DNA a écrit :Un siècle dignement fêté
Beaucoup d'animations et d'émotion hier sur la pelouse de la Meinau, pour les 100 ans du club. Avec en point d'orgue, les héros de 1979, longuement ovationnés par le public strasbourgeois.
« Ce soir, je ne mets pas le costard », lâche Jean-Pierre Papin, détendu. Il est 19 h, au bord de la pelouse de la Meinau. Une pelouse qui a certainement vu hier, durant quelques heures, autant de talents du ballon rond que lors de toute une saison de Ligue 1.
 A commencer par les minots, les 15 ans, premiers à  offrir un - bon - spectacle. Le match, gagné 2 à  0 par le Racing face à  un autre centenaire, le FC Saverne, n'en reste pas moins anecdotique.
 
Les jeunes remplaçants de Saverne étant d'ailleurs presque plus vernis que les titulaires, à  l'image de Thibault, tout fier de faire signer... le maillot de l'OM qu'il porte en dessous de celui barré de rouge de son club. « Marseille, c'est mon équipe depuis toujours », lance-t-il   
   
  
 . « Eh les gars on va se prendre un but », le coupe, à  raison, un de ses coéquipiers. Mais rien à  faire, Thibault est plus intéressé par les signatures de Pagis et Cana.
Mais il n'y a pas que les minots qui ont le sourire des bons jours. Pascal Johansen, seul strasbourgeois de l'équipe à  avoir joué à  Marseille, serre des mains et claque des bises. Tout comme Leythi N'Diaye, tout content de retrouver ses copains de l'OM, dont Alain Cantareil. « Les gens sont venus et on veut montrer du beau jeu. C'est flatteur d'être invité pour ce centenaire, alors on veut être à  la hauteur », explique le défenseur marseillais, titularisé en l'absence de Taiwo.
Un autre qui a l'air heureux, c'est Mamadou Niang. Blessé, il est venu « en touriste ». « J'aurai aimé jouer, c'est clair. Si j'ai laissé un bon souvenir ici ? Je ne sais pas, j'espère en tous cas », raconte le Sénégalais. L'ovation qui lui est réservée par un public strasbourgeois très familial a certainement du le rassurer.
Le kop, lui, est plein, forcément, même si dans les autres tribunes, ce n'est pas vraiment le cas. Les différentes associations de supporters (KCB, Hansi Elsass, UB 90) défilent, mais tout le monde attend le grand moment.
 Et ce grand moment, c'est l'arrivée des « anciens ». Hormis Domenech, Duguépéroux (lire ci-contre) et Gress, presque tous les champions de France 1979 avaient répondu à  l'appel.
 Les Wagner, les Jouve, les Specht et autres n'ont pas été déçus. Les supporters leur avaient réservé un accueil à  la hauteur de leur exploit. « C'est énorme... le titre c'est loin mais quand on vit ça, on revoit les matchs, c'est magnifique », lance un Jean-Jacques Marx lui aussi tout sourire.
Le kop, lui, déroule une banderole plus qu'explicite : « Les titres ne s'oublient pas, les héros non plus ». Même Albert Gemmrich, qui a embarqué ses coéquipiers pour un vrai tour d'honneur, en a les larmes aux yeux. « C'est beaucoup d'émotion, j'ai des images d'actions qui reviennent, des scènes de matches... après tout, c'est la même pelouse, le même but », lance le champion de France.
 Même Raymond Domenech se fend d'un petit mot gentil par téléphone, depuis l'Ecosse. Ne manquait plus qu'un bon match de foot, entre Marseille et le Racing. Après tout, peut être que certains spectateurs étaient - quand même - venus pour ça...
 Las, c'est les Marseillais qui s'imposent, à  l'issue d'un match disputé, mais pas forcément palpitant, entre deux équipes de «minots». Mais les spectateurs auraient eu tort de partir avant la fin... du show. Parce que le feu d'artifice, ou «spectacle pyrotechnique», puisque tel est la dénomination exacte, valait bien mieux que ce match de gala un peu insipide.