dna a écrit :180 minutes pour vivre
En chute libre depuis fin 2017, le Racing, battu à Rennes (2-1), surnage juste au-dessus de la ligne de flottaison. Le promu jouera sa survie en Ligue 1 samedi à la Meinau contre un Lyon vorace, puis le suivant chez un FC Nantes à la diète.
Lors de sa précédente saison en Ligue 1, en 2007-2008, le Racing avait achevé son parcours – son chemin de croix plutôt –, par onze défaites et avait fini par descendre, désespérément bloqué à 35 points durant trois mois.
Ce matin, il compte aussi 35 points, à deux journées de la fin, et vient d’enchaîner sinon onze échecs, du moins onze matches sans victoire (cinq nuls, six revers).
On ne saurait vraiment dire si le parallèle est opportun. Mais il est inquiétant. Avec 11 “malheureuses” unités glanées lors de ses 18 dernières rencontres, son pécule de l’automne a, au cœur de l’hiver et en début de printemps, fondu comme neige au soleil.
« Je ne pense pas qu’on soit les plus caves »
Il ne recèle plus qu’un point, celui de sa mince marge de sécurité sur le 18e et barragiste virtuel, Toulouse, mais c’est déjà un miracle au regard du « cycle assez mauvais, pour ne pas dire très mauvais » – dixit le coach Thierry Laurey – dans lequel les Strasbourgeois se débattent depuis leur débâcle du 20 décembre à Metz en clôture de la phase aller (3-0).
Deux victoires en 18 matches (5 nuls, 11 défaites) : malgré ce bilan miséreux, le Racing, 17e , est, pour paraphraser Renaud, toujours devant et, donc, toujours vivant.
Toujours debout ? C’est moins sûr. Tiré vers le bas depuis près de cinq mois, il a au moins un genou à terre. C’est sans doute pour ça que Thierry Laurey, qui n’a pas pour habitude de ménager ses troupes, n’a enfoncé personne avant de quitter le Roazhon Park de Rennes dimanche.
« Je suis solidaire des joueurs. Ils donnent le meilleur, quelquefois maladroitement, quelquefois en manquant de lucidité. Mais je n’ai pas quelque chose d’essentiel ou de primordial à leur reprocher. Je ne me vois pas tirer à boulets rouges sur eux. Il reste deux matches et il faut qu’on s’arrache en prenant autant de points que nos adversaires. On n’a jamais dit qu’on était parfait, mais je ne pense pas qu’on soit les plus “caves” non plus. »
Les plus “caves”, peut-être pas. Mais de plus en plus proches de la cave, indubitablement. Un tableau guère réjouissant avant de donner l’hospitalité, samedi, à l’ogre Lyon qui dévore tout sur son passage (huit succès d’affilée).
Après Saint-Étienne (13 matches sans défaite désormais), Nice (4 victoires, 4 nuls et 1 revers avant sa visite à la Meinau) et Rennes (6 succès, 5 nuls et un seul échec en 12 journées), le promu strasbourgeois se prépare à accueillir pour le 37e et pénultième épisode un OL en forme olympique.
Même s’il sera poussé par un stade à guichets fermés pour la 7e fois de la saison, on peut, sur sa forme du moment, douter de sa capacité à entraver l’irrésistible marche en avant du dauphin rhodanien.
« On savait que le championnat était très long et que nous aurions des difficultés sur la deuxième partie de saison », répète un Thierry Laurey à qui on ne saurait faire le grief de n’avoir pas prévenu.
« Ce n’est pas une histoire d’état d’esprit »
« Malheureusement, quand tu te bats pour ta survie, c’est toujours un peu plus compliqué, tu n’as peut-être pas toute la lucidité voulue, tu ne prends peut-être pas la bonne décision et ça peut te coûter cher, ajoute le coach. C’est un peu ce qui s’est passé à Rennes. Tu es un peu gangrené par le désir de bien faire et forcément, tu veux tellement bien faire quelquefois que ça t’amène à faire très mal. Ce n’est pas une histoire d’état d’esprit, de volonté. »
Ce constat n’est-il pas, en définitive, le plus alarmant ? Car s’il est toujours possible d’améliorer un état d’esprit défaillant, il est en revanche beaucoup plus ardu de corriger les lacunes techniques. Après deux accessions consécutives, dont la deuxième n’était pas programmée, du moins pas à si court terme, les Racingmen ont-ils atteint leur plafond de compétence ? Si oui, ils ont du mouron à se faire.
Sinon, il leur reste deux matches pour prouver que ce plafond un peu bas, si l’on se réfère à leur 17e place, est tout de même suffisamment haut pour ne pas les renvoyer au sous-sol.