L'Alsace a écrit :Une montée à  forger
Invaincu depuis dix matches, tout proche de sa plus belle série (12 rencontres sans défaite au cÅ“ur de l'automne), le Racing se rapproche de la Ligue 1. Encore lui faut-il poursuivre sur sa lancée ce soir (20 h 30) à  la Meinau face à  de coriaces Forgerons gueugnonnais.
D'un côté, un Racing au moral d'acier. De l'autre, des Forgerons que la main de fer de Victor Zvunka, a d'ores et déjà  conduits à  un maintien tranquille, même s'il leur reste un ou deux coups de collier à  donner pour être définitivement hors de danger. La semaine dernière, d'aucuns redoutaient une sortie de route du RCS à  Caen, considéré à  juste titre comme l'équipe la plus séduisante de Ligue 2. À l'arrivée, la sortie de Guillaume Lacour et des autres à  d'Ornano a surtout tenu la route (2-2). En y signant leur 10e match consécutif sans défaite, quatre semaines après s'être imposés au Havre (1-0), les Strasbourgeois ont confirmé leur capacité à  voyager bien, loin et, sans doute, haut. Vers cet étage supérieur qui leur tend les bras. « On commence à  penser à  la L 1 », avoue le buteur brésilien Joao, arrivé en janvier. « Les quatre prochaines rencontres (Gueugnon, à  Istres le 13, à  Grenoble le 17 et contre Reims le 23) font d'avril un mois décisif. Mais jouons chacune comme une finale du championnat de France. » Jean-Pierre Papin a lui aussi coché ces quatre dates et se dit convaincu que le Racing peut les mettre à  profit pour assommer la concurrence. « La montée, il va falloir aller la chercher, en bossant sans relâche avec la même application. Amiens est derrière et ce n'est peut-être pas plus mal de garder dans le rétroviseur une équipe qui nous titille et nous oblige à  rester concentrés. Parfois, notre équipe fait inconsciemment preuve d'un peu de suffisance. Le danger, c'est de se voir en L 1 trop vite. Je ferai tout pour éviter que les joueurs ne se croient arrivés avant d'y être. » 
« Fier de ce que nous avons reconstruit »
Avec trois points d'avance sur les Picards, les Alsaciens, toujours invaincus à  la Meinau (11 victoires, 4 nuls), ne possèdent pas un joker, mais deux (avec leur match en retard à  Grenoble), voire trois (avec une différence de buts supérieure : + 13 contre + 6). Surtout, ils donnent depuis quelque temps dans le jeu des assurances qu'ils ont mis plus d'une demi-saison à  trouver. « Quand on change 80 % d'une équipe, ça devient compliqué », avance JPP en guise d'explication, « sans compter qu'il a fallu digérer la descente. Avec notre série de 12 matches sans défaite cet automne, les gars ont pris conscience de ce qu'ils pouvaient faire. J'éprouve une fierté à  propos de ce que nous avons reconstruit. Quand nous sommes arrivés, le chantier était énorme. Aujourd'hui, voir comment nous jouons fait du bien. L'équipe s'est construite au fil du temps, elle a ses complicités, ses complémentarités et une grosse envie de monter. » Au point que pour l'entraîneur, « il devient très compliqué de faire la liste des seize. » Très compliqué aussi, pour les joueurs, de conserver une place de titulaire qu'une blessure, une maladie ou une suspension suffit à  faire perdre. Hervé Tum, remplaçant à  Caen, peut le confirmer, lui qui cirera le banc ce soir encore, supplanté par un Eric Mouloungui double buteur à  Caen, unique buteur aussi à  l'aller à  Gueugnon (1-0) et encore revanchard à  l'idée de retrouver un FCG où il avait été prêté de janvier à  mai 2006 et où il n'avait guère brillé. Des Forgerons dont JPP se méfie : « Gueugnon connaît bien la L 2 et est difficile à  manÅ“uvrer. On l'a vu à  l'aller. Mais le Racing a les clefs. » Celles qu'il utilise ces dernières semaines font office de passe-partout et peuvent sans aucun doute forcer le verrou forgeron.
Absents : à  Strasbourg, Ekobo (genou), N'Diaye, Mathlouthi, Gasmi, Loue, Schneiderlin, Yachir, Mbodji, Vergerolle, Gargorov, Kantari, Gurtner (choix de l'entraîneur) ; à  Gueugnon, Licata (cheville), Hauw (genou), Tsoumou (pied), Le Frapper (convalescence), Aubriot (genou), Lavie (choix de l'entraîneur).
Des changements 
La mise en place de mardi ne mentait pas. Jean-Pierre Papin non plus qui, dès ce jour-là , avait confirmé qu'il opérerait deux changements au sein de son onze de départ : Jeff Strasser (suspendu au Havre et contre Ajaccio, remplaçant à  Caen) et Yacine Abdessadki (lui aussi cantonné au banc depuis son retour de blessure, même s'il est entré en fin de partie vendredi dernier à  d'Ornano) seront alignés d'entrée ce soir contre Gueugnon. Le Luxembourgeois remplacera Habib Bellaïd dans l'axe de la défense. Le second, qui « souffre » du rendement du quatuor Cohade, Camadini, Lacour et Johansen au milieu de terrain, glisse au poste de latéral droit, en lieu et place d'Yves Deroff, mais laisse son brassard de capitaine à  Guillaume Lacour. « J'en ai parlé avec Habib et Yves et il ne faut pas voir dans ces choix de sanction particulière», argumente Jean-Pierre Papin, « Simplement, je veux que tout le monde soit concerné. Et je ne peux pas me permettre de laisser tout le temps de côté des joueurs qui ont montré qu'ils pouvaient jouer au même titre que les autres. » La remarque vaut aussi pour un Kevin Gameiro qui, après ses blessures diverses, est allé refaire avec bonheur ses gammes en CFA. Sur les quatre derniers matches de la réserve, le prometteur attaquant du RCS a inscrit 4 buts. Suffisant pour retrouver du crédit auprès de JPP. De leur côté, les Gueugnonnais, déjà  privés de Hauw et Licata, ont perdu hier leur attaquant Larsen Touré, touché au genou. Mais les Forgerons vont plutôt bien. Leur 9e place avant cette 31e journée est leur meilleur classement. Surtout, leur bilan à  l'extérieur (3 victoires, 4 nuls, 7 défaites), qui n'a rien d'infamant, pourrait être plus reluisant encore. Leurs trois derniers déplacements, d'où ils n'ont rapporté qu'un point, en sont la preuve. Le 16 février, ils ont en effet rendu les armes à  Tours sur un but de Vairelles à  la 86e. Le 2 mars, ils se sont inclinés 1-0 à  Dijon sur un but de Mangione à  la 80e. Et le 16 mars, ils ont été rejoints par Ajaccio au stade François-Coty (1-1) à  la 91e. Méfiance donc.
Stéphane Godin