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DNA a écrit :Fournier est en danger
Depuis l'échec à Cannes (1-0), samedi dernier, l'entraîneur du Racing semble assis sur un siège éjectable et les heures précédant le 16e de finale de Coupe de France ont pris une tournure ubuesque. Un changement est en vue sur le banc strasbourgeois.
S'agit-il d'un moyen cocasse de vendre une rencontre qui aurait attiré autrement plus de monde si l'OM avait été en face ? Serait-ce plus traditionnellement un nouveau coup de théâtre dans la longue histoire du Racing aux invariables allures de vaudeville ? Toujours est-il que quelques minutes après avoir achevé de diriger la dernière séance avant le 16e de finale de Coupe de France, Laurent Fournier a eu les oreilles qui ont sifflé. Sur internet, l'arrivée de Peter Zeidler, l'ancien adjoint de Rangnick à Hoffenheim, était même considérée comme acquise et interviendrait lundi.
« Pas suffisant mais... »
« Je suis là, je prépare mon match, s'est contenté d'indiquer l'entraîneur, sollicité pour commenter l'information parue sur le site de L'Équipe. Je reste dans la même direction, je bosse de la même manière qu'au premier jour de mon arrivée, le 1er juillet (ndlr : 2010). » Ce qui paraît acquis, c'est qu'il sera sur le banc ce soir. Mais à Bayonne, mercredi, en championnat ? Une vraie tension au-dessus de la tête de l'entraîneur sous contrat jusqu'à l'été 2012 a présidé toute cette semaine. Jeudi, une entrevue entre lui et le directeur sportif, destinée à faire le point à mi-saison, a pu laisser croire à l'idée d'un changement. « Je n'ai pas à commenter cet article, je regrette qu'il sorte à la veille d'un match, a encore consenti à lâcher Laurent Fournier. Pour le moment, je n'ai pas de nouvelle de ma direction sur le sujet, même si j'ai pu comprendre que l'on cherche à prendre quelqu'un d'autre. » Alors que l'information a fait l'effet d'une traînée de poudre, Jean-Luc Witzel, le directeur sportif du club, a néanmoins apporté un ferme démenti : « Que Peter Zeidler arrive, c'est comme quand on m'a envoyé à Aston Villa pour y retrouver Gérard Houllier. Aujourd'hui, nous sommes à vingt matches de la fin. On a neuf points de retard sur le podium. Ce n'est pas suffisant mais ce n'est pas un monde. » Il reste qu'une rencontre serait intervenue à Paris, avant-hier, entre Jafar Hilali, le président du Racing, et le technicien allemand, francophone et francophile, grand habitué de la Meinau, et ce n'était certainement pas pour discuter du TSG Hoffenheim. Le premier a respecté un silence radio assourdissant hier, tandis que le second a privilégié un week-end familial pour refuser de répondre aux sollicitations. Accessoirement, le n°1 strasbourgeois ressasse toujours avec amertume le maintien de Pascal Janin jusqu'à la fin de la saison 2009-2010, conclue sur la relégation. Enfin, la sortie cannoise a été très mal ressentie. « Le président a été très marqué par le match », révèle Jean-Luc Witzel. La virée nocturne azuréenne de quelques joueurs, après la rencontre, n'a pas arrangé l'impression.
« Si ça devait être mon dernier match... »
Ces dernières heures, le coach n'a pas manqué de tenter de jouer les pompiers en préservant ses joueurs. Signe éventuel d'une réflexion sur une fin de bail anticipée, il n'a eu de cesse de « regretter combien certains ont la mémoire courte ». « En juillet, il n'y avait plus rien, là, on vient de gagner un match à l'extérieur (ndlr : à Rodez 0-3), ce qui n'était pas arrivé en un an et demi, on se retrouve en 16e de finale alors que ça faisait un moment que ce n'était pas arrivé, se défend-il tout en préparant une hypothétique suite des plus surprenantes. Si ça devait être mon dernier match sur le banc strasbourgeois, je souhaiterais que cela soit une victoire. » Qualifié pour un 16es de finale face à l'un des cadors de la L 2, à l'aube d'une semaine cruciale à deux déplacements, le Racing est donc une nouvelle fois gagné par l'agitation et privilégierait là une curieuse politique de crise pour attaquer sa seconde partie de saison.
