[10/11] 32ème J: Fréjus SR / Strasbourg - 1/2

[PoY]

Tu veux dire que le Racing pourrait finir mieux que 4eme ou 5eme ?

[argueti]

Laurent Fournier : « On veut rester pros »

À l’image d’un Laurent Fournier déterminé à jouer jusqu’au bout la montée en Ligue 2, les Strasbourgeois se comportent en professionnels, à l’opposé de dirigeants dont les méthodes respirent l’amateurisme.

Il avait prévu de les convier à une reprise de l’entraînement mardi à 8 h 15, histoire de les rappeler à leurs obligations de professionnels. Mais après le succès d’hier soir à Fréjus, Laurent Fournier a levé la « punition. » Les Bleus se retrouveront après-demain à l’horaire normal (9 h 30) pour un début de séance à 10 h.

S’il avait pu leur reprocher dans la semaine de s’être un peu éparpillés, l’entraîneur bas-rhinois a apprécié le travail de pros qu’ont accompli ses hommes dans le Var. Faisant abstraction d’un contexte sulfureux, ils ont surfé sur la vague porteuse (11 matches sans défaite, 8 victoires, 3 nuls) qui les rapproche peu à peu du podium du National. Et leur message à un Jafar Hilali remettant publiquement en cause le statut professionnel du RCS en cas de non-montée en Ligue 2 est tout, sauf subliminal. Parce que tous savent très bien qu’ils avancent sur le fil du rasoir et qu’un simple grain de sable pourrait gripper la machine et faire exploser un groupe qui, selon Fournier, « a envie de vivre une aventure ensemble. »

« Je ne sais pas comment ça va finir »

En capitaine expérimenté, Milovan Sikimic en est le premier conscient. « On sait très bien que tout ça tient à rien. Nous, les joueurs les plus âgés, essayons, avec le coach, de tenir le groupe concentré à bloc sur son sujet. Même ceux qui, comme moi, sont en fin de contrat s’arrachent pour le maillot. Bien sûr qu’entre nous, nous discutons de tout ce qui se passe en coulisses. Parce que hormis le coach, personne ne nous parle de la situation et parce que nous sommes inquiets. Alors, c’est vrai, une fois sur le terrain, nous en avons fait abstraction. Mais franchement, je ne sais pas trop comment tout ça va se finir. Nous voulons obtenir la montée sur le terrain. Ensuite, j’espère qu’il se trouvera quelqu’un pour prendre les choses en main et nous tirer vers le haut, pour éviter que le club ne sombre. Il faut soutenir cette équipe qui est en train de faire quelque chose d’énorme. »

À la sortie du stade Pourcin, la victoire du soir était d’ailleurs presque reléguée à l’arrière-plan. Y compris chez un Laurent Fournier désireux d’aller se ressourcer aujourd’hui à Paris dans sa famille. « Quand on voit la joie des mecs après la victoire, on sait que le groupe vit bien. Nous voulons rester pros. Je ne suis pas à Strasbourg pour que le club descende en CFA et disparaisse dans le monde amateur. Je suis venu ici pour vivre de bons moments et j’espère que ça va continuer. Je protège mes joueurs. Nous allons tout faire pour monter en Ligue 2 et faire en sorte que les joueurs gardent leur contrat pro. »

Aujourd’hui, personne ne peut cependant leur garantir que ça suffira.

[FM17]

Tu veux dire que le Racing pourrait finir mieux que 4eme ou 5eme ?

"une montée en L2 serait un exploit au jour d aujourd hui....Il faut gagner tous les matchs pratiquemment."

"Le Racing ne sera pas loin d eux mais part de trop loin...Il faut espérer que Guingamp craque !"

"Après les 11 défaites de rang avec Furlan, pourquoi pas 11 victoires consécutives avec Fournier ?"

Je réitère mes posts d il y a qq semaines. Je crains pourtant une 4è place...Si seulement on avait commencé le championnat avec le même effectif....
En tout cas, j espère que le Racing déjouera mes pronostics....

[Stan]

On est des bulldozers, on va monter..

[supppourtjs]

Le pire pour tout le monde serait une reussite sportive, mais que l'environnement casse le tout. Vu le calendrier et les perfs des dernières semaines, tout est encore possible.

[argueti]

Un moribond bien vivant

Ragaillardi sportivement, le Racing, qui a aligné un 4 e succès samedi à Fréjus (2-1) et porté sa série d’invincibilité à 11 rencontres, reste secoué par le séisme de magnitude 9 sur l’échelle de Jafar qu’a provoqué le président Hilali ces dernières semaines.

Laurent Fournier, rentré hier à Paris voir sa famille, en souriait la veille dans les couloirs du modeste stade Pourcin à Fréjus : « Les gars ont quartier libre. Ils iront au casino s’ils le veulent, comme après notre défaite à Cannes le 15 janvier (1-0). C’est là que tout a commencé. »

A l’époque, le président Jafar Hilali, qui s’indigne nettement moins de son invisibilité absolue auprès du groupe, avait peu goûté cette largesse de son entraîneur. Le vendredi suivant, il l’invitait d’ailleurs à prendre la porte, avant de le repêcher le lendemain au soir d’une qualification en Coupe contre Evian, ajoutant un nouvel épisode ubuesque à une saga londonienne sans fin.

Avant-hier, les joueurs sont donc sortis. « Raisonnablement », confie Régis Gurtner. Certains sont retournés au casino de Cannes où ils ont peut-être dépensé à la roulette une partie de la triple prime qu’ils sont censés toucher après leurs quatre succès de rang. Une triple prime promise par un président qui, lui, préfère jouer à la roulette russe avec l’avenir du club et de ses composantes.

D’autres se sont arrêtés à Saint-Raphaël. Les derniers ne sont pas allés plus loin que Fréjus où les estaminets ferment tôt à cette époque de l’année. « Même pour boire un verre, c’était trop tard », s’en amuse Stéphane Pichot. « A l’hôtel, après 23h30, c’était fini aussi. En plus, avec le changement d’heure, nous n’avions pas très envie de nous coucher tard. »

« On finirait presque par s’habituer »

Les Strasbourgeois ont ainsi fêté tranquillement leur retour dans le sillage de Guingamp au classement du National. Avec d’autant plus de mesure que beaucoup s’interrogent après la tonitruante sortie de leur président jeudi et ses menaces de perte du statut pro en cas de non-montée en L 2 et de fermeture du centre de formation. « Nous, les anciens, prenons ça avec un peu plus de recul », témoigne Stéphane Noro, toujours invaincu en championnat depuis son arrivée cet hiver (1) « Mais bon, à titre personnel, si nous ne montons pas, je me retrouverai de nouveau chômeur fin juin, puisque j’ai une option d’une année en cas d’accession. Et je peux comprendre que les plus jeunes gambergent pour leur avenir. »

Tous, à vrai dire. Comme un Stéphane Pichot qui s’efforce toutefois de ne pas se disperser. « Ça nous dépasse. Alors, nous essayons de rester concentrés sur le terrain. Nous sommes plus que jamais en course pour la montée et on sait que ça peut tout changer. Gagner à Fréjus, c’est un gros coup, car Guingamp doit encore y venir (Ndlr : le 9 avril). C’est primordial de ne pas perdre face aux autres prétendants. Même s’il sera impossible de faire le plein jusqu’au bout, ne pas chuter à Amiens et Rouen mettrait une pression énorme sur les Guingampais. »

Fort de ses onze matches sans défaite (8 victoires et 3 nuls, 27 points sur 33), le « bon groupe » du RCS (dixit Noro) garde le cap et la tête froide. « On finirait même presque par s’habituer à tout ce bazar », lâche un Gurtner d’humeur badine. Sans doute parce que les Bleus savent qu’ils ont toujours leur destin entre leurs mains. Sans qu’on puisse dire aujourd’hui si la montée offrirait une rémission à un club en phase terminale ou si elle ne ferait qu’en prolonger l’agonie.

S.G.

(1) Il était suspendu à Cannes lors du dernier revers des Bleus et a, en 11 matches, compilé quatre buts et quatre passes décisives. « Pas mal », pointe-t-il.

[argueti]

Il y a un Racing qui gagne

En alimentant leur série victorieuse – cinq à la suite –, les joueurs strasbourgeois portent à bout de bras un club qui tangue. En coulisse, la municipalité revient en première ligne pour organiser une indispensable paix parmi des dirigeants qui se déchirent.

Les Strasbourgeois avaient la mine des bons jours, hier, pour quitter le Var et rejoindre l’Alsace. Entre eux, les blagues de potache, du meilleur goût, vraiment, ont fusé.

Mathlouthi, Donzelot et les autres se sont aussi plongés dans des calculs de rigueur. Ce matin, le Racing est à un point de Guingamp, qui doit néanmoins encore disputer dix matches, contre neuf pour la bande à Fournier.

Et si Gueugnon faisait le jeu du Racing ?

Mais une évolution d’importance est susceptible d’enjoliver le panorama. Si le Racing ressemble à un grand capharnaüm, Gueugnon est sans le sou. Les joueurs de Saône-et-Loire ont fait grève la semaine passée. La menace d’un dépôt de bilan plane et tous les résultats des Forgerons pourraient être annulés. Dans l’affaire, le Racing est loin d’être perdant, malgré un retrait de quatre points. Comme Amiens, ou Cannes, l’En Avant, de son côté, enregistrerait un déficit de six points.

Il s’agit de comptes d’apothicaire. Et la santé du Racing est suffisamment incertaine pour ne pas se réjouir des malheurs d’autrui. Si la série de cinq victoires en cours donne une forme de majesté au club strasbourgeois, son président contribue à rendre l’avenir incertain.

En ce sens, la possibilité d’abandonner le statut pro en cas d’échec dans la course à la montée évoquée dans un courrier adressé au président de l’association, Patrick Spielmann, a fait jaser dans le vestiaire. L’éventualité est apparue comme une forme de trahison dans l’esprit de quelques joueurs, dont le contrat va au-delà de l’été 2010.

Il n’empêche. Aucun n’a ménagé son énergie pour arracher trois nouveaux points (très) précieux samedi. « S’il y avait des problèmes dans le groupe, on aurait déjà lâché, souligne Yannick Yenga, décisif en dépit d’une production individuelle quelconque. Le coach, le staff et mes coéquipiers ne m’ont jamais lâché. Et on reste dans l’objectif grâce à cette victoire. »

Si les dirigeants font tout mal ces temps-ci, les joueurs, eux, permettent de croire en une fin de saison heureuse et en un avenir pour une institution. Du côté de la Meinau, une forme d’anti-Knysna est à l’œuvre.

« Qu’on nous laisse finir le travail »

« Je suis venu à Strasbourg pour vivre des moments heureux, rappelle l’entraîneur, qui a fait une infidélité à son groupe pour retrouver sa famille en région parisienne, hier. Les joueurs vont au bout d’eux-mêmes. Ce qui serait souhaitable, c’est qu’on nous laisse finir le travail parce qu’on mérite d’aller au bout. » Il n’y a aucune garantie sur le sujet. La semaine sera marquée par l’officialisation du limogeage de Jean-Luc Witzel, le directeur sportif, en arrêt maladie jusqu’à aujourd’hui. Sur un autre front, la guerre déclarée entre Jafar Hilali, président de la SASP, et l’association-support du Racing impose médiations et négociations pour éviter que le club ne finisse dans le fossé. La municipalité est en première ligne.

Parmi les messages de félicitations reçus par Laurent Fournier, samedi soir, celui d’Alain Fontanel n’est pas anodin. L’adjoint aux finances constate que « les joueurs ont fait leur part du boulot. Avec le maire, nous allons faire la nôtre pour sauver le club ».

La Ville de Strasbourg revient donc au centre des débats pour circonscrire un incendie qui a déjà fait bien des dégâts. « Nous avons commencé à travailler en coulisse avec tous les acteurs pour sauver le club, poursuit Alain Fontanel. Je ferai des propositions dans les prochains jours. » Remplir une page blanche s’avère indispensable puisque la convention qui lie l’équipe professionnelle à son centre de formation, dénoncée par l’association, n’aura plus cours vendredi. Les modalités d’un traité de paix s’avèrent urgentes.

En attendant, le 4 e du National, côté terrain, est résolu à avancer. Les joueurs ont laissé de la gomme dans le Var et Ledy vérifiera l’état de sa cuisse aujourd’hui, à travers une IRM. « Mes joueurs me surprennent, a admis le coach dans le sillage de la 5 e victoire d’affilée, conclut Laurent Fournier. Nous sommes sur une bonne série. Les supporteurs et le public pensent eux aussi aux joueurs. J’espère qu’ils seront encore présents face à Pacy. »

À peine les Bleus avaient-ils empaqueté ce joli succès que le staff technique pensait déjà à la suite. Les joueurs, eux, peuvent s’aérer l’esprit jusqu’à demain. Au passage, ils sont sûrs d’avoir fait une autre (petite) bonne affaire. Plutôt qu’à 8h15 pour vérifier leur ponctualité, Laurent Fournier a fixé l’heure des retrouvailles à 9h30. Elles seront placées sous le sceau de la victoire, comme d’habitude depuis un mois. Pourvu que ça dure.

François Namur

[Gotcha]

excellent cette phrase "reste secoué par le séisme de magnitude 9 sur l’échelle de Jafar"