« Nous pouvons être optimist » 
 
Marc Keller, le directeur général du Racing, savoure la fin d'année de son équipe, qualifiée pour les quarts de finale de la Coupe de la Ligue et 15e de L1. 
Quart de finaliste de la Coupe de la Ligue après son succès au bout de la nuit mardi soir face à  Lille, 15e de Ligue 1, le Racing-Club de Strasbourg va mieux. Nettement mieux même qu'au début de l'automne, où on pouvait craindre le pire pour lui. Il va pouvoir passer des fêtes de fin d'année sereines, pour la plus grande satisfaction de Marc Keller, son directeur général. Entretien.
“ Marc Keller, les dernières sorties du Racing ont dû vous mettre un peu de baume au coeur après un début de saison fort délicat. â€
Je me sens vraiment soulagé. Si on m'avait dit il y a deux mois que nous serions 15e s et qualifiés en quart de finale de la Coupe de la Ligue, j'aurais eu du mal à  y croire. Notre récent redressement va nous permettre de passer des fêtes de fin d'année plus détendues.
“ La qualification mardi soir était-elle cruciale financièrement ? â€
Comme nous avons encore quelques dossiers qui traînent dont nous ne connaissons pas l'issue, nous avons quelques soucis. L'aspect financier est certes important, mais le sportif compte aussi. Nous sommes dans une dynamique positive avec cinq victoires et un nul à  la Meinau.
“ Où en êtes-vous avec Nancy dans l'affaire Garay ? â€
Nous avons convenu avec Jacques Rousselot, le président de Nancy, d'attendre le délibéré du sursis à  exécution que nous avons demandé et qui sera rendu le 6 janvier. Nous reprendrons ensuite les discussions entre les deux clubs.
“ Le fait d'avoir manqué votre début de saison, d'avoir cette affaire Garay sur le dos, peut-elle mettre en péril le redressement financier qui a été opéré ces derniers mois ? â€
Il est très difficile de tirer un bilan à  mi-saison. Tout dépendra finalement de notre classement en championnat, de notre parcours dans les deux coupes. Nous sommes aujourd'hui dans le droit chemin. Il est sûr qu'il vaudrait mieux terminer 10e ou 11e que 17e, le montant des droits télé serait tout à  fait différent. Je pense que la club est remis sur les rails, qu'il se trouve en bonne santé malgré les dossiers dont on ne connaît pas l'issue.
“ L'augmentation des droits télé ces trois prochaines années doivent de toute manière vous rendre optimiste.â€
Nous travaillons depuis quatre ans sur les charges du club. Nous avons essayé de développer les recettes aux guichets, les subventions, le sponsoring. C'est un gage d'avenir. Nous attendions une hausse des droits télé, mais pas dans cette proportion. La conjugaison de la maîtrise de nos charges doit nous permettre de nous remettre en meilleure situation. Nous mettons aussi des moyens au niveau de la formation, qui commence à  porter ses fruits. Kanté, Johansen, Lacour, Mouloungui, Abdessadki, Arrache, Bonis, Carlier ou Bellaïd sont tous passés par notre centre, soit près de 50 % de l'effectif. Nous pouvons donc être optimistes pour la suite.
“ La hausse des droits télés ne risque-t-elle pas d'engendrer une nouvelle inflation des salaires ? â€
Avec beaucoup d'efforts, nous sommes parvenus à  maîtriser totalement notre masse salariale. Beaucoup pensent que nous allons mettre le surplus dans les salaires. Nous souhaitons continuer à  maîtriser les charges, donc la masse salariale. Elle représentait 80 % du budget en 2001, 55 % aujourd'hui. Nous avons fait des efforts, il n'est pas question de les casser. Je préfère utiliser l'argent pour développer le club dans ses structures.
“ Sportivement, avez-vous eu peur à  un moment donné ? â€
Nous étions convaincus du travail qui avait été fait. Mais le football n'est pas une science mathématique, cela peut aller vite dans une mauvaise période. Nous savions que le Racing disposait d'une équipe de qualité, que l'osmose était totale entre dirigeants. Le travail finit toujours par payer. Nous n'avions pas d'inquiétude sur la durée. Mais j'étais embêté, car mal débuter handicape toute la saison.
“ Avec le recul, ne vous êtes-vous pas précipité pour prolonger Antoine Kombouaré l'été dernier ? â€
Pas du tout. Dans un club, vous êtes obligés de prendre des décisions tous les jours, dont on ne voit les résultats que plus tard. Nous voulions construire dans la durée. Il était sollicité par d'autres clubs et nous pensions réussir une bonne saison. Même si on y croyait, on ne peut pas tout maîtriser. Son éviction n'a rien à  voir avec ses qualités. Nous l'avons défendu jusqu'au bout, mais l'équipe allait dans le mur.
“ Quel est désormais l'objectif pour les six mois à  venir ? â€
L'expérience montre que nous n'avons pas intérêt à  fixer d'objectif précis. Nous disputerons sept matches en janvier, cinq en championnat et deux en Coupe. Nous y verrons alors déjà  plus clair.
“ Allez-vous bouger au mercato ? â€
La tendance est de ne rien toucher, à  moins qu'il se passe quelque chose d'imprévu. Je ne vais pas dire que nous ne vendrons jamais. Mais nous souhaitons travailler sur la durée avec le groupe actuel.
“ Après les incidents de vos supporters à  Metz, vous avez été convoqué mardi chez le Garde des Sceaux, Dominique Perben. Comment vivez-vous la violence dans les stades ? â€
Il y a des clubs comme Marseille ou Paris qui ont beaucoup de soucis. Les nôtres sont plus ponctuels. Mais ce n'est pas le Racing d'aujourd'hui que j'ai vu à  Metz. Autour du match face à  Rennes, nous avons organisé une fête de Noël, invité 13 000 jeunes. Nous voulons transmettre des valeurs de convivialité, de famille, de solidarité, pas du tout de violence. Ces valeurs ressemblent à  notre équipe qui ne lâche rien.
 
