[10/11] Le Fil Rouge

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argueti
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Re: [10/11] Le Fil Rouge

Message par argueti »

L'Alsace a écrit :La lutte finale

Alors que les salaires d’avril des employés, joueurs compris, n’ont pas été versés, le RCS va enchaîner ces prochains jours les audiences devant les différentes juridictions. Entre ses référés d’aujourd’hui contre l’association support et l’omnisport et son passage devant la DNCG demain, la direction londonienne abat ses dernières cartes.

Jusqu’où ira Jafar Hilali ? À la lecture du mail édifiant qu’il a adressé vendredi au président de l’association support RCS, Patrick Spielmann (voir ci-dessous), la réponse semble évidente. Depuis des semaines, le président londonien du Racing ne cache pas « avoir fait le deuil de son investissement. » Il n’a donc plus rien à perdre et repousse chaque jour un peu plus loin les limites.

À ceci près qu’aujourd’hui, la situation financière du club bas-rhinois est tellement désastreuse que pour remporter la grande partie de poker qu’il croit mener à sa guise, l’investisseur de la City va vite devoir avoir en main autre chose qu’une petite paire. Car l’étau ne cesse de se resserrer et menace de lui faire très mal.

Partout, les signaux sont au rouge. Dimanche, l’entraîneur Laurent Fournier a même dû payer de sa poche l’hôtel des joueurs à Paris après le nul de samedi soir à Amiens (1-1). La veille précisément, faute d’avoir en leur possession un chèque remis par la direction du RCS, les Strasbourgeois ont, après avoir empoigné la note que leur tendaient les employés de l’hôtel picard où ils séjournaient depuis vendredi, décampé sans demander leur reste, criant à la volée ou presque que le Racing paierait la facture dès leur retour à Strasbourg. « Comment pouvions-nous faire autrement ? », raconte, interloqué, l’un des membres de la délégation.

Ces dernières semaines, les déplacements en bus des équipes du centre de formation (U17, U19), depuis toujours financés par le club professionnel, sont pris en charge par l’association support. Lassé de voir ses factures classées verticalement, l’autocariste refuse catégoriquement de transporter le Racing, sauf à être payé d’avance. Pire encore : il y a une quinzaine de jours, avant le déplacement à Luzenac, le staff médical de la section pro a dû demander au centre l’autorisation de venir y chercher de l’élastoplast - pour les strappings - et de l’huile de massage. Il n’a plus de stock à la Meinau. Son fournisseur pharmaceutique, qui n’a pas non plus été payé depuis des lustres, a fermé les robinets.

Confrontés au quotidien à ces litiges qu’ignore superbement une direction absente, les salariés multiplient les mails à l’intention de cette dernière. Le président Jafar Hilali n’a plus remis les pieds à la Meinau depuis le 7 février. Sur le dernier mois, le directeur général Christophe Cornelie n’y a passé que 48 heures. « On envoie des mails pour savoir ce que l’on doit faire avec les factures des fournisseurs, mais on ne reçoit même pas de réponse », témoigne un employé désemparé.

Les salariés en référé aux Prud’hommes ?

Dans ce contexte surréaliste, encore tendu par le non-versement des salaires d’avril, le personnel du RCS tente de s’organiser. Il s’est réuni hier après-midi pour étudier la marche à suivre. Tous ses membres ont été unanimes : « Nous n’attendrons pas indéfiniment les salaires et nous allons bouger. Si, le 10 mai, nous n’avons toujours pas été payés, nous nous retrouverons le 11 pour que chacun rédige un courrier individuel en référé, à envoyer aux Prud’hommes, exigeant le paiement immédiat de son salaire. Certains ont des prêts immobiliers à honorer, des familles à nourrir. Tout le monde se retrouve en extrême difficulté. »

Aujourd’hui, Cornelie, très occupé par les diverses procédures en cours, devrait brièvement passer au stade pour expliquer aux salariés « qu’il y aura du retard dans les salaires. » Sans autre précision. Hilali et lui attendent l’audience en référé de la SASP (2) contre l’association, prévue ce matin au Tribunal de Grande Instance de Strasbourg. Hier soir, les avocats des deux parties discutaient toujours. Un report n’est pas à exclure.

Médiateur désarçonné par les méthodes de Jafar Hilali (voir ci-dessous), l’adjoint strasbourgeois aux finances Alain Fontanel renvoie l’homme d’affaires dans ses 22 mètres. « La Ville est un partenaire qui a toujours cherché à favoriser la pérennité du club et un retour à une ambiance apaisée. Mais le risque de dépôt de bilan ou de rétrogradation administrative, c’est au président de l’assumer. Or, Jafar Hilali ne cesse de rejeter les responsabilités de la situation actuelle sur tout le monde en s’exonérant des siennes. »

En ces temps de misère financière, « Jafar 1 er » - alias « Le maître de la décision » ou « Le Mozart de la finance » - continue effectivement d’appliquer des cataplasmes sur des jambes de bois. Dommage : au Racing, on est même en rupture de cataplasmes.

Jafar 1 er, roi du mail

Le président du RCS ne communique plus avec ses interlocuteurs strasbourgeois que par courrier électronique. Avec un sens de la provocation chaque jour plus aigu.

C’était vendredi après-midi. À deux heures d’intervalle, le président du Racing Jafar Hilali adressait deux mails à son homologue de l’association support RCS - qui gère le centre de formation - Patrick Spielmann. La veille, ce dernier avait proposé à l’homme d’affaires londonien de renouveler à l’identique, pour 2011-2012, la convention de gestion du centre qui lie l’asso et la section professionnelle.

Cette offre de renouvellement s’accompagnait de plusieurs conditions. D’un côté, l’association acceptait de verser 300 000 euros à la SASP en guise « d’avance forfaitaire » pour soulager la trésorerie du club pro. Elle renonçait aussi aux 360 000 euros que ce dernier lui doit pour le fonctionnement du centre. De l’autre, elle réclamait l’abandon immédiat de toutes les actions engagées à son encontre par J. Hilali, notamment le référé devant le TGI qui devrait être plaidé ce matin à Strasbourg.

Dans un premier mail dont « L’Alsace » dévoilait en substance le contenu dans son édition de samedi, destiné à « M. Spielmann », le propriétaire du Racing utilisait un ton formel et cassant, indiquant toutefois vouloir « posément consulter notre conseil avant toute réponse définitive. » Deux heures plus tard, un second parvenait à P. Spielmann. « Enorme » ou « collector », selon ceux qui en ont pris connaissance depuis. Un mail signé « Jafar 1 er », comme indiqué dans notre numéro d’hier.

« L’Alsace » s’abstiendra ici de tout commentaire. Car la lecture du document, publié in extenso ci-dessous (sous sa forme originale ou presque), se suffit à elle-même.

« Cher ami Patrick, j’ai bien réfléchi (1). Je veux bien rediscuter avec toi pour sauver le club. AaH Patrick, tu m’en auras fait voir de toutes les couleurs, mais sache que je suis disposé à accepter tes excuses. Comme je te l’ai déjà dit, avant tout chose, merci de transférer les 3.2 millions d’euros que l’association doit à la SASP. Maintenant, si tu n’as pas ce montant dans ta tréso, on peut renégocier un échéancier après que tu aies payé à la SASP rcStrasbourg (et non pas à Londres comme tu le dis souvent par erreur) les 600 000 euros que tu as de dispo. Rien ne peut être signé avant ce transfert. Si tu as besoin, je peux te faire envoyer un RIB(2)de la SASP. Allez Racing. Respectueusement et amicalement.Jafar 1 er. »

(1) Une réflexion rondement menée, puisque deux heures à peine séparaient les deux envois.
(2) Relevé d’identité bancaire.

Stéphane Godin
DNA a écrit : Racing vs Racing

Les dirigeants du Racing sont convoqués devant le tribunal de Strasbourg ce matin. Au menu, le gros différend qui oppose les sections amateur et professionnelle ne devrait pas connaître un épisode décisif. En revanche, le plus discret conflit avec l’omnisports pourrait être la source d’un gros souci.

Si la schizophrénie était mortelle, le Racing ne devrait plus en avoir pour longtemps. Ce matin, au milieu de 140 affaires traitées en référé, le club strasbourgeois jouera au Janus.

L’association, dirigée par Patrick Spielmann, et la société anonyme de sport professionnel, présidée par Jafar Hilali vont se crêper le chignon. La convention qui liait les deux entités a été dénoncée il y a quelques semaines. Les deux parties s’opposent pour de substantielles considérations financières.

Au cœur de l’affaire, le sort de quatre employés

Au cœur de l’affaire, le sort de quatre employés, dont Jean-Marc Kuentz, le directeur du centre de formation, et François Keller, l’entraîneur de la réserve, a enflammé les semblants de discussions. Depuis dix ans, ils travaillent pour le centre. Depuis dix ans, ils sont payés par la section pro.

Jafar Hilali, qui n’a pas hésité à utiliser l’artillerie lourde dans ces colonnes (voir notre édition d’hier) exige le remboursement des salaires versés, Patrick Spielmann défend ses affaires. Un verdict définitif ne devrait pas être rendu aujourd’hui par le tribunal, peut-être enclin à se prononcer dans l’incapacité de trancher. Le conflit est toutefois susceptible d’être réglé au plus vite.

Il ne le sera pas avec le versement de trois millions pour une refacturation des dits salaires sur dix ans. L’association ne les a pas. Pour trouver une issue, Patrick Spielmann n’ira pas au-delà d’un effort de 300 000 euros. « Un accord peut être trouvé en trente secondes, explique-t-il. Depuis 1998, on a toujours fonctionné sur les mêmes bases, avec la SASP. Un budget est élaboré. Au niveau des entrées d’argent, il y a les subventions. Et, pour le reste des dépenses, la section pro verse le complément. »

C’était le fonctionnement en vigueur. Il n’a plus cours. Depuis janvier, le torchon brûle. La SASP ne verse plus une somme d’ailleurs renégociée à la baisse (de l’ordre de 600 000 euros par an contre 1 à 1,1 millions précédemment). Depuis un peu plus d’un mois, dans le sillage de la dénonciation de la convention, dirigeants pros et amateurs se font la guerre. Il s’agira (peut-être) au tribunal de trancher ou aux avocats de s’arranger.

« On ne peut pas être plus honnête que nous le sommes, poursuit Patrick Spielmann. Notre obsession, c’est que le club ne disparaisse pas et il n’est pas question pour nous de le lâcher. » Si le conflit association-SASP connaîtra un premier épisode juridique aujourd’hui, celui qui oppose la SASP au Racing omnisports pourrait connaître son épilogue et ce n’est pas anodin.

La dernière traite due à l’omnisport à l’origine du dépôt de bilan ?

En janvier, la dernière des dix traites annuelles pour l’utilisation de la marque Racing devait être versée. L’omnisports est toujours dans l’attente des 150 000 euros. Ce matin, le tribunal pourrait prononcer le commandement du versement de la somme. Les caisses du Racing sonnant toujours creux, il y aurait là une origine identifiée à un éventuel dépôt de bilan.

Sur un autre front géographique, à Colmar cette fois, une audition doit également se tenir, concernant l’un des commissaires aux comptes, Brice de Turckheim, accusé par Jafar Hilali de présenter avec partialité les comptes du club. Le président demande sa révocation. La procédure passe par une convocation devant le conseil régional des commissaires aux comptes. Début mars, Jafar Hilali avait émis le désir de révoquer celui qui est en place depuis 1997 et la vente du club par la Ville.

L’épisode donne un aperçu des réjouissances à venir. C’est une procédure d’alerte de Brice de Turckheim, lancée la semaine dernière, qui a conduit à la convocation du Racing, une nouvelle fois, devant la Direction nationale de contrôle de gestion. Ce n’est pas le sujet d’aujourd’hui, mais celui de demain, puisque Jafar Hilali et Patrick Spielmann sont attendus à Paris mercredi.

Ils n’iront sans doute pas main dans la main. L’étape pourrait angoisser au regard de l’implacable sévérité des verdicts de la DNCG. Étant donné que la convocation correspond à une réunion d’audition, non pas d’interrogation, l’échéance cruciale en la matière est attendue pour le 15 mai. D’ici là, le Racing ne répondra peut-être déjà plus. Ces temps-ci, à chaque jour suffit sa peine.

Fr.N.
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Re: [10/11] Le Fil Rouge

Message par PoY »

L'Alsace a écrit :« Cher ami Patrick, j’ai bien réfléchi (1). Je veux bien rediscuter avec toi pour sauver le club. AaH Patrick, tu m’en auras fait voir de toutes les couleurs, mais sache que je suis disposé à accepter tes excuses. Comme je te l’ai déjà dit, avant tout chose, merci de transférer les 3.2 millions d’euros que l’association doit à la SASP. Maintenant, si tu n’as pas ce montant dans ta tréso, on peut renégocier un échéancier après que tu aies payé à la SASP rcStrasbourg (et non pas à Londres comme tu le dis souvent par erreur) les 600 000 euros que tu as de dispo. Rien ne peut être signé avant ce transfert. Si tu as besoin, je peux te faire envoyer un RIB(2)de la SASP. Allez Racing. Respectueusement et amicalement.Jafar 1 er. »
Pour moi ca sent le mail bidon (c'est tellement facile d'envoyer un mail en se faisant passer pour quelqu'un d'autre)... Mais si ca s'avère réel, ca prouverait qu'il est dans son monde à lui :roll:
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Re: [10/11] Le Fil Rouge

Message par argueti »

Si ça peut t'orienter, ce n'est pas le premier !
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Re: [10/11] Le Fil Rouge

Message par PoY »

Oui enfin quand meme pas à ce point, ca fait quand même très "décalé", humour potache
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Re: [10/11] Le Fil Rouge

Message par argueti »

L'Alsace a écrit :Assailli de toutes parts

Même si aucun verdict n’a encore été rendu dans les différents litiges qui impliquent le club strasbourgeois, le compte à rebours s’accélère pour une direction londonienne incapable d’assurer les salaires du personnel et des joueurs. Ce matin, la section pro et l’association support RCS seront entendus par la DNCG (1) sur un différend judiciaire mis en délibéré au 17 mai.

Il ne fallait pas en attendre monts et merveilles, puisque les procédures de la justice française sont ainsi faites. De fait, les trois affaires jugées hier à Colmar et Strasbourg, présentées comme des montagnes pour un Racing en perdition, ont – provisoirement – accouché d’une souris. Dans la cité de Bartholdi, la révocation du commissaire aux comptes Jean-Brice de Turckheim, sollicitée par le président du Racing Jafar Hilali, toujours invisible, n’est entrée que dans sa première phase, sans que l’on sache vraiment s’il y en aura d’autres (voir ci-dessous).

Dans la capitale de l’Europe, le délibéré du référé intenté par le Racing omnisport contre le foot pro, attendu ce mardi, a été repoussé à aujourd’hui au mieux, quelques jours au pire. L’omnisport réclame le paiement immédiat de la dernière semestrialité - 150000 euros que la section pro lui doit depuis janvier – liée à la vente de la marque RCS au foot (2). Le verdict, a priori prononcé, était hier encore en cours de rédaction. « J’espère l’avoir ce mercredi », lâche l’avocat de l’omnisport Damien Wedrychowski, prêt à passer à l’action si le résultat lui est favorable. « Je signifierai à la SASP qu’elle doit s’acquitter de ces 150000 euros. Parallèlement, je confirmerai à l’association support mon opposition sur les 294000 euros qu’elle est censée devoir à la SASP (3) e n remboursement des salaires de quatre employés du centre de formation (4) pour 2010-2011. » Une manière, pour l’omnisport, de s’assurer qu’il sera payé.

Un accord toujours possible ?

Toujours à Strasbourg, le conflit entre la section foot et l’association RCS est entré hier sur le terrain judiciaire. L’audience au Tribunal de Grande Instance a duré une heure et demie. Le temps pour les deux avocats - Rémi Kleiman pour Hilali, Laurence Suchet pour l’association support - de ferrailler. Le verdict a été mis en délibéré au 17 mai. Depuis le 11 mars, le président londonien du foot réclame à l’asso et son président Patrick Spielmann 3,188 millions d’euros, au titre d’une refacturation de salaires d’employés du centre assumés par la section pro entre 2004 et 2010.

Avec un brio relevé par tous les observateurs, Me Suchet, vainqueur aux points dans le duel des plaidoiries, s’est évertuée à démonter un à un les arguments de la partie adverse, soutirant ce commentaire à Patrick Spielmann : « Je suis raisonnablement optimiste pour que justice nous soit rendue, car c’est bien de ça dont il s’agit. L’avocat de Jafar Hilali prétend que le travail du directeur du centre et des entraîneurs profite à l’association, alors que tous forment des joueurs dont, depuis quinze ans, la SASP tire profit à la revente. » Laurence Suchet a surtout souligné que ces quatre salariés disposaient d’un contrat de travail à la SASP depuis dix ans et que personne, avant Jafar Hilali, ne l’avait contesté. Elle a de fait annoncé que l’association s’opposait dorénavant au paiement des 294000 euros. Elle a en plus demandé que la SASP verse à l’association l’aide financière mensuelle pour le centre qu’elle a interrompue depuis janvier (59800 euros mensuels, soient 239200 euros pour les quatre premiers mois de l’année). Une somme qui pourrait grimper à 358800 euros fin juin.

Trésorerie : moins 1,8 million ?

On ne s’étendra pas ici sur des débats très techniques. Sauf pour préciser – et c’est là l’essentiel - que cette bataille juridique n’empêche pas les deux parties de continuer à négocier par avocats interposés. Lundi soir, elles auraient même été tout près de trouver un terrain d’entente. Les conseillers de Hilali auraient proposé le marché suivant : d’un côté, l’association versait au foot les 294000 euros ; de l’autre, la SASP, si elle devait remporter la guerre des prétoires, s’engageait à plafonner son gain à 300000 euros sur les 3,188 millions exigés (moins de 10 % donc). Une sacrée reculade de la part de Londoniens visiblement prêts à de grosses concessions pour soulager une trésorerie exsangue. Le passage du contentieux dans les prétoires a sans doute rendu cette offre caduque. Mais si Hilali confirme son intention de lâcher du lest, un accord n’est pas impensable. C’est peut-être ce que les deux parties expliqueront ce matin à la DNCG (4) qui les a convoquées à tour de rôle (11 h pour Hilali, 11 h 30 pour Spielmann) pour faire le point sur leur différend.

L’examen des comptes 2010-2011 du RCS par l’organe financier est, lui, programmé pour la fin mai. À supposer que le club survive jusque-là. Car l’hypothèse d’un dépôt de bilan gagne chaque jour en épaisseur. Selon nos informations, certaines recettes attendues au dernier trimestre 2010-2011 auraient déjà été perçues et dépensées : 489000 euros de droits télé et 109000 euros de reliquat de sponsoring versé par Sportfive. La trésorerie manquante s’élèverait ainsi non pas à 1,1 ou 1,2 million, comme dévoilé dans « L’Alsace » le 18 mars, mais à 1,8 million. Dans cet océan de dettes, les 294000 euros de l’association s’apparenteraient à une goutte d’eau, surtout amputés des 150000 de l’omnisport. Elles ne feraient que retarder un naufrage qui, plus que jamais, semble inéluctable.

Bataille de chiffre

L’audience de conciliation dans la procédure de révocation du commissaire aux comptes Jean-Brice de Turckheim n’a débouché sur rien de concret hier à Colmar. Jafar Hilali a une nouvelle fois brillé par son absence.

La confrontation a duré une heure et demie. D’un côté, Jean-Brice de Turckheim, le commissaire aux comptes du Racing depuis 1997. De l’autre, Christophe Cornelie, le directeur général délégué du club, et son avocat parisien, Jacques Messeca. Au milieu, la présidente de la compagnie régionale des commissaires aux comptes, Carole Meschberger-Cherrier, et son vice-président, André Wernert. A l’origine de la demande de révocation du commissaire du cabinet Mazars, Jafar Hilali, invisible à Strasbourg depuis le 7 février et qui ne s’était pas présenté lors de la première audience reportée du 14 avril, a encore brillé par son absence.

Me Messeca et Christophe Cornelie formulent un grief principal à l’encontre de J.-B. de Turckheim, que ce dernier a brièvement commenté à sa sortie de l’audience : « Ils me reprochent de ne pas avoir fait de démenti à un article publié dans « L’Alsace » du 9 décembre dans lequel l’ex-directeur général du Racing, Jean-Luc Herzog, indiquait que j’avais estimé devant l’assemblée générale du 8 que 4,6 millions de risques réels dans les procès prud’homaux n’avaient pas été provisionnés. Ils affirment que cette absence de démenti porte atteinte à l’image du club. »

Le 8 décembre, Jean-Luc Herzog était effectivement sorti le premier du salon des présidents de la Meinau et avait aussi été le premier à dévoiler le chiffre de 4,6 millions. Quelques instants plus tard, une bonne demi-douzaine d’actionnaires minoritaires l’avait confirmé. Pourquoi J.-B. de Turckheim aurait-il dû démentir un chiffre qu’il avait livré publiquement aux actionnaires de la SASP ? C’est sur cette question que C. Meschberger-Cherrier et A. Wernert vont devoir statuer ces prochains jours. « Ils vont établir un document qu’ils transmettront aux deux parties », reprend un de Turckheim qui préfère s’en tenir à des explications minimalistes avant l’épilogue de l’affaire. « Ce devrait être assez rapide. Après, Jafar Hilali et les autres décideront s’ils vont plus loin dans la procédure de révocation. » Les conclusions de la présidente de la compagnie régionale et de son vice-président guideront forcément leur décision

Cornelie culpabilise les salariés

Rentré de Colmar hier en début d’après-midi, le directeur général Christophe Cornelie a reçu les salariés du Racing durant trois quarts d’heure à la Meinau. Il leur a exprimé sa défiance à l’égard de certains d’entre eux, les accusant de « parler à la presse », tout en leur demandant de faire confiance aux actionnaires londoniens. Diabolisant Patrick Spielmann et la section amateur, mais aussi le commissaire aux comptes Jean-Brice de Turckheim, le bras armé de Jafar Hilali les a rendus responsables de la situation financière plus que précaire du club.

Plus fort encore : alors que le personnel envisage de saisir les Prud’hommes en référé le mercredi 11 pour obtenir le paiement des salaires d’avril, toujours pas versés, il l’a enjoint à n’en rien faire, en jouant sur le registre de la culpabilisation à outrance. « Si vous le faites, vous précipiterez le dépôt de bilan. Vous serez responsables de la mort de votre club, pas nous », a-t-il lancé en substance aux salariés pour les dissuader. Il n’a cependant pas pu garantir que les salaires seraient payés d’ici là, mais s’est engagé à faire le point avec les employés mercredi prochain. Il a aussi révélé que les besoins immédiats en trésorerie étaient de 300000 euros et qu’un établissement bancaire s’était refusé à prêter au RCS plus de 50000 euros. Un prêt finalement pas contracté.


(1) Direction nationale du contrôle de gestion de la Ligue de Football Professionnel.
(2) Cette vente, conclue en 2005, porte sur un montant de 1,8 million d’euros, payables en 12 semestrialités de 150000 euros. Celle du début janvier était la dernière.
(3) Société anonyme sportive professionnelle.
(4) Le directeur Jean-Marc Kuentz, les entraîneurs de la réserve et des U19 François Keller et Nicolas Mayer et la secrétaire Dominique Fischer.

Stéphane Godin
Quand est ce que l'Inspection du Travail viendra pointer le bout de son nez dans ce harcèlement quotidien ???
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Re: [10/11] Le Fil Rouge

Message par Tenor »

trop gentil au racing comme d'hab, ...à la campagne Cornelie se retrouverait depuis longtemps sur un " Meschthüffe " sans aucune
autre forme de procès :pan:
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Re: [10/11] Le Fil Rouge

Message par télésupporteur »

je vous invite à lire l'interview de menez sur le site unispourleracing.org
cela permet de comprendre tout ce qui se passe au racing depuis 50 ans
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Re: [10/11] Le Fil Rouge

Message par Tenor »

rien de neuf pour moi ce que dit Menez...intéressant toutefois pour ceux qui avaient cru aux émirs Mc Kormack et autres, alors que Weller était prêt à reprendre le club, nous récoltons les fruits des nombreuses erreurs commises dans la gestion de ce club.
Je suis en symbiose avec Menez ;) et tout ce qu'il dit est juste ;)
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Re: [10/11] Le Fil Rouge

Message par télésupporteur »

l'avantage d'une maturité avancée, tenor :lol:
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Re: [10/11] Le Fil Rouge

Message par alphons »

je me rappelle a l epoque il y avait 3 projets pour le racing, celui de weller et mc kormack et un troisieme. les 2 premiers etaient de valeur identique

mais

trautmann ne pouvait pas sentir weller.....

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La L1 j y crois encore
On est en L1 ...on est en L1 ....lalalallalalalalalalallaalaaaaaa
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