[08/09] Bilan à mi-saison

[argueti]

24 pour un commando

Jean-Marc Furlan a déjà  utilisé 24 joueurs en Ligue 2 pour obtenir sa remontée. La trêve hivernale est l'occasion de passer en revue les individualités strasbourgeoises, d'un bout à  l'autre du terrain.

Cassard, toujours là 

Stéphane Cassard (18 matches, 1620 minutes). Le gardien strasbourgeois (35 ans passés) est moins sollicité que lors d'une saison dernière où il a souvent été mis à  rude contribution. Il est donc forcément moins décisif, mais sécurise toujours autant son arrière-garde. Ses bévues sont si rares qu'on ne les oublie pas : celle qui avait relancé Bastia au 2e tour de la Coupe de la Ligue est encore dans les mémoires. Mais Steph reste une valeur sûre.

Régis Gurtner (aucun match). La jeune doublure d'un Cassard inoxydable n'a disputé que deux matches de Coupe de France. Le premier, sans intérêt, contre Sannois Saint-Gratien (6-0) où il n'a pratiquement rien eu à  faire. Le second face à  Sedan où il a réussi une excellente prestation individuelle, aussi paradoxal que cela puisse paraître pour un gardien qui, ce jour-là , a encaissé quatre buts (2-4). L'Alsacien a ainsi confirmé les progrès constatés par les observateurs de ses matches en CFA. Il a marqué des points alors qu'il sera en fin de contrat en juin, pour la troisième fois en trois ans.

Les défenseurs

Zoltan Szelesi (9 matches, 785 minutes). Le Hongrois s'attire régulièrement les foudres du staff pour un replacement défensif trop élastique. Longtemps réduit à  un rôle de spectateur, le latéral droit international a profité des blessures et de la remontée de Guillaume Lacour dans l'entrejeu pour reprendre pied. Son apport offensif, qui ne s'est certes pas matérialisé par des passes ou centres décisifs, crée souvent les décalages. Auteur d'un dernier match convaincant contre Boulogne où il a parfaitement honoré sa mission de départ – défendre – il paraît parti pour conserver sa place, Jean-Marc Furlan ne souhaitant plus faire reculer Lacour.

Pierre Ducrocq (14 matches, 1140', 1 pd L 2, 1 b CdF). Baladé à  tous les postes ou presque, il a traversé un automne délicat. Mais la blessure de Steven Pelé lui a permis de se relancer en charnière centrale. Il reste sur trois bonnes sorties : il a accompli une 2e mi-temps solide à  Amiens, été l'un des seuls à  surnager en Coupe contre Sedan, marquant d'ailleurs son premier but en Bleu, et a tenu la baraque contre Boulogne.

Steven Pelé (8 matches, 720'). Arrivé pour la 3e journée contre Bastia, l'ex-Guingampais s'est vite imposé dans l'axe. Mais deux blessures l'ont grandement perturbé. Il a d'abord raté quatre matches (8e-11e journée), puis n'est plus réapparu depuis son entorse de la cheville gauche contre Tours le 7 novembre. Il ne lui sera pas si aisé de reprendre sa place à  un Ducrocq en regain de forme.

Grégory Paisley (13 matches, 1150'). L'homme aux deux visages, capable de se hisser au niveau des meilleurs spécialistes français comme de sortir d'un match. Le capitaine strasbourgeois, longtemps out pour une fracture à  un orteil, est le premier conscient de son péché pas vraiment mignon. Il se morfond dans une L 2 qu'il découvre à  31 ans et n'a qu'une hâte : retrouver la L 1. Son aisance technique reste indispensable.

Jean-Alain Fanchone (14 matches, 1201', 2 pd L 2, 1 b et 1 pd CdF). La révélation 2008-2009. Inamovible titulaire à  gauche, JAF a gagné en assurance au fil des sorties. Son match monstrueux à  Amiens, sur Eurosport, a sûrement alerté quelques recruteurs. Le Racing a pris la précaution de prolonger son contrat de deux ans, jusqu'en 2013. Sage décision : le cadet des cousins Fanchone représente aujourd'hui la valeur marchande la plus élevée de l'effectif.

Anthony Weber (3 matches, 270'). Difficile de se faire une place au soleil quand on a 21 ans et qu'on est en concurrence avec des Paisley, Ducrocq et autres Pelé. Le Strasbourgeois de naissance a alterné le bon et le moins bon. Il sait que sauf blessures en cascade et suspensions, son temps de jeu sera limité. Il devrait trouver son bonheur dans le prêt. Peut-être en Angleterre.

Quentin Othon (8 matches, 501', 1 pd L 2). Jean-Marc Furlan le classe comme un milieu de terrain, mais Quentin peut faire mieux que dépanner comme latéral gauche. Il était en train de le prouver le 7 novembre contre Tours lorsqu'une fracture du péroné droit, sur un tacle dépourvu de méchanceté de l'attaquant tourangeau Olivier Giroud, l'a écarté des pelouses pour six mois. Malgré sa blessure, le club l'a également fait prolonger jusqu'en 2013, preuve des espoirs placés en lui.

Manfred Ekwé-Ebélé (aucun match). Titulaire contre Bastia en Coupe de la Ligue, le jeune latéral droit s'est ensuite longuement blessé. Il a encore tout à  prouver.

Milieux : Lacour court partout

Renaud Cohade (11 matches, 932 minutes, 1 b et 2 pd L 2, 2 pd CdF). Ecarté des terrains pendant plus de six mois à  cause d'une pubalgie, « Coco » a dès son retour aligné quelques prestations de qualité. Mais comme tout joueur longuement blessé, il a ensuite subi un contrecoup. Jean-Marc Furlan assure qu'on ne reverra son vrai visage qu'en mars. Pas impossible. Ses deux suspensions l'ont freiné, mais aussi fait souffler.

Guillaume Lacour (18 matches, 1620', 2 pd L 2). Le vice-capitaine, que Furlan veut désormais fixer dans l'entrejeu après l'avoir utilisé comme latéral droit, est une « mobylette ». Son investissement est exemplaire. Il se dépense sans compter et a récemment prolongé jusqu'en 2011. Il fêtera alors ses dix ans au club.

Mamadou Bah (13 matches, 805', 1 pd L 2). Dans un secteur très concurrentiel, le Guinéen n'est pas un titulaire indiscutable. Ses départs en sélection et sa blessure au psoas en fin d'année l'ont empêché de confirmer vraiment ses cinq titularisations lors des cinq victoires consécutives du RCS en août. Mais il est plus qu'un simple recours. Le Racing l'a lui aussi fait prolonger de deux ans (jusqu'en 2012).

Harlington Shereni (13 matches, 1047', 3 b et 1 pd L 2). Comme Pelé, l'ancien Nantais est arrivé sur le tard et n'a débuté que le 15 août contre Bastia. Très vite dans le bain, le Zimbabwéen, auteur de 3 buts, n'a pas toujours maintenu son haut niveau de performance. Blessé à  la cuisse, il a aussi raté les quatre derniers matches officiels. Mais sa masse athlétique et son impact physique rassurent coéquipiers et coach.

James Fanchone (17 matches, 1431', 9 buts et 2 pd L 2, 1 pd CdF). L'incontestable Monsieur Plus du début de saison, crédité de 9 buts et 2 passes décisives en 14 journées. Depuis, le Manceau a perdu de son efficacité, mais est toujours coleader des buteurs de L 2, alors qu'il a toujours déclaré n'être pas un goleador. Assez bizarrement, les dirigeants ont choisi d'attendre avant de lui proposer – éventuellement — un nouveau contrat. Dès le 1er janvier, l'ailier droit sera libre de s'engager avec le club de son choix pour 2008-2009.

Emil Gargorov (15 matches, 966', 2 b et 4 pd L 2). Meilleur passeur du club, le meneur de jeu bulgare avait eu la chance de prolonger de deux ans cet été – jusqu'en 2012 — alors qu'il n'avait rien prouvé en deux saisons à  Strasbourg (Ndlr : il avait même été prêté au CSKA Sofia au premier semestre 2008). Epargné par les blessures jusque mi-novembre, il a enfin enchaîné les matches. Sa patte gauche est un atout précieux et autant que ses qualités offensives, Jean-Marc Furlan loue son abnégation dans le travail défensif. De retour contre Boulogne après un mois d'absence, il a inscrit le but de la victoire sur penalty.

Loïc Damour (5 matches, 30'). Le néo-pro apparaît très régulièrement dans le groupe, mais joue peu. En attendant, il bosse. « Pour moi et le club », dit-il. Aura-t-il la patience d'attendre que son tour vienne ?

Chahir Belghazouani (10 matches, 580', 1 b et 2 pd L 2, 1 b CdL). Prêté par le Dynamo Kiev et présenté comme un pari à  son arrivée, le Franco-Marocain a apporté un pouvoir d'accélération dont le Racing manque cruellement depuis son licenciement. Une erreur de jeunesse lui a coûté cher. Il lui sera difficile de décoller l'étiquette qui lui colle désormais aux crampons.

Attaquants : le mystère Traoré

Marcos (15 matches, 1044', 4 b L 2). Le Brésilien est difficile à  cataloguer. Attaquant, neuf et demi, meneur de jeu : son registre et ses qualités en font un joueur inclassable et multicartes. Son influence n'a jamais paru aussi évidente que lorsqu'il n'a plus été là , après son entorse du genou à  Metz le 17 novembre. Son retour après la trêve apportera de la stabilité.

Kandia Traoré (13 matches, 989', 5 b et 2 pd L 2, 1 b CdF). L'Ivoirien, prêté par Sochaux fin août, devait être le canonnier du Racing, lui qui avait inscrit 32 buts en 2 saisons de L 2 (2005-2007) au Havre. Malgré un dernier mois et demi plus que pénible, l'Africain présente des statistiques correctes. Le hic, c'est que son influence dans le jeu frôle le néant. C'était déjà  le cas lorsqu'il marquait (2 doublés contre Vannes et Tours). Jean-Marc Furlan juge ses dernières prestations très insuffisantes. Kandia traverse une vraie crise de confiance et la possible arrivée d'un avant-centre au mercato est un pavé jeté dans sa mare. Pas sûr que ça l'aide à  refaire surface. Mais le RCS, en course pour l'accession, ne peut guère attendre son réveil.

Rudy Carlier (14 matches, 440', 3 b L 2, 1 b et 2 pd CdF). Le prototype même de la bonne surprise. L'entraîneur ne comptait pas du tout sur lui à  son retour de prêt à  Ferrol (Liga 2 espagnole), mais Ruud a su le convaincre par son discours, son état d'esprit et… ses performances. En deux ans à  Gueugnon, Clermont et Ferrol, le Picard a étoffé son registre, gagné en vélocité et explosivité. Ses progrès sautent aux yeux et rien ne dit qu'il a atteint son seuil de compétence. Le staff aimerait le faire prolonger, mais la direction se fait tirer l'oreille. Comme James Fanchone, il sera libre en juin. Son premier souhait est de rester à  Strasbourg.

Simon Zenke (9 matches, 379', 1 pd L 2, 2 b CdF). Autre produit du centre de formation, le Nigérian peine à  trouver la régularité nécessaire à  ce niveau. Il se contente de bouts de matches et tente de faire parler son sens de la percussion. Mais son jeu est encore émaillé de trop de déchets. Joueur d'avenir, il discute actuellement d'une prolongation de contrat.

Boubacar Kébé (1 match, 23'). L'ex-Nîmois, auteur de 7 buts avec les Crocos (dont 5 en L 2), vient d'arriver. Considéré par Furlan comme « un pari sur l'avenir », il a réussi une bonne entrée contre Boulogne. Prometteur, mais à  confirmer. Sa vivacité pourrait constituer un plus.

Ali Mathlouthi (4 matches, 101', 1 pd CdF). De retour d'un prêt à  Châteauroux, il voulait tenter sa chance sur les six premiers mois 2008-2009. Après avoir traversé une passe très délicate sur le plan moral, il a quelque peu montré le bout du nez en fin d'année, mais ne peut prétendre à  rien d'autre qu'à  un statut de joker. Un nouveau prêt est à  l'étude.

David Ledy (2 matches, 25', 1 b CdF). En un mois et demi, le Mulhousien a tout connu : ses débuts en pros contre Tours, son premier but en Coupe de France contre Sannois Saint-Gratien et un nouveau contrat de deux ans (jusqu'en 2011). L'entraîneur du RCS l'aligne peu, mais l'apprécie. Peut-être lui aussi gagnerait-il à  être prêté.

Magaye Gueye (1 match, 8'). Le petit dernier du centre vient de parapher un premier contrat pro de 3 ans et demi et a débuté contre Lens. Souvent parti en équipe de France des moins de 19 ans, il incarne l'avenir du RCS. Sans doute plus à  moyen qu'à  court terme.

Les abréviations : b but ; pd passe décisive ; CdF Coupe de France ; CdL Coupe de la Ligue.
Ndlr : les temps de jeu ne tiennent pas compte du temps additionnel.

[fab]

Tiens, Carlier et J Fanchone sont en fin de contrat...

D'apres vous faut les faire resigner?

Pour ma part le meilleur joueur de cette mi saison est JAF!

[Stan]

Carlier clairement non !

Et pour Fanchone si jétais les dirigeants je me précipiterais pas, quitte à  le laisser s'échapper gratuitement. Il pourrait avoir le niveau L1 mais il a un manque flagrant de régularité et du mal à  se dépasser. Faut voir ses prochaines performances.

[télésupporteur]

aucun des deux n' a le potentiel pour être titulaire en L1