DNA a écrit :C'est ce matin que le Racing reprend le chemin de l'entraînement, un mois après son dernier match de championnat. Entretien avec Jacky Duguépéroux, l'entraîneur strasbourgeois, à l'orée d'une saison prometteuse aux accents européens.
- Le 28 mai, vous disputiez votre dernier match de championnat contre Bastia et vous voilà déjà à pied d'oeuvre pour le nouvel exercice. La coupure est-elle suffisante ?
- Un mois de vacances, c'est très bien. Toutes les bonnes choses ont une fin. En ce qui me concerne, j'ai réussi à "couper" sans difficulté. Même si je suis resté en contact avec Marc Keller pour les transferts. Je suis désormais à 100% replongé dans le bain. Nous avons une belle page à écrire.
- Comment va se décliner cette journée de reprise ?
- Les joueurs vont se retrouver à la Meinau pour satisfaire à la prise de sang et aux tests physiques. En début d'après-midi, nous rejoindrons Munster, notre lieu de stage.
J'emmène 25 joueurs, dont cinq stagiaires, à savoir Faty, Krebs, Bellaïd, Carlier et Senaoui. Chez les pros, Pontus Farnerud nous rejoindra mercredi et Fahmi sera sur place mardi. Quant à nos trois internationaux africains, Kanté, Niang et Boka, ils ne viendront que le 8 juillet, puisqu'ils ont participé aux éliminatoires de la Coupe du Monde.
- Vous avez cité le nom de Niang, alors que celui-ci est tout proche de signer à Marseille. Vous comptez donc toujours sur lui ?
- Partout en France, on parle du duo d'attaquants strasbourgeois. Si on a réalisé une belle fin de championnat, la réussite de Niang et de Pagis n'y est pas étrangère. Démanteler ce binôme serait forcément dommageable pour le rendement de l'équipe.
- Mais Niang veut aller à l'OM, non ?
- Mon souhait, c'est de le garder. Mais je ne suis pas non plus naïf. Si le joueur est déterminé et si le club peut réaliser une belle opération financière, je ne pourrai m'y opposer. L'essentiel, c'est que tout le monde s'y retrouve. S'il devait nous quitter, il devra en tout cas être remplacé par un joueur de valeur égale.
- On prête aussi à Pagis l'envie d'aller voir si l'herbe est plus verte ailleurs, en particulier à Lens. Qu'en est-il ?
- Ce qui est clair, c'est que je ne me vois pas repartir sans Pagis ni Niang. C'est inconcevable. Même si « Micka » a des velléités de départ, il restera. Point barre. Nous avons fait un gros effort pour lui proposer une prolongation de contrat conséquente (deux ans supplémentaires avec un salaire mensuel de 60 000 euros, ndlr).
C'est un garçon intelligent. J'ai beaucoup de respect pour lui. J'attends de le voir lundi (aujourd'hui) à l'entraînement pour connaître sa position. Son expérience et son talent doivent permettre d'encadrer nos jeunes joueurs.
- Où en êtes-vous dans vos prospections dans le secteur offensif ?
- Nous avons déjà recruté Amara Diané. Lui, nous le suivons depuis deux ans. Il est capable d'attaquer dans l'axe et dans un rôle d'extérieur droit. Il va vite, est doté d'une bonne technique. Ce garçon peut rapidement se révéler au meilleur niveau.
Maintenant, nous suivons deux-trois pistes. Dont celle qui mène à Dagano (Guingamp). C'est un joueur qui me plaisait déjà il y a deux ans, quand j'étais chargé du recrutement et que je l'avais supervisé en Belgique, à Genk. Mais le prix du transfert est exorbitant (le président breton, Noël Le Grà¤et, a fixé le montant à 4 millions d'euros).
- En milieu de terrain, vous êtes en revanche bien pourvu...
- Avec Hosni, nous avons opté pour un joueur en devenir. J'ai eu l'occasion de le voir jouer à quatre reprises, dont la première contre Karim Hagui, dans un match de coupe d'Afrique entre Ismaïli et l'Etoile du Sahel. Il a la carrure pour devenir un patron sur le terrain. Il lui faudra un peu de temps pour s'adapter mais je compte sur lui très rapidement.
En ce qui concerne Pontus Farnerud, nous savons où nous allons. Il a laissé une très belle image lors de son passage au club voilà deux saisons. Dans la conservation du ballon et la dernière passe, il va beaucoup nous apporter.
Quant à Johansen (prêté la saison dernière par l'OM, il a signé un contrat de trois ans en faveur du Racing), il prouve que la qualité n'est pas forcément à chercher ailleurs. Nous avons de bons joueurs dans nos rangs. On n'a pas trop eu besoin de bouleverser les effectifs.
- Enfin avec l'arrivée de Nicolas Puydebois, la concurrence va être rude au poste de gardien ?
- C'est un garçon de la trempe de Rémi (Vercoutre). Comme l'an dernier, on disposera de deux gardiens de haut niveau qui partiront sur la même ligne. Il y aura quand même un a priori favorable pour Cassard. N'oublions pas les services qu'il nous a rendus.
- Comment jugez-vous la qualité de ce groupe ?
- Je dispose d'un effectif un peu plus riche. Nous n'avons pas les moyens des gros de ce championnat, alors on est obligé de recruter intelligemment. Comme l'an dernier, je compte me reposer sur un groupe de 23-24 joueurs. J'entends instaurer une concurrence saine. Chacun pourra gagner sa place et partira sur un pied d'égalité.
- Quel sera le premier message que vous délivrerez à vos hommes ?
- Nous avons avant tout un état d'esprit à conserver. C'est une priorité que de repartir avec la même envie que celle affichée en fin de saison dernière. Sur le plan du jeu, je veux que mon équipe continue à jouer et qu'elle soit reconnue pour ça. Par ailleurs, je m'attache à gagner en rigueur défensive. Mais je le répète, l'essentiel est que les gars aient envie de jouer au ballon.
- Outre le championnat, vous disputerez aussi la Coupe UEFA. Une belle carotte, non ?
- La Coupe d'Europe, je n'y pense pas encore. Ça ne nous concernera qu'à partir de fin septembre. D'ici-là , on aura un paquet de matches à disputer en championnat. Et quand on se rappelle du départ catastrophique pris l'an dernier et de tout le stress que ça a engendré, je peux vous dire que notre priorité ira à une bonne entame en Ligue 1.
- Avez-vous déjà fixé un objectif précis ?
- C'est toujours un exercice délicat. En début de saison dernière, Lille ne se voyait certainement pas jouer la Ligue des Champions. Quant à Bordeaux, il ne pensait pas devoir lutter pour son maintien jusqu'à l'ultime journée...
Pour l'heure, je souhaite simplement que l'on reparte avec le même plaisir qu'au printemps dernier. C'est essentiel, ça, le plaisir