Les deux clubs londoniens ont marqué de leur empreinte la 1re journée de la Premier League. Chelsea a battu Manchester United lors du grand choc de dimanche (1-0) et les Gunners, tenants du titre, ont facilement gagné à Everton (4-1), une performance qui leur permet de rejoindre Bolton à une première place provisoire.
Arsenal est toujours invaincu
Il y a avait ce match et il y avait les autres. Deux des trois grands candidats au titre se sont retrouvés à Stamford Birdge dimanche soir et c'est le plus boulimique des deux, Chelsea (136 millions d'euros de transferts), qui s'est imposé à l'autre, Manchester, privé de plusieurs pièces maîtresses (Van Nistelrooy, Saha, Rio Ferdinand, Heinze, Ronaldo). L'équipe pilotée par José Mourinho a offert un visage solide, réaliste - le seul but du match fut inscrit au quart d'heure de jeu - mais encore loin des sommets de jeu collectif atteints par Arsenal l'an dernier. A cette époque de l'année, c'était logique, aussi l'ex-mentor du FC Porto s'est appuyé sur l'axe fort de la saison dernière (Terry-Gallas-Makelele-Lampard-Gudjohnsen), quelques recrues (Paolo Ferreira, Drogba) et un chien de garde dans l'entrejeu (Smertine) pour empêcher Manchester de croire en ses chances. Chelsea a ouvert la marque sur sa deuxième occasion, une action de jeu relayée par une tête décisive de Drogba vers Gudjohnsen. L'islandais a battu Howard de près malgré le retour de Keane, exceptionnellement aligné en défense centrale.
« Manchester nous a fait reculer pendant une grosse partie du match, mais l'essentiel était de gagner, on a le temps de bosser, a commenté Didier Drogba au micro de TPS star. Il ne faut pas s'enflammer, le Championnat est encore long. » De fait Manchester a essayé, mais n'a pas vraiment inquiété Cech, le nouveau gardien des Blues. Giggs illustrait ce manque de faculté à cadrer par une tête à côté à huit minutes de la fin.
Malgré l'impact de cette affiche, c'est bien Arsenal qui, malgré les absences de Vieira et Campbell, a marqué la première journée de son empreinte par une victoire facile à Everton, privé de Rooney (4-1). Pires a clos la marque d'une rencontre placée sous le signe de la statistique historique. D'abord car Bergkamp a marqué, à 35 ans, pour son 500e match parmi l'élite. Ensuite et surtout car Arsenal rejoindra Nottingham le week-end prochain s'il ne perd pas face à Middlesbrough. Les Gunners seraient alors invaincus depuis 42 matches, record historique. L'ex-Marseillais Flamini a fait ses débuts en deuxième période.
Patrick Vieira, qui a décidé, à 28 ans, de rester à Arsenal malgré l'intérêt du Real Madrid, a expliqué les raisons de son choix dans "L'Equipe" de samedi. Dans l'entretien qu'il a accordé à Pierre Ménès, il envisage de terminer sa carrière dans le club londonien, où il est un véritable monument. « Par rapport à mon âge, à mon passé ici mais aussi avec les trois années de contrat qui me restent, je ne me vois plus partir, déclare le probable futur capitaine de l'équipe de France. J'irai au bout de mon contrat avec toujours la même envie d'aller au bout de mes objectifs individuels et collectifs. »
Le numéro 4 des Bleus explique que seule l'ambition sportive l'a guidé dans son choix, estimant que sa chance de remporter des trophées était finalement supérieure à Arsenal. « Je n'aurai pas gagné plus d'argent là -bas (au Real). Mais ce paramètre n'est jamais vraiment entré en ligne de compte. C'était une vraie question d'ambition sportive. Et là , c'est le coeur qui a parlé. »
Il développe : « A Arsenal, je suis le capitaine, j'ai beaucoup de responsabilités, les fans sont fantastiques avec moi. Tout ça, je ne l'aurai pas eu au Real. Là -bas, je n'aurai pas pu prétendre à ce statut, et c'est logique. » Patrick Vieira dément par ailleurs avoir été dissuadé de signer en raison de la réputation raciste de certaines franges de supporters du Real.
Arsène Wenger n'a pas confirmé à la lettre les informations récentes faisant état d'une prolongation de contrat à Arsenal jusqu'en 2008. Mais dans l'esprit, il a assuré à "L'Equipe" que sa mission dans le club londonien allait se poursuivre.
« Tout se réglera vite, déclare-t-il dans un long entretien paru mercredi. Dans mon esprit, il n'y a aucun doute, je vais rester. Je n'ai pas le désir de changer, Arsenal non plus. Je suis entièrement dévoué à ce club. Je l'ai embrigadé dans une voie et je ne vais pas le lâcher en route. » Le contrat actuel d'Arsène Wenger court jusqu'à la fin de la saison actuelle.
Le Français est arrivé dans le club anglais en 1996. Avec lui, il a remporté trois Championnats (1998, 2002, 2004), trois Cup (1998, 2002, 2003) mais n'a jamais fait mieux qu'un quart de finale en Ligue des champions (2001, 2004), compétition qui ne « l'obsède pas », a-t-il encore précisé au quotidien sportif. « Ce n'est pas une Ligue mais une coupe, donc forcément aléatoire ».
Régulièrement cité parmi les possibles sélectionneurs de l'équipe de France à chaque fois qu'un changement se profile, Wenger indique par ailleirs que ce poste ne l'intéresse pas vraiment. « Je ne me sens pas l'âme d'un sélectionneur. Je ne l'ai jamais envisagé. Dans un grand club comme Arsenal, ma fonction est tellement large que j'aurais peur, (en sélection) d'être confronté à des restrictions de tâche ou d'avoir un sentiment d'impuissance. »
Autrement dit, pour ceux qui esperaient le voir rejoindre l'organigramme du Racing a court ou moyen terme, ils vont encore pouvoir attendre un bon moment...
Et bah, on peut se refaire un stade nous aussi en vendant le nom
Arsenal et l'Emirates Stadium
Les Gunners ont vendu le nom de leur futur stade à une compagnie aérienne de Dubaï pour 100 millions de livres.
En plus de devenir le sponsor maillot d'Arsenal pour huit ans (dès 2006), Emirates, une compagnie aérienne de Dubaï, va aussi donner son nom au nouveau stade des Gunners. La future enceinte de Ashburton Grove comptera 60000 places et s'appellera l'Emirates Stadium. Ceci pour les quinze premières années de son exploitation. Argent, quand tu nous tiens
Tous les quotidiens britanniques, ce lundi matin, affichent la colère d'Arsenal à la Une. Des tabloïds les plus célèbres, comme The Sun, aux journaux les plus sérieux, à l'image de The Times ou encore The Guardian, chacun à sa manière évoque la fin de série des Gunners mais tous, avec plus ou moins de véhémence, montrent du doigt l'arbitre du match, Mike Riley, pour quelques décisions favorables à Manchester United.
Des décisions arbitrales qui font jaser
Deux d'entre elles notamment font grand bruit : la non expulsion de Rio Ferdinand en première période après une faute sur Freddie Ljungberg alors qu'il était en position de dernier défenseur (18e) et le penalty accordé aux Red Devils pour un tacle peu évident de Sol Campbell sur Wayne Rooney (73e).
Ainsi, le Daily Mail, quotidien populaire, a choisi un titre accrocheur «Tricheurs» et revient sur le penaly sifflé pour les Mancuniens : «Il s'agit du 8e penalty accordé par l'arbitre Mike Riley en faveur de Manchester United en 8 matches arbitrés à Old Trafford.» De quoi mettre encore un peu d'huile sur le feu...
The Sun, qui fait rarement dans la demi-mesure, lâche un terrible «Roo dirty rat» (NDLR : traduisez, Rooney sale rat). Le tabloïd reproche au jeune international anglais d'avoir plongé dans la surface de réparation pour obtenir un penalty qui a permis à MU d'ouvrir le score par van Nistelrooy.
Plus gros tirage de la presse de qualité, The Daily Telegraph écrit : «Arsenal en colère après la spéciale de Rooney», qui fêtait son 19e anniversaire. Plus sobrement, The Times résume : «Ruud van Nistelrooy, avec un penalty douteux, et Rooney, dans le temps additionnel, ont infligé à Arsenal sa première défaite en 50 matches de championnat». Enfin, The Guardian titre sur le «sentiment d'injustice» ressenti par Arsenal après ce revers.
Les Gunners en colère
Dès le coup de sifflet final dimanche à Old Trafford, les petites phrases ont fusé dans les rangs des Gunners. Arsène Wenger s'en est surtout pris à l'arbitre de la rencontre : «Riley a fait la différence comme nous savons qu'il est capable de le faire à Old Trafford. Nous avons été volés. Il n'y a pas le moindre contact sur le penalty, même Rooney l'a dit.»
Une autre affaire commence par ailleurs à faire parler Outre-Manche, elle concerne cette fois Arsenal. Un des Gunners aurait craché de la nourriture sur le manager des Red Devils, Sir Alex Ferguson. Coté londonien on se refuse pour le moment à tout commentaire. Enfin, la FA devrait également étudier le match en vidéo et pourrait ainsi sanctionner Ruud van Nistelrooy, auteur d'un méchant tâcle sur Ashley Cole. Le match est achevé depuis bientôt 24 heures mais est loin d'être fini hors terrain.
Phil Neville prend à partie l'arbitre Mike Riley en pleine discussion avec Silvestre et Christiano Ronaldo relève Vieira. Le tout sous le regard de Rooney, l'homme au coeur de la polémique.(Photo AFP)
Manchester United a mis fin à la très longue invincibilité d'Arsenal (2-0) lors de la 10e journée du Championnat d'Angleterre, dimanche à Manchester, grâce notamment à un penalty qui prêtera sans doute longtemps à polémique.
Arsenal, qui n'avait plus connu la défaite en Championnat d'Angleterre depuis mai 2003, soit 49 matches sans revers, est tombé chez son ennemi intime Manchester United (2-0), dimanche lors de la 10e journée, relançant son adversaire et Chelsea dans la course au titre.
Le match de dimanche, toujours sous tension, n'a pas connu les débordements de la saison passée, même si le scénario aurait pu s'y prêter. Lorsqu'à la 73e minute, Wayne Rooney a provoqué un penalty, sévèrement remis en cause par les Londoniens, Ruud van Nistelrooy s'est avancé.
« Sentiment d'injustice »
L'an passé, il avait tiré un penalty de dernière minute sur la barre, avant d'être bousculé et injurié par plusieurs joueurs d'Arsenal. Cette fois-ci, le Néerlandais n'a pas tremblé, ajustant un plat du pied sur la gauche de Lehmann.
Les Londoniens, qui voient MU revenir à huit points (5e), pourront aussi s'étonner de n'avoir pas vu Rio Ferdinand être exclu en première période pour une charge par derrière sur Freddie Ljungberg qui filait au but.
Sans vouloir envenimer les débats, Arsène Wenger, qui voit aussi Chelsea revenir à deux points (2e), portait évidemment un jugement sévère sur les décisions arbitrales. « Je ne peux pas être heureux du penalty, ni de la situation avec Ljungberg, a-t-il dit. D'autant que Rooney a reconnu auprès de mes joueurs ne pas avoir été touché. Aujourd'hui, les joueurs ont un profond sentiment d'injustice ».
« La spéciale de Rooney »
« Roo sale rat » titrait hier The Sun, le plus gros tirage de la presse populaire, en reprochant à Wayne Rooney, sous la menace de Sol Campbell, d'avoir simulé. « Tricheurs », renchérissait The Daily Mail, soulignant que l'arbitre Mike Riley a accordé un penalty à MU lors des huit matches qu'il a dirigé à Old Trafford. « Arsenal en paie le prix alors que l'arbitre avait tort », écrit ce quotidien populaire.
« Arsenal en colère après la spéciale de Rooney », qui fêtait son 19e anniversaire, estimait The Daily Telegraph, plus gros tirage de la presse de qualité.
Alex Ferguson ne l'entendait forcément pas de cette oreille, l'entraîneur de Manchester estimant que « l'arbitre avait un travail impossible notamment, m'a-t-il semblé, à cause de Patrick Vieira qui était toujours à côté de lui... C'est une formidable avancée pour nous. Si nous continuons à travailler dur, nous aurons des résultats. »
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