailleurs avoir obtenu pour son frère un package global sur quatre ans de 14 millions – salaire, prime à la signature, bonus au nombre de points récoltés par le club en championnat, etc. – « augmenté de 30% par rapport à la proposition initiale ».
« Il n’a jamais été question de priver Alex du stage »
La transaction n’en a pas moins fait flop. Depuis, les dirigeants bas-rhinois éludent toute question sur les raisons – largement développées dans nos précédentes éditions – de ce fiasco. Sauf pour préciser collégialement leur démarche.
« Il n’a jamais été question de priver Alex du stage à Divonne-les-Bains. Simplement, après l’offre de Hoffenheim dimanche (le 3 juillet, jour du voyage vers la station thermale) , il nous a paru plus indiqué de lui laisser deux jours de réflexion (la veille, le joueur avait visité en famille les installations du club du Bade-Wurtemberg, ndlr) que de le laisser aller là-bas, avec le risque de “polluer” l’ambiance collective de travail par sa situation personnelle. »
Après avoir pris acte du clash, le Racing va de fait réintégrer son joueur, sous contrat jusqu’en 2023. « Certains ont peut-être cru que nous tremblions à l’idée de perdre une recette de 6,5 millions, mais pas du tout », désamorce-t-on dans ses hautes sphères.
« Si Alex avait été vendu, nous aurions, c’est vrai, récupéré ces 6,5 millions, mais avec la nécessité de les réinvestir en partie ou en totalité sur un successeur. Qu’il ne l’ait pas été génère certes un manque à gagner de 6,5 millions, mais d’un autre côté, nous n’avons pas à remplacer un joueur dont nous connaissons la valeur sportive. »
Julien Stéphan : « Pour moi, il n’y a pas d’histoire »
Le joueur ghanéen de l’année, qui a dans sa ligne de mire sa première Coupe du monde au Qatar avec les Black Stars (21 novembre-18 décembre), va donc retrouver les Bleus dès mardi après-midi à l’entraînement, après la coupure de lundi au retour de Divonne.
Son coach Julien Stéphan n’en a pas fait mystère samedi dans l’Ain. « Ma position est très simple et très claire. J’ai eu Alex plusieurs fois au téléphone toute la semaine et encore ce midi […]. Pour moi, il n’y a pas d’histoire. Il a juste raté une semaine d’entraînement. Il faudra certainement gérer sa charge de travail la semaine prochaine pour ne pas le blesser. On va le récupérer et travailler avec lui avec joie. »
La cession du natif de Montpellier avant la fin du mercato reste néanmoins une éventualité. Son frère indiquait samedi aussi avoir récemment échangé avec Trabzonspor, mais sans aller plus loin après avoir compris que le club turc ne pourrait pas payer d’indemnité de transfert à hauteur des attentes de Strasbourg.
« Tant mieux pour nous à la limite »
Jeudi en début d’après-midi, alors que la vente de son vice-capitaine n’était pas encore caduque, Julien Stéphan jugeait urgent de compenser son départ. L’inopiné statu quo en viendrait presque à l’arranger.
« Il n’y aura pas besoin de le remplacer et tant mieux pour nous à la limite parce qu’on aura plus d’automatismes. Nous connaissons parfaitement le joueur et l’homme. C’est une garantie sportive et aussi humaine pour nous. »
Reste toutefois une inconnue : comment Alexander Djiku aura-t-il digéré l’annulation en dernière minute du plus beau contrat de sa carrière ?