Jacky Duguépéroux

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Merwan
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Message par Merwan »

C'est quand même impressionant qu'un homme arrive à  réveiller tout un groupe d'une telle manière.. :shock: Bravo JD
max67_rcs
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Message par max67_rcs »

Merci a JD pour tout ce qu'il a fait pour le club !
C'est un super entraineur ,
bravo a lui ! ;)
ALLEZ RACING !!!!!!!!!
EDES
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Message par EDES »

Et pour tout ce qu'il va faire !!!
D'après moi, on n'a pas tout vu !!!
Racing, jetzt geht's los !!!
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argueti
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Message par argueti »

SO a écrit :Duguépéroux: « Boucler l'affaire »

Dernier match avant la finale de la coupe de la Ligue, ce samedi face à  Lille. Une rencontre avec un fort enjeu, puisqu'une victoire serait synonyme de maintien assuré.

Content de la semaine d'entraînement et de l'état d'esprit de ses troupes, Jacky Duguépéroux aborde cette opposition avec prudence face à  une formation « redoutable », dit-il.

Avec la venue de Lille, c'est un nouvel adversaire du haut de tableau que doit affronter le Racing, ce samedi ?
Oui et jusqu'à  présent, cela ne nous a pas trop mal réussi. Lille ambitionne de jouer la Ligue des Champions et, au vu de leur parcours depuis le début du championnat, cela me semble logique. C'est un gros match qui nous attend.

Pourtant, Lille n'a rien d'une grosse écurie…
Au niveau des résultats, les hommes de Claude Puel n'ont rien à  envier aux gros. Médiatiquement, c'est vrai que c'est différent. Mais cela ne change rien : Lille est costaud.

Comment abordez-vous cette rencontre ?
Les joueurs ont réalisé une bonne semaine d'entraînement. Je les trouve bien dans leur tête. Ils ont tout pour jouer libéré. Et puis, trois points supplémentaires samedi soir, nous ferait sortir définitivement de notre situation précaire. Nous voulons boucler l'affaire. En fait, ce match revêt un gros enjeu pour les deux formations.

Le Racing reste sur trois matches sans défaite. L'idée est de poursuivre cette série ?
Ces derniers temps, nous ne prenons pas beaucoup de but. C'est très intéressant pour la fin de saison d'avoir trouver cette stabilité défensive. Car nous savons que nous pouvons nous créer des occasions n'importe quand. Il faut continuer comme ça.

Au début du mois d'avril, vous aviez fixé un objectif de sept points au groupe. Vous l'avez atteint
Oui, mais quand on atteint un objectif, il faut se fixer une barre plus haute, ensuite. Les deux équipes qui nous devancent au classement ne sont pas si loin. Alors, pourquoi pas viser plus haut que la 13e place ? Mais atteignons, d'abord, la barre des 41 points. Après, nous verrons.

La finale de la coupe de la Ligue est-elle déjà  présente au sein du groupe ?
Nous n'en parlerons entre nous qu'après ce match face à  Lille. Pour l'instant, je n'en ai pas parlé aux joueurs, je ne l'ai jamais évoqué même. Moi, j'y pense un peu, je m'y prépare car c'est mon rôle d'entraîneur. Mais le groupe a conscience que le plus important est de rester en Ligue 1 à  la fin du championnat. L'objectif était d'assurer notre place avant cette finale. Nous avons besoin encore d'une victoire pour y arriver. Le fait que les joueurs soient bien dans leur tête me rassure aussi. A travers les entraînements, je n'ai senti l'intention de lever le pied sous prétexte qu'il y a une finale dans une semaine.

Cette saison, vous avez affronté deux fois déjà  le LOSC, pour deux résultats nuls.
Oui, et nous essaierons d'inverser la tendance samedi. A l'aller, nous étions à  cinq minutes de notre premier succès à  l'extérieur. Lille est une équipe sérieuse, organisée, redoutable en contre-attaque. Comme face à  Marseille, il s'agit d'être vigilant derrière.
:)
L'histoire est en marche ...
Psychogene
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Message par Psychogene »

SO a écrit :Duguépéroux: « Du pur bonheur »

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Après avoir accordé une journée de repos à  son groupe, Jacky Duguépéroux a retrouvé les joueurs, ce mardi matin, pour une séance physique. A quelques jours de la finale de la coupe de la Ligue, sa troisième en tant qu'entraîneur du Racing, il évoque ce grand moment.
Et souhaite que ses joueurs prennent du plaisir avant tout.

On entend beaucoup que cette finale de la coupe de la Ligue n'est pas une belle affiche. Que répondez-vous à  ça ?
Je répondrais que les deux équipes ont mérité leur qualification sur le terrain. Caen comme Strasbourg ne doit rien à  personne. Et si ces deux formations en sont là , c'est que le terrain en a voulu ainsi.

Et quand on vous dit que le Racing part favori de ce duel ?
Ca veut dire quoi être favori ? Moi, je n'ai jamais joué à  ce genre de jeu-là  car je suis un mauvais pronostiqueur. Je laisse ça aux autres. Et puis en coupe, il n'existe pas de favori. Jamais !

Le 5-0 du match retour en championnat est-il avantage avant ce rendez-vous ?
Je n'en tiens pas compte. En championnat, le Racing n'est pas beaucoup mieux loti que Caen. Nous connaissons, tous les deux, un championnat difficile et ce n'est pas un match qui changera la situation. Aujourd'hui (mardi), j'ai préféré regarder la cassette du match Caen-Bastia (0-1) plutôt que celle du 5-0. De toute façon, avoir gagné une fois sur ce score face à  cette équipe de Caen ne suffira pas, et je l'ai dit aux joueurs. Moi, j'ai complètement occulté ce match. Pour gagner une finale, il faut se dépasser, faire les efforts.

Où se situe la différence entre une victoire en coupe et une défaite, vous qui avez connu les deux dans votre carrière d'entraîneur ?
La finale de coupe de France perdue contre le Paris SG avait lieu au Parc des Princes. Paris jouait donc à  domicile, ce qui avait créé un certain décalage par rapport à  nous. J'ai des regrets car le Racing possédait une équipe forte mais nous avons beaucoup trop respecté les Parisiens. Celle gagnée en coupe de la Ligue le fut après la séance des tirs au but. C'était du 50-50 avant le match et nous avons eu de la réussite.

Est-il important de posséder l'expérience de tels rendez-vous ?
Je sais, par exemple, qu'il faut être patient car cela peut se terminer aux tirs au but. Et que, quoi qu'il arrive, la plus belle chose reste la victoire. Peu importe la manière, c'est ce que je dirai aux joueurs. Gagner en jouant bien, c'est mieux mais pas l'essentiel dans une finale.

Est-ce qu'une finale reste un match vraiment à  part ?
Oui. Soit nous revenons tout auréolé, soit très frustré. Il y a, derrière cette finale, la perspective de jouer la coupe UEFA la saison prochaine, ce qui est important pour le club.

Pendant une semaine, le championnat passe au second plan, donc ?
Si on me demande de choisir, je préfère assurer le maintien en Ligue 1. Mais ce sont deux compétitions différentes. Là , depuis dimanche nous mettons le championnat entre parenthèses. Mais, quelque soit le résultat de samedi, j'ai tout à  fait conscience que nous allons à  Sochaux la semaine suivante. Je vais transmettre ça aux joueurs. Une victoire en finale pourrait donner un élan au groupe, c'est vrai. Cela permettrait de travailler plus facilement ensuite. Mais l'équipe a déjà  montré beaucoup de caractère cette saison car elle revient de très très loin.

« Caen sera libéré »

Quelles sont, aujourd'hui, les qualités de votre groupe ?
Nous formons un collectif. Les joueurs ont pris conscience de la situation dans laquelle ils s'étaient mis et ont prouvé qu'ils possédaient du caractère. Et nous avons vu que lorsque nous nous mettons tous au service du collectif, nous ne souffrons devant personne, sauf Lyon.

Votre équipe a aussi la volonté de faire du jeu. Sera-ce identique au Stade de France ?
Ce qui va être différent, samedi, c'est l'environnement, ce Stade de France, les 80 000 spectateurs. Mais dans mon équipe, certains joueurs ont l'habitude de ça, des finales ou des matches internationaux. La grande majorité est habituée à  ce genre de moment. Et puis, mis à  part la coupe et l'enjeu, il n'y a pas de raison de changer de discours ni de préparation. Nous partons une demi-journée avant, mais la préparation sera la même.

Que craignez-vous à  Caen ?
C'est une équipe en situation délicate, comme nous. Pour eux, cela constitue un grand événement, c'est leur première finale et les gens ne parlent que de ça là -bas. Je me suis un peu renseigné car j'ai du sang normand, aussi. Paradoxalement, je pense qu'ils seront beaucoup plus libérés que face à  Bastia car il n'y aura pas trois points en jeu mais une coupe. C'est différent.

Ne pas avoir assuré le maintien samedi, est-ce un souci pour l'équipe ?
Je ne crois pas. Quand nous avons entamé notre match contre Lille, je suis convaincu que les joueurs ne pensaient pas à  cette finale. Et samedi, ils ne penseront pas au championnat. Ce qu'ils vont vivre est un moment de pur bonheur, un privilège. Il faudra se lâcher et prendre du plaisir. Pour certains ce sera la première et dernière finale de leur carrière. Moi, je n'ai jamais disputé de finale en tant que joueur.

Avez-vous fait un choix concernant le poste de gardien de but ?
Non, mais tout est clair dans ma tête. Je n'ai pas d'hésitation. Je communiquerai ma décision jeudi et il n'y aura aucun problème. On parle beaucoup de ce sujet pour pas grand-chose finalement. Que ce soit Rémy Vercoutre ou Stéphane Cassard, il n'y a pas une grande différence pour moi.
;)
Matthieu
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argueti
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Message par argueti »

L'Alsace a écrit : «Dugué», la force tranquille

Chargé, lors de son retour aux affaires le 4 octobre 2004, d'une mission impossible qu'il est pourtant à  deux doigts de mener à  bien (le maintien en L 1), l'entraîneur du Racing prépare sa 3e finale en 10 ans. Avec la sérénité d'un homme mûr.

Il a tout connu au Racing. Un titre de champion de France comme capitaine en 1979, une finale de la Coupe de France perdue en 1995 et une autre de Coupe de la Ligue gagnée en 1997 comme entraîneur. Il a dirigé toutes les équipes de jeunes, coaché la réserve durant quelques mois, assumé la direction technique du centre de formation, dirigé des séances à  la section sports-études, été recruteur pour le centre, puis pour les pros. « J'ai tout fait ici. » Sauf le ménage. Encore que certains plaisantins diront que le coup de balai donné par le « nettoyeur » Bernard Gardon, premier manager général de l'ère Mc Cormack en 1997-98, ne l'a pas épargné. Le 4 octobre dernier, alors que le RCS perd pied et les pédales en L 1 (4 nuls, 5 défaites), Jacky Duguépéroux est rappelé au chevet d'un groupe pro qu'il a dirigé du 27 mars 1995 au 22 janvier 1998. En quelques semaines, « Dugué », que d'aucuns ont connu bourru, cassant, parfois limite paranoïaque à  sa première époque, transfigure une équipe moribonde. Une métamorphose radicale pourtant sans commune mesure avec la sienne propre. Dans le costume du sauveur qui n'a rien à  perdre (il a de toute façon un contrat au club jusqu'à  ses 60 ans), l'entêté Breton est heureux. Ce bonheur qu'il irradie se propage à  son équipe. « J'essaie de rester moi-même et de transmettre aux joueurs ce que mes entraîneurs m'ont apporté, avec ma propre personnalité. J'oeuvre à  partir de notions incontournables comme le respect, le travail et l'humilité. » Autant de vertus dont chacun s'accorde à  dire aujourd'hui qu'elles sont son label. Un peu trop peut-être pour ceux qui lui reprochent de n'être pas assez médiatique. Lui souffre un peu de son image de Breton renfrogné et taiseux. « Pas pour moi, mais pour le groupe et le club qui méritent plus de reconnaissance. Je ne suis pas expansif et je n'ai pas pour habitude d'aller me vendre. Mais j'ai des choses à  dire quand… on me les demande. Il n'est nul besoin d'être exubérant ou médiatisé pour être compétent. J'aimerais prouver dans les deux ou trois ans qui viennent que nos récents bons résultats peuvent durer. »

« On a pris les Alsaciens pour des imbéciles »

Après six ans et demi dans l'ombre, l'enfant de Saint-Malo est revenu en pleine lumière à  56 ans passés. Il l'espérait secrètement. « Quand j'ai été remercié en 1998, j'ai eu d'intéressantes propositions de clubs suisses et belges. Mais pour X raisons, je n'ai pas pu partir. » Il ne le dira pas, mais il garde pour «un de ces quatre un chien de sa chienne» à  ceux qui, à  l'époque, lui ont mis des bâtons dans les roues. En 1998, Proisy et Gardon avaient refusé de le libérer de son contrat. Il avait alors pris du recul, contraint et forcé. « En écumant les villages alsaciens pour recruter des jeunes, je me suis rendu compte à  quel point les gens aimaient le Racing. S'ils l'ont boudé pendant des années, c'est qu'on a voulu leur faire avaler des couleuvres et qu'on les a pris pour des imbéciles. Mais on voit en ce moment, dans un climat calme et serein, qu'ils reviennent vers lui, heureux de voir des mecs qui mouillent le maillot. Samedi, malgré la défaite contre Lille, ils ont applaudi l'équipe. Ils étaient juste déçus pour les joueurs. Strasbourg ne défraie plus la chronique, sinon sur d'anciens dossiers. C'est la grande réussite de la direction actuelle. Le club redevient naturel. »

« Le foot est mon vrai métier »

Et lui, qui a traversé toutes les galères, est devenu un épicurien du ballon rond. « Quelles que soient les pressions et les enjeux, le foot, c'est toujours plus facile que le chômage que j'ai vécu en 1992, que les kilomètres que j'ai avalés comme commercial dès six heures du matin pour le compte des Grands Moulins de Strasbourg et que le boulot des boulangers à  qui je rendais visite à  l'époque. J'ai vécu une vie professionnelle très intéressante et je ne regrette rien. Mais le foot est mon vrai métier. Pour revenir sur le devant de la scène, je n'ai jamais conspiré. J'ai toujours eu le respect de la hiérarchie. Quand j'allais voir des matches dans des clubs en difficulté, c'était pour le recrutement, pas pour me montrer, même si je sais que ça se fait. Je ne mange pas de ce pain-là , parce que je sais d'expérience ce qu'un coach en sursis endure. Mon dernier souhait est de finir ma carrière dans le costume d'entraîneur. » Un costume qu'il porte comme une seconde peau. « Oui, je me sens bien dans ma peau. J'ai beaucoup progressé dans ma façon de relativiser les choses. Il y a dix ans, j'étais trop fougueux, trop impétueux. On me dit dur et intransigeant. C'est faux. Je suis juste exigeant et je sais rendre ce que je reçois. J'essaie de redevenir le joueur que j'ai été, bien plus qu'il y a dix ans. Je me mets plus à  la place des gars. Et la grosse différence surtout, c'est que j'évolue dans un climat de confiance avec mon staff, avec un président et un directeur général qui me laissent travailler en paix. Avant d'être remercié en 1998, j'ai vécu avec une épée de Damoclès en permanence au-dessus de la tête. Aujourd'hui, je travaille sans pression malsaine. Mais je sais bien que si nous restons à  39 points, je serai en difficulté, comme n'importe qui. La Coupe de la Ligue est une forme d'aboutissement, mais elle ne le sera vraiment que si nous la gagnons. »

Keller : « Il a énormément progressé »

Il y a dix ans, les relations entre le joueur Keller et l'entraîneur Duguépéroux ont souvent été houleuses. Aujourd'hui, tout se passe en parfaite osmose.

Leurs prises de becs étaient et sont restées de notoriété publique. Quand, un jour de printemps 1996, Marc Keller a quitté le Racing pour Karlsruhe, libéré « gracieusement » par le président Roland Weller de sa dernière année de contrat, personne n'aurait parié que celui qui allait devenir cinq ans plus tard le manager sportif du club strasbourgeois pourrait retravailler avec son entraîneur de l'époque, Jacky Duguépéroux. Les heurts entre les deux hommes étaient récurrents. « Dugué » reprochait notamment à  l'ailier international de se disperser, de consacrer trop de temps à  ses études, aux conférences que l'emblématique Alsacien, toujours disponible, donnait ça et là , plutôt qu'aux exigences de son métier de footballeur professionnel. « Marco » se défendait alors avec force, arguant que ses activités n'avaient rien d'incompatible avec le sport de haut niveau. Il avait alors la louable ambition de faire d'une tête bien faite une tête bien pleine. On sait où ça l'a mené en 2001 lorsque Patrick Proisy est allé le chercher pour lui offrir la responsabilité sportive du RCS. A son retour au printemps 2001, le manager sportif, nommé depuis directeur général, a commencé sa tournée des « popotes » en rencontrant un certain Jacky Duguépéroux. « Avec Jacky, disons-le tout net, nous nous sommes souvent mis dessus (sic) quand j'étais joueur. Mais j'ai toujours reconnu son savoir-faire. Nos soucis étaient plutôt liés aux rapports joueur-entraîneur. Quand je suis revenu, il était sur une voie de garage. Mais je le savais méthodique, organisé et travailleur. Je pensais qu'il fallait recréer un poste de recruteur des jeunes. Je le lui ai proposé, il en a été surpris. Et il y a deux ans, j'ai fait de lui le responsable du recrutement chez les pros, avec Philippe Thys. Depuis, nous travaillons tous les jours ensemble. »

« Son limogeage l'a vraiment blessé »

Le 12 avril 2003, Ivan Hasek annonce son départ du poste d'entraîneur. Pour la première fois, l'hypothèse d'un retour du Breton aux affaires est évoquée. « Je n'étais pas pour », avoue Keller sans tourner autour du pot, « non pas parce que je ne croyais pas en ses compétences de technicien, mais parce que je ne voulais pas désorganiser la cellule recrutement que j'avais mise en place. A l'automne dernier, les événements, avec une équipe en grande difficulté, nous ont amenés à  faire appel à  lui. » Depuis, sans être pour autant assuré du maintien, le Racing a redressé la barre. Il s'est aussi ouvert les portes du Stade de France pour la 8e finale de son histoire. Et Jacky Duguépéroux a « scotché » Marc Keller qui le côtoyait pourtant quotidiennement. « Quelque part, j'ai longtemps pensé que le côté entraîneur était mort chez lui », confesse le directeur général. « Et j'ai découvert un homme que je n'attendais pas aussi revanchard. Lors de son éviction en 1998, je jouais à  Karlsruhe. J'avais suivi l'affaire, mais de l'extérieur. Je ne m'étais pas rendu compte à  quel point ce limogeage, et surtout les conditions dans lesquelles il s'était déroulé, l'avaient blessé. Toutes ces années dans l'ombre, dont certaines même au placard, lui ont permis de revenir plus fort. Il a gardé ce côté orgueilleux, cette fierté, cette exigence, cette gnac qui étaient sa marque de fabrique, mais il a surtout énormément progressé dans ses relations humaines avec les joueurs. Tout en gardant des principes de base, il s'adapte au caractère de chacun. Lorsque j'étais joueur, il ne dérogeait pas à  une ligne de conduite générale. Et c'est pour ça qu'aujourd'hui, il fédère si bien le groupe. » Il y a dix ans, Marc Keller et Jacky Duguépéroux « s'étaient mis régulièrement dessus. » Une décennie plus tard, ils se sont mis au diapason.
DNA a écrit : « Dugué » en toute simplicité

A quelques heures de la finale de la Coupe de la Ligue, Jacky Duguépéroux se livre. L'entraîneur strasbourgeois, d'habitude réservé, laisse libre cours à  ses sentiments et dévoile la face cachée d'un personnage finalement méconnu mais très attachant.

Pour une fois, Jacky Duguépéroux a pris le temps de se poser. Hier à  la Meinau, le technicien alsacien a levé une partie du voile qu'il pose pudiquement sur sa personne. Dans le salon des présidents, près de la galerie de portraits qui ont fait l'histoire du club, il a déroulé le fil du temps, avec sagacité et décontraction.
Le plus Alsacien des Bretons - et vice et versa - évoque son enfance, du côté de Chantilly où son père était jockey, son passé de footballeur pro et ses deux vies d'entraîneur. Sans oublier, bien sûr, l'affaire qui l'occupe en priorité : la finale de la Coupe. Entretien.

« Un match à  part »

- Vous espériez aborder cette finale l'esprit libéré, avec le maintien en poche. La défaite contre Lille (1-2) contrarie-t-elle vos plans ?
- J'ai toujours différencié les deux compétitions. Cette défaite est certes fâcheuse, mais nous avons complètement basculé sur notre autre objectif. Qu'on la gagne ou qu'on la perde, cette Coupe, on sait qu'il nous faudra aller à  Sochaux le samedi suivant pour disputer un match important.
- Finalement, la mésaventure de Lille n'est-elle pas un mal pour un bien, à  quelques jours d'une échéance aussi importante ?- Les joueurs sont des êtres fragiles. L'état d'esprit varie en fonction d'une victoire ou d'une défaite. Avec ces trois points de plus, on aurait mis Caen à  neuf longueurs. Psychologiquement, ça peut être important. Là , on n'a finalement qu'un point de plus que le premier non-relégable (Nice). Certes, Caen est dans une situation encore plus délicate. Mais une finale est un match à  part.

« Mauvais pronostiqueur »

- Pas la peine de revenir sur le 5-0 que vous avez fait subir aux Normands en février dernier à  la Meinau ?
- J'ai fait une brève allusion ce matin (hier). De toute façon, une rencontre ne ressemble jamais à  une autre. Là , j'ai visionné de bout en bout la cassette de leur dernier match, contre Bastia (défaite 1-0). C'est bien plus instructif que le 5-0 de février dernier.
- Pourtant, tout le monde s'accorde à  dire que le Racing est favori. Cela vous agace-t-il ?
- Mais en quoi serions nous favoris ? Moi, je suis un très mauvais pronostiqueur. Je ne joue jamais au moindre jeu ! Vous savez, je suis Breton avec du sang normand. Je connais la mentalité des gens et je me suis aussi un peu renseigné. Là -bas, cette finale est un très grand événement. C'est la première fois que le Stade Malherbe en dispute une. Je vous assure qu'il aura envie de la gagner.

« Auréolé ou frustré »

- Personnellement, vous allez vivre votre troisième finale, assis sur le banc strasbourgeois. Est-ce que votre expérience peut être déterminante ?
- Une certitude, ces situations sont à  double tranchant. Soit tu en ressors tout auréolé, soit tu vis une énorme frustration. C'est ce deuxième sentiment qui a prévalu en 1995, quand on perd en Coupe de France contre le PSG. Pourtant, je disposais là  d'une superbe équipe (Mostovoï, Leboeuf, Sauzée, Keller, etc.), bien plus forte par exemple que celle de notre titre de 1979, à  l'époque où j'étais joueur. Les regrets sont d'autant plus intenses. Je crois qu'on a trop respecté les Parisiens.
En 1997, en Coupe de la Ligue contre Bordeaux, j'ai appris qu'il faut être patient ! On est allés au bout de la nuit avec cette interminable série de tirs au but. L'autre vérité, c'est qu'une finale est faite pour être gagnée, peu importe la manière. Dire qu'on nous a reproché un manque de panache...

« Pas du même milieu »

- On vous sent amer...
- C'est sûr que je n'ai pas eu le coeur à  festoyer. Le club avait changé de dirigeants deux mois auparavant (arrivée de l'investisseur américain McCormack et du président Proisy) et j'ai rapidement compris que je n'allais pas entrer dans les plans des nouveaux patrons. Je ne suis pas issu du même milieu qu'eux.
- Justement, de quel milieu venez-vous ?
- Je suis né en Normandie mais j'ai grandi à  Chantilly, près du champ de course, mon père étant jockey. Ma mère est Bretonne et j'ai passé toutes mes vacances dans le coin de Dinart. Les gens ont le même caractère de cochons qu'ici ! C'est pourquoi je me suis bien adapté en Alsace.

« Contre Di Stefano »

- Et le foot, dans tout ça ?
- J'ai débuté à  Chantilly jusqu'à  ce qu'un recruteur de Valenciennes vienne me superviser. Je me souviens que ma mère m'avait accompagné en train dans le Nord pour un essai. J'avais 16 ans. J'ai disputé un match amical contre l'Espanyol Barcelone. En face, il y avait un gars de quarante ans qui s'appelait Di Stefano ! Je suis ensuite passé pro.
Mais je n'ai jamais considéré le football comme un métier. Ça reste un plaisir. Quand j'ai bossé par la suite aux Grands Moulins de Strasbourg, je me levais tous les jours à  quatre heures du matin. J'ai aussi vu ce qu'était le quotidien d'un boulanger. On relativise et on se dit qu'on a de la chance d'être footballeur.

« Revanche »

- Par rapport à  votre vécu, abordez-vous cette finale de manière différente que les deux autres ?
- J'essaye d'être meilleur qu'il y a dix ans ! Disons que je prends les choses avec plus de recul. Aujourd'hui, j'ai aussi tendance à  prendre plus de risques. Entre ces deux périodes, il s'est passé des choses qui me chagrinent. Je n'ai pas encore envie de m'épancher. Je le ferai un jour, à  l'heure de la retraite, dans trois ans peut-être. Par rapport aux gens qui m'ont manqué de respect, j'espère prendre une revanche.
- Comme quoi la victoire s'impose à  plus d'un titre...
- Les joueurs la méritent. On est parti de tellement loin... Le club a besoin d'être récompensé. Sous l'impulsion de Marc Keller, tout le monde travaille dur pour remonter la pente. Ce serait aussi un joli cadeau pour le président Gindorf qui va passer le relais. Et pour la capitale de l'Europe, jouer une Coupe continentale parait logique, non ?
;)
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Keating
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Message par Keating »

Ben tiens, Jacky est invité sur France 3 dans l'instant ...
Merwan
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Message par Merwan »

Merci jacky! 8)
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Keating
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Message par Keating »

MERCI JACKY MERCI JACKY MERCI !!!!!!!!!!!!!
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D520
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Message par D520 »

comment ca "merci Jacky"

il faut dire MERCI SAINT JACKY :D
vus sur Téléfoot
Luboja et Peggy Lujundula dans les vestiaires du racing et très heureux pour nous :D
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